Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr | |
La France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne déconseillent …consommer de viande ! Ainsi donc, des trafiquants, ou plus exactement des présumés trafiquants, puisque l’enquête est toujours en cours, auraient tenté de faire entrer près de 200 fusils de chasse frauduleusement, par le port de Skikda. Seraient impliqués dans cette «opération» divers corps de métier exerçant au niveau de ce même port. Ces présumés complices auraient facilité l’introduction illicite de ces armes moyennant contrepartie. Et c’est là que ça devient fort intéressant. Les agents indélicats ont été rétribués pour leur complicité en monnaie pour le moins inhabituelle. Des tablettes de chocolat ! A ce niveau-là de révélations, on est bien obligé de se poser un certain nombre de questions avant d’aller plus loin. Comment expliquer que des personnes en charge de la sécurité d’un port transgressent leur serment contre quelques carrés de chocolat ? Quel message crypté devons-nous décoder derrière cette transaction, 165 fusils de chasse contre des tablettes de chocolat ? Le premier message me semble clair et limpide. L’Algérien aime le chocolat ! Au point de tout faire pour s’en mettre quelques grammes sous la dent. Et quand l’Algérien aime quelque chose, il ne recule devant rien pour l’obtenir. Mais en même temps, un rapide coup d’œil sur le marché intérieur du chocolat montre que ce produit n’est pas vraiment en rupture chez nous. Certes, il est souvent proposé à un prix plutôt élevé, surtout pour le chocolat d’importation. Cela voudrait-il dire que les Algériens, accros au chocolat, ne peuvent plus s’en payer, ne peuvent plus l’acheter ici, au point de commettre de gros délits pour pouvoir en croquer un peu ? Et c’est à ce niveau précis qu’intervient cet autre message important. Le cours de la vie en Algérie a tellement flambé que les complices de contrebande et de trafic aux frontières ont institué de nouvelles règles, de nouveaux barèmes. Finie la monnaie de singe avec laquelle ils se faisaient payer jusque-là leur complicité. Place maintenant à une valeur sûre : la tablette de chocolat ! Seulement voilà, l’enquête est tellement en cours qu’elle ne nous dit pas l’essentiel. Combien de tablettes de chocolat a-t-il fallu que les trafiquants présumés déboursent pour pouvoir faire entrer frauduleusement 165 fusils ? Plus important encore, quel est le barème dans cette bourse au chocolat, selon que l’on se paie une complicité en chocolat noir, en chocolat blanc, en chocolat fourré aux noisettes ou en chocolat praliné ? Et puis, question de fierté nationale et de promotion de notre production, le chocolat fabriqué ici, localement, est-il coté dans cette bourse au trafic chocolaté ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. |