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Obama condamne les dirigeants d’Afrique « qui changent les lois pour s’accrocher au pouvoir »

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C’est un discours très dur envers les dirigeants d’Afrique qu’a tenu le président américain, Barack Obama, hier mardi, devant 120 jeunes leaders de la société civile de plus de quarante pays d’Afrique qu’il a préféré recevoir à l’occasion des cinquante ans d’indépendance en Afrique « pour discuter avec eux de leur vision de l'Afrique pour les 50 ans à venir »,  plutôt que de réunir des chefs d'Etat ou de gouvernement.
« Certains d'entre vous deviendront un jour dirigeants de vos pays. Nous ferons en sorte que vos voix soient entendues pour que vous puissiez saisir ces opportunités. Mais ne suivez pas les traces de la génération des indépendances qui s'est accrochée au pouvoir depuis l’indépendance ! Veillez plutôt à enraciner les principes démocratiques dans vos pays… », a dit Obama.
Intervenant lors d'une séance de questions-réponses avec ses jeunes invités, le président américain est allé plus loin : "Si vous y réfléchissez, dans les années 1960, lorsque vos grands-parents, arrière-grands-parents se battaient pour l'indépendance, les premiers dirigeants disaient tous qu'ils étaient pour la démocratie…Cinquante après, qu’est devenu ce discours ? "
Barack Obama a précisé sa pensée en des termes très durs : "Et ce qui s'est produit, c'est que lorsque ces dirigeants ont été au pouvoir pendant un certain temps, ils se sont dit : « J'ai été un si bon dirigeant que pour le bien du peuple, je dois rester en place. » Obama a mis en garde les jeunes : "Et c'est comme cela que l'on commence à changer les lois, à intimider et à emprisonner des opposants… »
Et à l'occasion d'une question posée par un ressortissant du Zimbabwe, M. Obama s'en est pris au président Robert Mugabe, 86 ans dont 30 au pouvoir.
"J'ai le coeur brisé quand je vois ce qui se passe au Zimbabwe. Mugabe est un exemple de dirigeant qui est arrivé (au pouvoir) en tant que combattant de la liberté, et je vais être très brutal: il ne sert pas bien son peuple, c'est mon opinion", a-t-il indiqué.
« Si vous suivez l’exemple de ces dirigeants, bientôt, des jeunes gens comme vous, pleins d'avenir et de promesses, seront devenus ce qu'ils avaient combattu", a regretté M. Obama, en citant en exemple la démocratie américaine, "dans laquelle les institutions sont plus importantes que les individus".
"Et cela ne veut pas dire que nous sommes parfaits, nous avons aussi beaucoup de problèmes", a reconnu le président, " mais vos pays doivent aussi prendre confiance dans le processus démocratique".
En écho au discours qu'il avait prononcé lors de sa jusqu'ici seule visite en Afrique noire en tant que président, en juillet 2009 au Ghana, M. Obama, né aux Etats-Unis de père kényan, a répété que "la bonne gouvernance est au coeur du développement".
Réaffirmant que "le destin de l'Afrique sera déterminé par les Africains", il s'est néanmoins engagé à "faire en sorte que vos voix soient entendues pour que vous puissiez saisir ces opportunités".
"Nous sommes à la recherche de dirigeants qui savent que le fait de donner plus de pouvoir aux citoyens est dans l'intérêt de tous", a dit Mme Clinton
Dans le monde actuel, "un pouvoir basé sur un rapport hiérarchique allant du sommet à la base n'est plus tenable", a-t-elle poursuivi.
En plus d’une discussion ouverte avec le président Barack Obama, le Forum des jeunes leaders africains prévoit des débats en petits groupes sur divers thèmes, comme «  la transparence et l’obligation de rendre compte, la création d’emploi et l’entreprenariat, la défense des droits et la mise à profit de la technologie en faveur de l’autonomisation des personnes et des collectivités. »

L.M.

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