Les islamistes armés activant dans le secteur situé entre la ville de Si Mustapha et celle de Zemmouri dans le centre de la wilaya de Boumerdès ont attaqué, par le biais d’un kamikaze, un convoi militaire de transport de troupes.
Hier, vers 15 heures, le bilan faisait état de 2 militaires tués et 26 blessés. Il est question également de 4 civils blessés. Malheureusement, selon une source crédible, ce bilan pourrait être plus lourd. Il était très difficile d’obtenir des informations précises, d’autant que l’ANP a fermé la RN 24D pour procéder à l’évacuation des victimes et mener des recherches. C’est un kamikaze qui, à bord d’un véhicule de tourisme marque Atos bourré d’explosif, a foncé sur un convoi de transport de troupes qui se dirigeait vers Zemmouri. C’est hier, à la mi-journée sur la RN 24D reliant la RN12 (Alger—Tizi-Ouzou) au niveau de Si Mustapha et la RN 24 (Alger-Azzeffoun) au niveau de Zemmouri, au niveau du village de Zaatra, à mi-chemin entre Si Mustapha et Zemmouri que le kamikaze a foncé sur l’un des camions du convoi. Les militaires revenaient d’un ratissage. Interrogée sur l’identité des commanditaires de cette attaque, une source nous a indiqué que c’est probablement le groupe de Madjaouna – petite localité des Issers en face de Si Mustapha — qui aurait exécuté cette attaque. Il serait donc affilié à la katibat El Arkam de l’AQMI. Il est très mobile et circule entre plusieurs communes du sud de Boumerdès. D’après notre source, c’est probablement le même groupe qui a été signalé sur le piémont de la région entre Thénia et Tidjelabine. C’est certainement le «tarissement» des recrutements et le fléchissement des effectifs qui ont poussé les émirs d’AQMI à adopter une nouvelle stratégie. Cette méthode consiste à créer des groupes mobiles qui circulent à travers plusieurs localités, pour faire croire que les islamistes armés sont présents partout. Il est pratiquement certain que les terroristes qui ont fait, dimanche à l’heure de l’adhan, une incursion aux entours de la ville, font partie de ce groupe. La brièveté de cette apparition dans les faubourgs de l’ex-Ménerville, moins de 15 minutes, indique qu’il s’agit, sans aucun doute, d’une simple opération de communication. Destinée à marquer les esprits de la population, elle visait également à mettre dans l’embarras les services de sécurité par rapport aux citoyens, qui ne manqueraient pas de s’interroger sur la présence d’hommes armés à la limite de leur ville. Par ailleurs, comme il est devenu plus difficile pour les terroriste de s’attaquer aux unités fixes, mieux protégées, ils posent des bombes sur les bords des routes ou envoient des kamikazes comme celui d’hier, visant des cibles mobiles.
Ali F.