Pas moins de trois hab-hab ont atterri, hier, dans l’enceinte même de la caserne de la BMPJ de Tigzirt (Tizi-Ouzou). L’attaque d’hier, qui, heureusement, n’a fait aucune victime, est la deuxième du genre en l’espace de six mois.
Il était 7h du matin hier quand la population de Tigzirt est réveillée par le bruit assourdissant de «trois roquettes», lancées probablement du côté de la décharge publique, à quelque 1 000 m de la ville et tombées à l’intérieur de la caserne de la BMPJ. Fort heureusement, aucune victime n’est à déplorer. L’attaque d’hier est la deuxième du genre après celle perpétrée contre ladite caserne, le 2 mars dernier. L’on se souvient que ce jour-là, en plus d’une patrouille de l’ANP en faction qui a été prise pour cible par le groupe de Tigzirt, une division composée d’une trentaine d’éléments de la katibat Al-Ansar que dirige Mustapha Khomri, un natif de Dellys (Boumerdès), un hab-hab a raté son objectif qui n’était autre que le siège de la BMPJ. L’obus est tombé dans la cour du CFPA des Frères-Lounis, blessant un stagiaire de 17 ans. La caserne de la BMPJ de Tigzirt, initialement une auberge de jeunesse, est située sur les auteurs de la ville, et c’est ce qui explique sa vulnérabilité aux actes terroristes. Selon une source très proche des services de sécurité, c’est la troisième fois que les terroristes de l’ex-GSPC narguent ce corps de sécurité. Il y a trois ans, alors que des proches des sinistres Redouane Boumis et Omar Mesureur subissaient un interrogatoire dans les locaux de la BMPJ, leurs acolytes ont eu l’outrecuidance de s’approcher des lieux en lançant, à l’adresse des éléments de la police judiciaire, «si vous êtes des hommes, sortez», selon notre source. Ce groupe a usé de plusieurs stratagèmes, allant jusqu’à appeler, au téléphone, le responsable de la BMPJ de l’époque en tentant de lui faire croire qu’ils étaient sept éléments armés, prêts à se rendre, mais c’était compter sans l’expérience qu’a acquise ce corps de sécurité dans la lutte contre le terrorisme. Certes l’attentat d’hier n’a, fort heureusement, fait aucune victime, mais on doit se rendre à l’évidence : le terrorisme est bel et bien là et ses auteurs semblent nous dire qu’ils peuvent toujours agir où ils veulent et quand ils veulent.
K. B.