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il vont se divisé, ce n'est une question de temps

La Belgique menacée de partition

 

  	Grande place de Bruxelles ainsi que la carte géographique de la Bélgique

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Toutefois, le scénario de la scission est rejeté par 57% de Belges, contre 14% qui y sont favorables, selon un sondage publié par le quotidien la Libre Belgique

On a souvent tendance à perdre de vue que de nombreux pays européens affichent une stabilité de façade. Une fausse quiétude, car ils sont eux aussi menacés de partition. L'image ainsi évoquée ne renvoie plus seulement au courant qui a traversé l'ancienne Europe de l'Est, marquée, disait-on, au milieu des deux décennies écoulées par la montée du sentiment nationaliste que l'on tentait alors d'opposer à une force d'oppression généralement située à l'extérieur des frontières. La preuve en a été donnée au début de cette année à l'occasion de la proclamation de l'indépendance du Kosovo, l'ancienne province serbe.

De nombreux pays européens avaient refusé de reconnaître le nouvel Etat, non pas par sympathie ou alliance avec la Serbie, mais de crainte de l'effet de contagion, bien réel. Et des nombreux pays européens qui en sont réellement menacés, la Belgique était placée en tête. Mais l'histoire est tellement ancienne, et la menace si récurrente, que peu de gens, paradoxalement, y croient vraiment. Tous ceux qui tiennent la corde, entendent chacun crier plus fort que tous les autres. En fait, ne pas subir la menace de séparation entre francophones et néerlandophones. Pour beaucoup, il s'agit davantage de pourrissement de la scène politique, puisque la Belgique vit une crise institutionnelle et politique depuis trois années, et de ce fait la plus longue de son histoire. C'est pour éviter que cette situation ne dure plus longtemps, et alors même que son pays assure pour ce semestre, la présidence tournante de l'UE (Union européenne) que le roi des Belges, Albert II, est monté au créneau comme le lui permet la Constitution.

A vrai dire, retiendra-t-on de lui, il a agi vite en désignant deux médiateurs, les présidents de la Chambre des députés et du Sénat à pied d'œuvre depuis mardi. Ils ont pour tâche de renouer les fils du dialogue. «Ceci est nécessaire pour préserver le bien-être économique et social des citoyens et pour réformer durablement nos institutions», a dit le souverain dans un communiqué. Ce choix n'est pas anodin : le président de la Chambre, le socialiste André Flahaut, et celui du Sénat, Danny Pieters, membre du parti indépendantiste flamand NV-A, représentent les deux principales formations des deux grandes communautés du pays. Mais il n'y a aucune garantie qu'ils réussiront là où les présidents de leurs propres partis ont échoué pendant presque trois mois, en raison de divergences de fond sur l'avenir institutionnel et financier du pays. 

«La Belgique est un pays difficile, il faut allier une partie du pays qui vote à gauche et une autre à droite», a relevé Bart de Wever, président du N-VA, un parti de droite. Si au bout du compte un gouvernement ne peut être formé, la Belgique devra retourner aux urnes, comme en juin où déjà le scrutin avait été convoqué face à l'incapacité des deux communautés à s'entendre. Avec un risque de radicalisation accru de l'électorat flamand. Depuis juin 2007, le pays n'a en fait jamais vraiment connu la stabilité politique. Il reste pour l'heure gouverné par une équipe chargée de gérer les affaires courantes. Mais se rend-on compte, les extrêmistes, ont eux-mêmes fini par nuancer leur discours. Ce qui ne veut pas dire pour autant que c'est un pas en arrière, d'autant que les analyses se multiplient qui feraient que le risque de scission aura un impact moindre que ce qui était appréhendé. L'Europe qui, indique-t-on, a accaparé de très nombreux pouvoirs, a rendu la procédure facile en termes de frontières à surveiller ou de monnaie à frapper. Si le pas venait à être franchi ce serait la fin d'une autre mosaïque, mais un autre cauchemar pour cette Europe qui refuse d'aller au-devant de ses propres antagonismes.   

Mohammed Larbi

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