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Terrorisme : le ramadhan aura marqué la fin de la réconciliation nationale et l’affrontement de deux stratégies


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Tout cela, cette mainmise de l’armée sur l’action anti-terroriste et la fin de la réconciliation nationale, Bouteflika a été obligé de le reconnaître. « Le terrorisme a été largement réduit et fait l’objet d’une lutte résolue menée par nos forces de sécurité à leur tête l’ANP », lit-on dans le communiqué de la présidence de la République sanctionnant «l’audition» du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, semble augurer des changements dans la gestion de la donne sécuritaire. Il n’est plus question de « triomphe sur le terrorisme grâce à la réconciliation ».
Le président contredisait, à quelques jours près, Farouk Ksentini, le président de la CNCPPDH qui, le 13 août déclarait dans El Watan : "Je considère que la charte est la plus belle victoire du peuple algérien depuis celle qui nous a fait obtenir l’Indépendance. Tous les démons qui habitaient le peuple algérien ont été exorcisés, et cela à l’initiative du président de la République et sous sa conduite. La réconciliation nationale a consisté à désarmer les extrémistes, les terroristes d’un côté et les éradicateurs d’un autre. La paix civile est de retour, les gens sortent, , n’ont plus peur comme avant, cela veut dire que le terrorisme est terrassé. La charte a réalisé ses objectifs à hauteur de 95%."
Mais Bouteflika n’a pas dit son dernier mot.
Il cherche toujours à trouver une issue au terrorisme par la réconciliation nationale afin de préserver les chances de l’alliance islamo-conservatrice et éviter un retour au rapport de forces de 1998.
 Il laisse parler ses hommes. Ksentini : « Force est de reconnaître que la paix civile est de retour et que le terrorisme a été vaincu. La charte pour la paix et la réconciliation nationale ont fait que les terroristes se sont eux-mêmes démobilisés. Maintenant, il nous reste à tourner la page définitivement et oublier la décennie noire. »

"Les érudits"

Les services de Bouteflika agissent dans l'ombre. Ils ont chargé un groupe d’émirs et membres fondateurs d’organisations armées, dont Hassan Hattab, dit "Abou Hamza" et Mourad Khettab dit "Abou el-Barr", respectivement fondateur et officier juridique du Gspc, d'adresser un communiqué aux terroristes les invitant à adhérer à la réconciliation nationale. Cette initiative a été appuyée par d’éminents ulémas arabes réputés et influents dans les associations musulmanes.
Selon la lettre dont Echorouk détient une copie, cet avis a été adopté et signé par Hassan Hattab, émir national et fondateur du GSPC, Hachemi Sahnoun, membre fondateur du FIS dissous, Abdelfettah Zeraoui Hamdache, Madi Abderrahmane alias «Abou-Hadjar», prédicateur et membre fondateur du GIA, Khattab Mourad et Rabie Chérif Saïd, membres fondateurs du GSPC.
L’appel à la trêve et la réconciliation a été salué et approuvé par nombre d’exégètes de l’islam dont les docteurs Mohamed et Nabil Al-Iwadhi, le savant traditionniste, cheikh Abou-Ishaq Al-Houweini, les cheikhs Slimane ben Fahd Al-Awda, Safar Al-Hawali, Hamed ben Abdellah Al-Hamed, le grand prédicateur cheikh Abdelmohsen Al-Ahmed. Ces cheikhs sont relayés par des institutions officielles et non officielles, des associations et des sites internet. Tous sont pour l’abandon de l’action armée.
Dans l’appel publié en exclusivité par Echorouk, des prédicateurs salafistes et anciens émirs du GSPC sollicitent les grands cheikhs, ulémas et exégètes à contribuer à ramener les égarés sur le droit chemin «afin de sortir d’une crise sanguinaire qui a ébranlé l’Algérie musulmane qui fait face depuis des siècles aux croisades».
L’initiative appelle les émirs des groupes armés à décréter une trêve légale, et à déclarer la paix pour au moins quelques mois permettant de réinstaurer la confiance entre les gens, de transmettre le message de paix, afin de réaliser des résultats positifs pour tous. Les initiateurs de cette démarche expliquent qu’ils veulent en finir avec les conflits, réparer ce qu’a entrainé la fitna deux décennies durant.

Service politique Lematindz

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