On parle d’une véritable catastrophe à l’aéroport de Djeddah où les conditions d'accueil, d'enregistrement et d'embarquement sont complètement défaillantes.
L'avion d'Air Algérie en provenance de Djeddah qui devait ramener des pèlerins dimanche dernier vers 3h ne s'est posé à Alger que le lendemain, lundi, à 00h30 soit avec 17 heures de retard. Des retards qui s'accumulent au fur à mesure des rotations des avions et qui ont atteint, hier, 17 heures auxquelles il faut ajouter les 5 à 6 heures pour chaque embarquement que les passagers doivent aussi endurer. Selon une source digne de foi, sur place, contactée par nos soins, les avions attendus aujourd'hui sur Alger et Annaba atteindront les 24 heures de retard. Avec les retours massifs de l'Aïd, la programmation des vols est complètement perturbée. Aucune compagnie n'est épargnée que ce soit à l'aéroport international ou celui moins huppé du hadj. La panique s'est emparée des mouâtamirine (pèlerins qui accomplissent la omra ou petit hadj).
Beaucoup n'ont plus d'argent pour faire face à de nouvelles dépenses mais le plus dur à supporter est l'incertitude du départ dans des conditions d'accueil, d'enregistrement et d'embarquement désastreuses. Les pèlerins, des milliers sous le chapiteau en toile, attendent à même le sol dans une véritable étuve. Ils sont assis ou allongés à même le sol sur des cartons. Ils manquent d'eau fraîche et de nourriture, évoluant dans des conditions d'hygiène repoussantes. Beaucoup sont exténués par le pèlerinage et les malades sont sans soins. Les altercations sont nombreuses comme les bousculades avec chariots pleins de bagages devant les portes des salles d'embarquement à chaque nouvelle annonce. A l'aéroport international de Djeddah, c'est pire !
Des milliers de passagers sont dehors sous un soleil implacable. L'entrée dans le hall climatisé n'est autorisée que pour ceux dont l'avion a atterri mais pour le savoir, il faut aussi se bousculer devant la porte à chaque apparition d'un agent de compagnie aérienne. Selon notre source, la situation inédite vécue cette année est la conséquence de la défaillance sans pareil des services d'assistance au sol saoudien. Les tapis roulants et des balances sont en panne. Les perturbations dans l'affectation des salles d'enregistrement, de contrôle de police et d'embarquement ajoutées au manque d'information et de communication ont semé la confusion. Les personnels, trop nonchalants, selon notre interlocuteur, sont totalement dépassés.
Une débandade qui, bien entendu, a désorienté les passagers et les agences mais aussi la gestion de l'aéroport. Devant le laxisme constaté, on a vu le chef d'escale d'Air Algérie et ses collaborateurs prendre en charge personnellement les bagages des passagers algériens pour faciliter le départ des avions. L'ignorance et l'incertitude dans lesquelles sont placés les passagers ont semé un vent d'affolement dans les rangs des voyageurs qui ne savent plus à qui s'en remettre sur place. On estime à 50 000 le nombre d'Algériens ayant effectué la omra ce Ramadhan.