La France a été profondément "blessée" et "choquée" par le parallèle qu'a dressé la commissaire européenne Viviane Reding entre les expulsions de Roms et la déportation et va continuer à démanteler "tous les camps illégaux", a affirmé jeudi son président, Nicolas Sarkozy. Roms: la France va continuer à démanteler "tous les camps illégaux"
"Ces propos étaient profondément blessants, mon devoir de chef de l'Etat, c'était de défendre la France", a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'un sommet des dirigeants des pays de l'UE.
Il a parlé de "raccourcis historiques qui ont profondément blessé les Français".
"La totalité des chefs d'Etat et de gouvernement ont été choqués par les propos outranciers" de la commissaire à la Justice et aux Droits fondamentaux des citoyens, a dit M. Sarkozy.
"Je ne souhaite pas polémiquer, Mme Reding s'est excusée pour ses propos injurieux, restons-en là", a-t-il dit.
Viviane Reding avait menacé mardi Paris de poursuites en justice pour infraction à la législation européenne sur les conditions de renvoi des Roms de Roumanie et de Bulgarie. Elle avait aussi fait un parallèle avec les déportations de la Deuxième guerre mondiale, ce qui a provoqué l'ire de Paris.
Malgré les critiques, M. Sarkozy a affirmé que les autorités françaises allaient continuer à démanteler "tous les camps illégaux", quelle que soit l'origine de ceux qui les occupent.
Le chef de l'Etat a nié avoir eu un échange très vif à ce sujet pendant le sommet avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, mais plusieurs délégations ont confirmé l'incident.
Le Premier ministre bulgare, Boyko Borissov, a lui-même parlé devant les journalistes d'"échange violent".
Selon une source proche des discussions, M. Barroso a répliqué à M. Sarkozy en demandant "si le secrétaire d'Etat Pierre Lellouche était prêt à faire la même chose" que Mme Reding et à présenter ses excuses à la Commission.
M. Lellouche, qui s'occupe des Affaires européennes dans le gouvernement français, avait mis le feu aux poudres lundi à Bruxelles en contestant à l'exécutif européen le droit de veiller au respect par la France des traités européens et en estimant que son pays était "souverain".AFP