Par Mohamed Benchicou
 Qui l’eût cru ? Menacé de départ il y a à peine quinze jours, le  		président algérien se redresse et oublie, du coup, ses promesses. La  		raison ? Il s’est retrouvé au centre de stratégies qui nous échappent,  		celle des Occidentaux obnubilés par l’Aqmi et celle des partis de  		Sant’Egidio obsédés par la mise à l’écart de l’armée algérienne.
La petite phrase est de Mourad Medelci et date du 7 mars : le  		président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, n’a pas  		l’intention de partir avant la fin de son troisième mandat en 2014.  		Finies les craintes, d’il y a à peine quinze jours, de la contagion  		tunisienne et égyptienne ; finies les rumeurs qui prédisaient un  		président annonçant aux Algériens son intention de ne plus se présenter  		aux prochaines élections et de quitter même le pouvoir avant le terme du  		troisième mandat pour raison de santé. Fini l’affolement. L’heure est à  		la bravade : «Le président a été élu pour un mandat qui lui permet de  		rester aux commandes jusqu'en 2014. Il a été élu et bien élu», a  		répliqué le ministre algérien à ceux qui n’auraient pas encore saisi la  		fermeté du message et qui auraient cru aux révélations de WikiLeaks sur  		les fraudes aux élections de 2009. Malade, dites-vous ? Pensez donc !  		Medleci est catégorique : «Permettez-moi de vous rassurer, sa santé est  		excellente. » Et qu’importe si l’on sait, toujours par WikiLeaks, que le  		président souffre d’un cancer ! On peut très bien gouverner avec ça ! La  		résurrection s’accompagne, comme de juste, d’une amnésie. Oubliées les  		promesses d’ouverture du champ politique et médiatique, de  		démocratisation de la vie publique. C’est sans état d’âme que le  		ministre de la Communication, Nacer Mehal, a révélé que l’ouverture du  		champ audiovisuel en Algérie n’est pas pour demain. «L’ouverture du  		champ audiovisuel n’est pas encore à l’ordre du jour», a-t-il affirmé,  		péremptoire, devant la presse, en marge de l’ouverture de la session de  		printemps du Parlement. M. Mehal a même mis la forme pour paraître le  		plus méprisant possible. «Je précise, je dis bien, elle n’est pas encore  		à l’ordre du jour», et d’insister encore : «J’ai bien utilisé le mot  		encore.» Dans le même temps, l’infatigable Medelci, qui ne craint  		décidément pas de se contredire, annonçait fièrement, ce mardi 8 mars,  		que les frontières entre l’Algérie et le Maroc, fermées depuis 1994, ne  		se rouvriront pas de sitôt. «L'ouverture de la frontière algéro-marocaine  		n'est pas à l'ordre du jour et nous n'avons mandaté personne pour  		discuter de cela.» Il y a à peine quinze jours, le mercredi 23 février,  		sous la pression des évènements et l’influence des Américains, le même  		Medelci annonçait, lors d'une conférence de presse, que l'Algérie  		travaillait à accroître ses relations avec «ses amis et frères  		marocains» et nous apprenait que le Maroc et l'Algérie avaient convenu  		d'une «initiative politique » destinée à renforcer leurs relations  		bilatérales. Plus question de cela.
 Sauvé par l’Aqmi ! 
 Bref, on l’a compris, ce n’est plus cette Algérie de Bouteflika  		diminuée diplomatiquement qui parle aujourd’hui ; ce n’est plus  		celle-là, ébranlée par les évènements de Tunisie et d’Égypte,  		fragilisée, assimilée aux pouvoirs dictatoriaux du monde arabe et que  		les évènements avaient conduit à se justifier puis à faire des  		concessions, qu’on entend. C’est une autre, ragaillardie, qui n’a plus  		besoin de négocier ses soutiens extérieurs pour rester au pouvoir. Ce  		sont ces soutiens extérieurs, justement, qui expliquent ce retour en  		grâce. Les évènements de Libye et la crainte d’une offensive islamiste  		sur le Maghreb ont fait reculer les Etats-Unis et les capitales  		européennes qui, au début du mois de février, exhortaient le pouvoir de  		Bouteflika à «un vrai changement ». Le président Obama, rappelons- nous,  		au lendemain de la levée de l’état d'urgence, s’était dit «impatient de  		voir les prochaines mesures qui seront prises pour permettre aux  		Algériens d'exercer pleinement leurs droits universels, dont la liberté  		d'expression et d'association ». Et, c’est dans cette perspective que  		les États-Unis continueront à coopérer avec l’Algérie, avait-t-il  		ajouté. Avant lui, le secrétaire d’État adjoint chargé des Affaires  		politiques, William Burns, en visite à Alger, avait parlé de «peuples en  		quête de liberté, de dignité et d'opportunités », précisant que «la  		réponse à ces aspirations devrait être “la plus ouverte, la plus  		sérieuse, la plus claire et le plus tôt possible”». Jusqu’à la fin  		février, les Américains attendaient donc Bouteflika sur le «vrai  		changement » Puis tout bascula. Devant la détérioration de la situation  		en Libye et l'affaiblissement de la Tunisie, les États-Unis changent de  		discours. Oubliées les critiques et les mises en garde qui ont suivi les  		marches empêchées de l'opposition à Alger. Place à un discours positif  		et conciliant à l'égard du pouvoir algérien. «Les Américains et les  		Français veulent éviter que le régime algérien ne tombe aussi, parce  		qu'il peut jouer un rôle-clé pour stabiliser le Grand Maghreb et éviter  		qu'Al Qaïda ne profite du chaos», explique un analyste algérien au  		journal Sud-Ouest. «Le fait que l'opposition peine à mobiliser joue en  		faveur du pouvoir», ajoutet-il. «Pour les Américains, une instabilité  		générale dans tout le Maghreb – même momentanée – pourrait favoriser Al  		Qaïda. Dans le rapport du Congrès américain sur l'Algérie, les craintes  		américaines sont clairement exprimées. Du coup, ils préfèrent épargner  		le régime algérien et lui faire jouer le rôle de stabilisateur dans la  		région, en limitant notamment les risques d'une implantation d'Aqmi chez  		les voisin», analyse le journal électronique TSA. Tout cela est  		parfaitement exprimé par Daniel Benjamin, coordonnateur de la lutte  		antiterroriste au département d'Etat lors d'une conférence de presse  		qu'il a animée au siège de l'ambassade américaine à Alger. Interrogé sur  		un éventuel «changement démocratique » qui serait recommandé par le  		gouvernement américain aux Algériens, le conférencier s'en est vertement  		défendu, affirmant que «ce n'est pas aux Etats-Unis de prescrire quoi  		que ce soit», insistant au passage que «c'est aux Algériens de  		déterminer leur sort». Les Etats-Unis s'interdisent «toute tentative  		d'ingérence dans les affaires internes d'un pays». 
 À quel prix ? 
 Voilà donc le régime algérien relancé. A quel prix le pouvoir  		va-t-il se maintenir ? D’abord par un surcroît de répression.  		L'Etat-Bouteflika ne peut pas lever l'état d'urgence ni démocratiser la  		vie publique ni ouvrir le champ médiatique parce qu'il ne s'impose à la  		société algérienne que par la répression, le garrottage des libertés, la  		censure, l'interdit. Ainsi, 24 heures après avoir annoncé la «levée  		imminente de l'état d'urgence», le pouvoir a-t-il annoncé que la marche  		prévue samedi 26 février à Alger sera interdite ! Autrement dit, la  		levée d'urgence est de la poudre aux yeux. Ce même Etat ne peut pas  		résorber le chômage ni le malaise social parce que, n'étant pas dans la  		gouvernance mais dans le contrôle de la population, il n'a pas de  		projets d'investissement pour de grands chantiers qui relanceraient  		l'emploi. Etant dans le contrôle de la population, il ne peut concéder  		aucune liberté, y compris la liber d'entreprendre ! Ensuite, par un  		déclin économique. Etant un Etat étranglé par la corruption, cet Etat  		est incapable de financer un projet d'investissement sans que  		l'essentiel des fonds n'atterrissent dans des comptes bancaires suisses  		ouverts par les dirigeants eux-mêmes ou leurs prête-noms. Etant un  		pouvoir archaïque, il ne dispose pas d'institutions modernes capables de  		concevoir un plan de sortie de crise et de moderniser l'économie.  		Rappelons-nous : l'Etat- Bouteflika, n'ayant pas de projets  		d'investissement pour de grands chantiers qui relanceraient l'emploi,  		avait tout simplement légalisé le trabendo, le marché informel ! Le  		premier à avoir cédé, sous l’emprise de l’ébullition sociale suite aux  		émeutes de janvier 2011, est le président Bouteflika. Lors d'un Conseil  		des ministres, il a donné consigne au gouvernement d’«alléger» les  		formalités et procédures destinées au transfert du commerce informel sur  		la voie publique vers des sites aménagés. Même le patronat partage ces  		craintes. Les chefs d'entreprise réunis au sein de l'organisation  		patronale FCE, et qui ont tenu mercredi une réunion pour évaluer les  		mesures présidentielles, s'étaient dits déçus par lesdites mesures  		économiques annoncées, mardi 22 février en Conseil des ministres. «Si le  		gouvernement veut réellement créer des emplois, il doit libérer les  		initiatives et laisser les gens travailler», affirme le patron d’une  		société privée au journal électronique TSA. Les patrons s’étaient  		quittés divisés et inquiets. «Il ne s’agit pas d’un problème d’argent,  		les banques regorgent de liquidités. Le problème réside dans les  		obstacles presque infranchissables dressés par le gouvernement sur le  		chemin des chefs d’entreprise pour investir et utiliser cet argent»,  		avoue le directeur d’une entreprise privée au même journal Des chefs  		d’entreprise se sont opposés à la rédaction d’un communiqué pour  		applaudir les mesures présidentielles, comme proposé par des membres du  		Forum. Bref, le pouvoir, piégé de toutes parts, incapable de proposer  		une alternative à la revendication nationale et internationale, mais  		déterminé à rester sur le trône, apparaît aujourd'hui dans toute son  		impuissance. Pour caricaturer, il préfère apparaître comme le  		gouvernement du vendeur à la sauvette plutôt que de céder la place !  		Aussi, faut-il s’attendre à une brusque flambée de mécontentement et  		prédire que le (brusque et aléatoire) soutien américain ne sera pas  		suffisant pour épargner au pouvoir algérien le même sort que les régimes  		tunisien, égyptien et libyen. Dans une récente étude pour évaluer le  		risque d'instabilité des pays du monde arabe, rapportée par le quotidien  		français le Figaro, la très sérieuse banque américaine Merrill Lynch  		classe l'Algérie à la quatrième place des pays les plus susceptibles de  		basculer dans une révolution, derrière le Yémen, la Syrie et la Libye.  		Le classement prend en compte de nombreux indicateurs comme le niveau de  		pauvreté, le chômage des jeunes ou le type de régime politique. C’est  		dire…
 M. B. 
Commentaires
Le système de notre gouvernement est un système mafieux tout le monde le sait y compris l’opinion internationale. Il Ya principalement deux clans qui nous (peuple) tuent, le clan d’OUJDA et le clan de la promotion LACOSTE à leur tête Toufik et Touati. Mais croyez-moi le peuple veille au grain c’est une question du temps et le déclic viendra au bon moment. Ceux qui ont tués des centaines de citoyens en 1988 et ceux qui ont décimés plus de 250000 morts depuis1992 avec des milliers de disparus et enfin ceux qui ferment les yeux en participant au pillage de notre richesse que ce soit le voyou de Ouyahia, la grosse gueule Louisa Hanoune, le trabendiste Soltani bouggera, le voleur Rahmani, le vendu Saadi et autres….le peuple les jugera et l’histoire les condamnera. Quant au citoyen Lambda, vit au quotidien l’injustice au su et au vu de tout le monde. Il suffit d’aller au tribunal d’Alger un système opaque et mafieux est mis en place d’une manière stalinien depuis 2008. Jetez un œil sur les commentaires de cette vidéo vous comprendrez que les magistrats (pour ne pas dire la majorité) sans scrupules que fait notre premier magistrats Bouteflika et notre ministre Belaiz, ils ne peuvent dire qu’ils ne savaient pas car ces magistrats s’ils sont aussi corrompus c’est qu’ils sont couvert certainement par leur Hiérarchie. Mais le vent du peuple et cette jeunesse de 10 à 35 ans a vécu la période rouge de sang donc n’a peur de rien surtout pas les sbires de DRS &cie. Chacun son tour.
http://www.youtube.com/watch?v=tcPRt2qMvro