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Ould-Abbès : “Ce n’est pas grave…”

 

Violences contre les femmes

Par : Hafida Ameyar

Un guide pour le dépistage des violences faites aux femmes et leur prise en charge  a été présenté par le Pr Fadhila Boumendjel-Chitour, membre du Réseau Wassila, qui estime que ce phénomène  constitue “un problème grave de santé publique”.

Présent hier à l’ouverture d’une rencontre de sensibilisation autour de la problématique des violences faites aux femmes, organisée par le Réseau Wassila à l’Institut national de santé publique (INSP), à Alger, le ministre de la Santé a déçu bon nombre de participants, qui ont interprété son intervention comme “une provocation”. “La violence contre les femmes n’est pas quelque chose de grave, mais il faut la prendre en charge”, a en effet déclaré Djamel Ould-Abbès, insistant sur le fait que cette violence “n’est pas un fléau”.
Le ministre a, en outre, rappelé que dans les années 1980, lors des discussions sur le code de la famille, il était député, signalant par ailleurs qu’il était le seul, à l’époque, à proposer “un amendement pour la femme divorcée”. “Les choses ont évolué depuis ; le code de la famille a été amendé, et après, il y a eu amendement de la Constitution”, a-t-il dit. Concernant la participation politique de la femme, M. Ould-Abbès a indiqué qu’il est “contre le système des quotas”, en précisant qu’il faut “donner à la femme la possibilité de se présenter aux suffrages”. Le ministre annonce-t-il la couleur ? Il faut le croire, car l’intervenant a vite fait d’informer l’assistance de “l’adoption, demain (aujourd’hui, ndlr), par la réunion du Conseil des ministres, de textes sur la représentation de la femme dans les instances élues”. S’agissant de son secteur, Djamel Ould-Abbès a fait fi de la grogne actuelle des médecins, spécialistes, généralistes et résidents, en affirmant que son département a “réussi la prouesse d’un salaire de la dignité pour les médecins”.
Citant le cas des médecins généralistes, le ministre a révélé que leur salaire passe de 46 997 DA à 77 500 DA, les primes non comprises. “Pour les salaires des sages-femmes, ce sera publié dans 2 ou 3 jours”, a-t-il ajouté à l’attention des sages-femmes présentes dans la salle. Lors de cette réunion, destinée essentiellement aux professionnels de santé (médecins, sages-femmes, psychologues, kinésithérapeutes, etc.), un guide pour le dépistage des violences faites aux femmes et leur prise en charge a été présenté par le Pr Fadhila Boumendjel-Chitour, membre de ce réseau, également membre fondateur de la section algérienne d’Amnesty International.
Dans son exposé, cette dernière a rappelé que ce guide se penche sur “un problème grave de santé publique” et qu’il vise à impliquer les professionnels de santé dans l’“assistance aux victimes” et “la prévention des violences”, grâce notamment au signalement.
Le guide en question comporte 5 parties : le dépistage des violences, la prise en charge des victimes et l’approche de trois cas de violence, ainsi que le dépistage systématique, la prise en compte d’une situation particulière (cas de grossesse) et des annexes. Pour les rédactrices, le cadre médical est “l’endroit décisif” pour repérer les victimes, les aider et les orienter vers “des services spécialisés médicaux, juridiques et sociaux”.
Par ailleurs, le guide propose des conseils pratiques en matière de prise en charge, de suivi et de prévention des “drames”. “À travers ce guide, nous voulons montrer l’importance d’une loi décrétant le signalement, par les professionnels de santé, des cas de violence graves”, a déclaré la coordinatrice du réseau Wassila, Dalila Iamarène-Djerbal, à Liberté.

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