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De graves accusations à l’encontre des autorités algeriennes


Trafic d'êtres humains : l’Algérie pour la première fois dans la « liste noire » américaine

Hadjer Naili, à New York

L’Algérie fait son entrée dans la « liste noire » américaine des pays à surveiller pour trafic d’êtres humains, selon le dernier rapport du Département d’État américain publié ce lundi 27 juin. Le rapport dénonce le manque d’efficacité et d’engagement de la part d’Alger en matière de lutte contre le trafic d’hommes et le travail forcé. « Le gouvernement algérien ne respecte pas les normes minimales requises pour éliminer le trafic d’humains et aucun effort significatif n’a été fait dans ce domaine », peut-on lire dans le document du Département d’État.
Washington accuse le gouvernement algérien d’avoir échoué à protéger les victimes de ce trafic et de ne pas avoir adopté les mesures adéquates visant à endiguer le problème. Le document poursuit : « le gouvernement n’a ni enquêté, ni poursuivi en justice la moindre infraction à la traite des êtres humains, ni même condamné un seul contrevenant durant cette année (2010) ».
 
L’Algérie, considérée comme étant une zone de transit pour les immigrés venant d’Afrique subsaharienne et à destination d’Europe, est suspectée de travail forcé et de prostitution forcée à l’encontre des migrants. Le document cite des cas d’abus sexuels sur les femmes étrangères venant d’Afrique subsaharienne dans la localité de Tamanrasset, notamment. Certains hommes, originaires du Mali dans la plupart des cas, ont également été forcés à effectuer des travaux domestiques tandis que leurs « propriétaires » leur confisquaient leurs documents d’identité afin de les forcer à travailler.
 
D’après le rapport, des femmes algériennes ont été aussi forcées à se prostituer.Washington déplore qu’aucune protection, ni assistance ne soit fournie pour venir en aide aux victimes. D’après les ONG ayant collaboré à la rédaction du rapport, « certaines victimes ont été emprisonnées en raison d’infractions à la loi résultant de leur condition en tant que victime, telles que la prostitution ou l’absence de documents d’immigration ». Certains migrants en instance d’expulsion ont été abandonnés dans le désert du Sahara avant de décéder, d’après les ONG citées dans le document.
 
Selon les groupes de la société civile, depuis que l’Europe a renforcé sa politique des frontières, l’Algérie est devenue une destination pour l’immigration illégale et le trafic d’êtres humains. D’après la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton,  « 27 millions d’hommes, de femmes et d’enfants » sont exploités dans le monde à ce jour dont la plupart sont « des femmes et des filles ». Le rapport souligne que la lutte contre le trafic d’êtres d’humains et l’esclavage moderne a perdu du terrain. Le nombre de pays ne respectant pas les normes internationales de lutte contre le trafic d’êtres humains a presque doublé, s’élevant désormais à 23 pays. Les plus mauvais élèves sont, entre autres, la République du Congo, la Corée du Nord, l’Arabie Saoudite et l’Iran. Au total, 41 pays sont placés sur la « watch list » de Washington, dont 23 qui font leur entrée dans ce sombre classement, parmi lesquels l’Algérie.

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