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les généraux pourris,l'algerie connait leurs noms ,la france aussi ,les états -unis , union européenne,la haye meme ONU!!!

Le gouvernement n’ose pas contredire les importateurs (généraux)

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zoom | © Lyès. H.

Aucune des décisions arrêtées par le gouvernement pour combattre l’informel n’a été appliquée à ce jour. Celui-ci  n’ose pas contredire les importateurs qui inondent le marché de produits contrefaits et périmés. Même les politiciens et les députés ne veulent rien faire dans la mesure où les importateurs financent leurs compagnes  électorales.

-Encore une fois, les bourses moyennes sont saignées durant ce mois de Ramadhan et les commerçants sont pointés du doigt…

Durant la première semaine du mois de Ramadhan et même une semaine auparavant, les prix ont presque doublé, particulièrement les fruits et légumes. La raison ? Nous n’avons toujours pas suffisamment de marchés de proximité et de locaux pour le détail. Nous dénonçons ce manque flagrant. 20% de l’excédent de la marchandise sont jetés dans les marchés de gros, car les détaillants n’ont plus de place pour répondre à la demande. Je dois également dire que ceux qui pointent du doigt les commerçants ne connaissent visiblement pas la réalité du marché algérien et ses dessous. Les détaillants, faut-il savoir, ont une marge bénéficiaire de 5 à 10% en assumant, en parallèle, toutes les charges imposées, comme le loyer et les impôts.

Par contre, les détaillants de l’informel, ce que j’appelle moi le marché noir, ont une marge bénéficiaire beaucoup plus importante sans même se soucier des charges en proposant également des produits moins chers. Le hic, c’est que même certains importateurs et les producteurs nationaux préfèrent traiter directement avec le marché informel. Une manière pour eux de fuir le fisc et d’avoir des transactions plus rapides et sans obstacle, car toute leur marchandise, particulièrement celle des importateurs, périmée et contrefaite, sera systématiquement écoulée. 80% de la marchandise contrefaite s’écoulent dans l’informel. Elle représente plus de 40% dans le circuit de la distribution nationale.

-Les prix sont, certes, libres, mais n’y a-t-il pas une marge bénéficiaire à respecter, car souvent les prix doublent, voire plus, durant ce mois ?

On ne peut toujours pas les contrôler. Nous ne connaissons pas le nombre d’intervenants dans l’informel, nous ne pouvons pas contrôler la marge bénéficiaire et les prix ne peuvent pas se stabiliser. La marge ne peut être précise dans le commerce algérien, particulièrement pour les fruits et légumes. Il relève de l’impossible de la faire respecter, car le marché noir est confortablement mis en place. Il est plus facile au gouvernement de gérer le commerce formel que de faire face à l’informel. S’il vient à toucher à ce créneau, 2/3 des Algériens qui s’alimentent de ce marché seront tristement touchés. Il y a en effet 2000 points de vente informels en Algérie.

A mon avis, l’augmentation de 2000 à 3000 DA sur le SNMG qui sera décidée à la prochaine tripartite n’arrangera pas la situation. Il faudrait avoir un salaire minimum de 20 000 DA. Le pouvoir d’achat des Algériens verra une baisse de 15% d’ici la fin de l’année.
Statistiquement parlant, les services du contrôle arrivent à vérifier et surveiller environ 40% du marché seulement et le reste c’est de l’informel, et juridiquement personne ne peut y toucher. Depuis janvier, nous avons recensé 50 000 nouveaux commerçants informels. Les barons de l’informel ne se limitent pas à écouler leur marchandise, mais surtout à faire vendre leur drogue via ces pauvres commerçants.     

-Justement, outre la problématique des prix, les consommateurs font face également aux problèmes de la qualité et d’hygiène, d’autant que les services de contrôle ont saisi des quantités importantes de produits impropres à la consommation…

Les Algériens ont consommé, en 2010, 50 000 tonnes de produits alimentaires périmés, soit environ 1,5 kg par personne. En 2011, nos estimations étaient à 60 000 tonnes. Plus de 20 000 tonnes de pièce détachée contrefaite sont écoulées sur le marché algérien. Le manque à gagner pour le fisc est de 300 milliards de dinars. Une situation dramatique que les importateurs veulent maintenir. Ils s’y intéressent de plus en plus. Ils ont une force et un pouvoir de décision capables de faire des pressions sur le gouvernement. Au 31 août, selon les prévisions du gouvernement, il sera question de mettre fin à la subvention de l’Etat pour les principaux produits alimentaires, comme le sucre et l’huile, décidée en janvier dernier, mais je défie quiconque que cette décision sera respectée. Elle sera sans aucune surprise reportée pour apaiser encore le front social et entre temps le consommateur continue de payer.  

-Depuis janvier dernier, l’informel est revenu en force et l’Etat semble impuissant pour endiguer ce phénomène…    

Le gouvernement fait du social en dépit de l’économie. En 2011, la facture de l’importation des produits agroalimentaires stagne à quelque 6 milliards de dinars. J’estime grave qu’un pays comme le nôtre ne puisse installer une industrie agroalimentaire. Cela est dû aux lobbys des importateurs et, à mon avis, jamais le gouvernement ne pourra intervenir. C’est une politique pour apaiser le front social. Depuis janvier dernier, date des différentes émeutes, le marché informel a augmenté de 20%. Les raisons : il s’agit simplement d’un gain facile et le gouvernement a fait marche arrière dans ses décisions. Au 1er  avril dernier, il fallait appliquer la nouvelle décision portant sur l’obligation de payer par un chèque bancaire toute transaction dépassant les 50 millions de centimes ainsi que celle de la facturation.

Mais à ce jour, rien n’a été appliqué, car cette décision n’arrange aucunement les importateurs et les producteurs. Elle menace même. Si cette décision est appliquée, les prix seront augmentés. Un état de fait qui suscite une crainte au niveau du gouvernement. Ce dernier n’ose pas contredire les importateurs. Aujourd’hui, nous enregistrons de plus en plus de commerçants légaux qui baissent rideau pour basculer vers l’informel où le gain est plus facile. Ils sont convaincus qu’il s’agit d’un marché qui bénéficie d’«encouragements», alors qu’il occasionne des pertes de 30 milliards de dinars à cause de la commercialisation des produits contrefaits et périmés.    

-Des PV ont été établis et des commerces ont été fermés… depuis le début du Ramadhan…

Il s’agit réellement d’un nombre minime. Les commerçants légaux ne représentent pas un danger. Ils sont quelque 10 000 à être sanctionnés et pénalisés par la direction des prix et de la concurrence pour manque d’hygiène, changement d’activité ou encore pour le non-affichage des prix. La situation est plus grave dans l’informel où 70% des intoxications alimentaires déclarées sont dues aux produits vendus dans ce marché.   

-Ne pensez-vous pas que les appels lancés par l’UGCAA pour le respect des règles commerciales et d’hygiène sont tombés dans l’oreille d’un sourd ?

Au contraire, au 31 décembre 2010, nous sommes presque à 1,5 million de commerçants à l’échelle nationale toutes activités confondues. Sur ce total, on comptabilise un million dans le commerce, dont 400 000 détaillants. Si 10 000 ont été pénalisés, soit 2,5%, j’estime que nous ne représentons pas un danger pour la santé des citoyens.      

-Quels sont, à votre avis, les moyens nécessaires pour régler le marché ?

Il faut que le dossier du marché informel soit sérieusement discuté au niveau du gouvernement, car le ministère du Commerce ne peut faire cavalier seul. Les collectivités locales doivent également jouer leur rôle en assurant de l’emploi aux jeunes. Une manière de régulariser les petits commerces qui travaillent pour cette mafia. Encore passives, les APC ont une grande responsabilité dans cet état des lieux. Vient ensuite la nécessité de redynamiser le rôle des différentes institutions, à l’exemple de la Chambre de commerce et d’agriculture.

Actuellement, elles n’ont aucun rôle, encore moins le pouvoir de décision ni même de proposition. Il est enfin urgent de revoir la politique de l’industrie pour rompre définitivement avec la dépendance de l’importation. Plus grave encore, des importateurs, qui ont des partenaires étrangers, font tout pour que ces derniers ne s’installent pas en Algérie pour mieux garder leur monopole sur le marché. Le même groupe pour défendre ses intérêts personnels casse tout projet de production en Algérie. L’UGCAA exige également qu’une enquête soit faite sur le financement des campagnes électorales des partis politiques. Nous avons des preuves que ces barons de l’importation financent ces campagnes, ce qui explique le passif des députés et des politiciens devant des lois scandaleuses encourageant l’importation.

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