Faut toujours se méfier des rêves que l’on fait dans son bain ! |
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Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr |
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Indemnisation des citoyens touchés par l’attentat kamikaze de Tizi-Ouzou. Aqmi y est favorable ! L’on s’acheminerait donc vers un maintien des peines de prison contre les journalistes dans la «nouvelle» mouture du code de l’information à l’examen en ce moment par le gouvernement. Si cette information se confirme, je dois dire qu’elle me réjouit au plus haut point. Il est bon que dans le grand bazar actuel, les étiquettes quelque peu chamboulées par le printemps arabe, les pressions internationales et la peur suintante du Palais soient remises en ordre, à leur place sur chaque produit. Un régime répressif ne peut pas en même temps faire son boulot, réprimer les étudiants, les profs, les médecins, les ouvriers licenciés, les mal-logés, les pas-logés du tout, les «débidonvilisés», les chômeurs, les transporteurs privés, les transportés, les emportés, les non-éclairés, les assoiffés, les sans gaz, les sans pension, les sans retraite, et se montrer subitement tout à coup subrepticement clément avec la racaille de la Maison de la Presse. Non ! Ce n’est pas logique. C’est même structurellement incompatible. Un temps, celui d’un discours forcé d’Abdekka, celui d’une lecture pénible face à une caméra médusée de promesses vachement pâlottes, certains ont peut-être cru que le châtelain et ses forces combinées de l’inertie allaient épouser un peu l’air du temps, les saisons arabes du changement, notamment en supprimant la taule pour les masseuses de bain. Désolé pour les baigneurs et baigneuses que nous sommes, la sortie de bain est plutôt rude pour les doux rêveurs. Mais c’est bien ! Je le répète, c’est très bien ! Echami chami, El Baghdadi, Baghdadi ! Il est toujours bon de savoir qui est qui. Ce régime n’a pas été conçu pour produire en cours de règne autoritaire une incongruité génétique comme la libéralisation du champ médiatique et la suppression des peines de prison pour les plumitifs. Ça ne se peut pas ! C’est contraire à la dynamique de la machine. Les bielles d’écrasement de la bête ne peuvent pas tout broyer par ailleurs, et épargner un îlot au prétexte qu’il s’agit d’un caillou habité par de gentils garnements du stylo. Devant cet «éclaircissement» de la situation, face à ce ciel enfin re-dégagé au-dessus du Palais, je me dois de dire merci ! Merci au châtelain et à sa cour. Merci à vous tous. Merci de redevenir vous-mêmes ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. |