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Le grave soldat Juppé

 

Par : Djilali BENYOUB

Séance de rattrapage pour la diplomatie française qui tente de faire oublier “son Europe” en crise, mettant plusieurs fers au feu dans le bourbier du monde arabe. Le soldat Juppé ne lésine ni sur les mots ni sur les contradictions dans ses “dictées” pour faire fleurir le printemps dans les premières fraîcheurs automnales.
Le temps des jasmins étant passé, l’on se rabat alors, côté Hexagone, sur le parrainage de la démocratie en Tunisie avec cet avertissement à peine voilé à El-Ghannouchi, l’islamiste réformé, pour respecter les “lignes rouges”. Comme si l’islamisme est soluble dans la démocratie occidentale.
C’est avec le même esprit de sublime contradiction qu’on fait confiance aux ex-jihadistes libyens qui viennent de décréter la charia seule et unique source de législation pour instaurer la démocratie “intégrale”.
Tous les islamistes, comme le prouvent plusieurs expériences, respectent, scrupuleusement, les règles démocratiques… d’accès au pouvoir. Évidemment, Alain Juppé, en bon soldat politique de l’Otan, hausse le ton, ne veut pas rater la même marche qui a fait trébucher et mis “hors-champ” Alliot-Marie. Il y va ainsi avec cette certitude de gagnant qui peut dicter la “loi”, rassurer, en attendant les dividendes de ces démocraties “guerrières”.
Les Tunisiens, du petit vendeur de fruits de Sidi-Bouzid au haut cadre libéré de Ben Ali, n’ont pas oublié les faux pas de l’Élysée. L’ont-ils d’ailleurs si bien exprimé à Sarkozy, en visite à Tunis, avec un “Dégage”, désormais accolé à la symbolique de la liberté.
Consciente de la difficulté à se replacer après avoir soutenu les dictatures les plus abjectes, la France, version UMP, peut compter sur sa force et l’Otan qu’elle réintègre au bon moment. D’où ce double discours déconcertant, “hautain” où décèle le MAE russe, Lavrov, des “relents néocolonialistes”.
C’est vrai, à la fin, qu’il faut se trouver un espace d’expression de sa “souveraineté” quand on perd la sienne à la Commission européenne et qu’on patauge dans l’autre bourbier — financier — qu’est la Grèce.
L’UMP doit chercher alors pour 2012 à l’international, à Tunis, Damas ou Tripoli, quelque “chose” qui séduise les électeurs.
D. B.

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