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soldat

  • Il faut sauver le soldat Ryan - Saving Private Ryan

    Le film de Steven Spielberg Il faut sauver le soldat Ryan est une histoire fictive mais qui est partiellement inspirée d'une histoire vraie : celle des frères Sullivan, des soldats américains morts au combat sur le même bâtiment de l'U.S. Navy dans le Pacifique.

     

    L'adaptation de cette histoire a permis au réalisateur américain de faire un film sur une période qui le touche beaucoup : la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement, l'histoire de la Bataille de Normandie, dans laquelle de très nombreux soldats se sont jetés au péril de leur vie.la suite ici http://www.dday-overlord.com/il_faut_sauver_soldat_ryan.htm

     

  • Derrière l'hypothèse Zeroual...

    Mohamed Benchicou

       

    Bien entendu, c'est une bouteille à la mer. Chimérique. Désespérée. Comme toutes les bouteilles jetées à la mer et dont on sait que, sauf dans les mauvais films pour grands enfants, elles n'arrivent jamais à bon port. Il reste que cet ardent souhait d'un retour du général Liamine Zeroual aux affaires,

     

    ce fol espoir d'une société décontenancée après 14 années de présidence bouteflikienne qui se termine dans le scandale, le mensonge, l'énigme et les enquêtes judiciaires, ce déraisonnable appel à Dieu, celui du ciel et celui qui décide du sort algérien derrière le rideau épais du marionnettiste, ce n'est rien d'autre qu'une sourde exhortation à en finir avec ce « régime civil » dépravé et à renouer – qui l'eut cru ? – avec un « régime militaire ».

    La soudaine nostalgie qu'on éprouve à l'égard des années Zeroual, ces années noires, rappelez-vous, qui tenaient du miracle, dans cette Algérie exsangue après les dures années de terrorisme et bizarrement debout, refusant de capituler devant l’islamisme comme le recommandait la plateforme de Sant'Egidio, cette soudaine nostalgie, c'est comme une nostalgie de la grandeur et de la dignité ; comme une diffuse mélancolie envers cette époque où Zeroual refusait de serrer la main de Jacques Chirac qui venait d'être inconvenant envers l'Algérie ; comme un désaveu de l'avilissement dans lequel barbote son successeur qui recourt à l'ancienne puissance colonisatrice pour le moindre caprice, pour le moindre bobo.

    C'est l'ultime réplique d'une société silencieuse à nos coquetteries superfétatoires qui voudraient qu'un régime militaire soit synonyme de dictature et, à l'inverse, qu'un régime civil renvoie systématiquement à la modernité, la démocratie et la transparence. Les Français savent que tout cela est faux depuis Charles de Gaulle. Nous, nous ne l'avons jamais vraiment su. Sans doute parce que nous n'avons jamais eu un De Gaulle. Mais nous avons expérimenté le « civil » Bouteflika qui, avec une masse financière sans précédent tirée d’un pétrole à 120 $ le baril, a fait abdiquer une nation que le « militaire Zeroual » avait maintenue debout avec un pétrole à 8 $ le baril, son plus bas niveau, un boycott généralisé, des ambassades fermées, des compagnies étrangères qui avaient quitté le territoire...

    C’est sous le règne de deux militaires, Chadli et Zeroual, que la Constitution du pays a été amendée pour se baser sur le pluralisme et la représentativité, essentiels pour s’engager dans un processus de transition démocratique. Sous Chadli, elle reconnaît et garantit le droit de créer des partis politiques (art. 42) et des associations (art. 4), y compris syndicales. Sous Zeroual, elle abolit le pouvoir à vie et limite le nombre de mandats présidentiels à deux (art. 74). Et ce fut sous le règne d’un civil, Bouteflika, que l’Algérie retourna à une Constitution consacrant le pouvoir à vie !

    Cette évocation désespérée de l'ère Zeroual est une terrible condamnation de la cooptation de Bouteflika en 1999, maquillée en « transfert du pouvoir aux civils » et qui restera dans l’histoire comme l’exemple parfait des ravages que peut provoquer la filouterie en politique. Prétendre stabiliser le pays en érigeant un chef d'État à partir de combines politiques et dans les conditions actuelles d'hégémonie, avec des élections truquées, ne pouvait déboucher que sur un petit autocrate qui allait faire passer ses caprices avant l'intérêt national avec toutes les conséquences prévisibles sur l'autorité de l'État. De ce point de vue, le transfert du pouvoir au « civil Bouteflika » n’était pas l’amorce d’une nouvelle ère de démocratie et de modernité, elle se situait, au contraire, dans la continuité d’une hégémonie qui sévissait depuis l’indépendance.

    En livrant le pays à Bouteflika, ils ne l’ont pas confié à un « civil », mais rendu au pouvoir illégitime de 1962, celui qui s'installa de force à la tête du pays au mépris du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), privant les Algériens d'une expérience démocratique. Ils nous avaient présenté un réformateur et un rassembleur. Ce n’était qu’un autocrate attendant son heure, un mandarin élevé dans le système totalitaire, devant tout un système totalitaire et qui n’aspirait qu’à revenir au système totalitaire.

    Mais alors, puisque nous sommes retournés en l'an de grâce 1962 par la magie de la machine à remonter le temps, par la stratégie suicidaire des chefs militaires, n'est-ce pas là l'opportunité historique pour l'armée algérienne de refermer définitivement la parenthèse qu'elle a laissée ouverte depuis 50 ans ?  N'est-ce pas là l'occasion de reprendre les clés de la maison à la camarilla qu'elle a appelée « pouvoir civil », chasser les mafieux de la maison et organiser, enfin, une transition vers la démocratie, ce que nous appellerons une pause démocratique, au terme de laquelle sera rétablie la primauté du choix populaire, c'est-à-dire rendre enfin les clés au vrai propriétaire : le peuple algérien ? À quoi serviraient les prochaines élections présidentielles dans une maison pas encore nettoyée ? Ne nous illusionnons pas : la camarilla l'a complètement réaménagée selon les nécessités du pouvoir à vie.

    Dans les conditions actuelles de délabrement de l'État, d'hégémonie du camp de la corruption, solide et organisé, et qui n'entend pas se laisser faire, dans le contexte présent marqué par l'indifférence totale de la population, des élections présidentielles se solderaient par le renouvellement d'un autre bail de cinq ans pour les prédateurs. C'est ce que nous avons appelé « l'illusion Benbitour », qui n'est pas une formule pour contester ou diminuer du mérite de ce patriote précieux pour l'Algérie, mais une façon de mettre en garde contre cette euphorie, souvent irrésistible, qui nous porte à croire à la victoire de la vertu sur le vice, de la morale sur le clanisme, de la science sur l'improvisation, du savoir sur l'ignorance, voire du patriotisme sur le népotisme...

    Qui ne souhaiterait, pour ses enfants, qu'un Benbitour ou un autre fils digne de cette terre, soit à la tête de ce pays blessé, vidé de son sang ? Elle-même le demande, elle qui est fatiguée d'être commandée par des barbouzes proxénètes. Mais suffit-il de le vouloir pour dépasser notre vieille impuissance de 50 ans ? Dans ce système cadenassé, où l'élite est volontairement coupée de son peuple, où la télévision est interdite aux gens qui ont quelque chose à dire, dans ce factice puritanisme aux odeurs d'argent et de tromperie, où les milliardaires de l'informel ont accaparé le parti du FLN, où le scrutin se révèle à coups de poing et de dinars, les hommes comme Benbitour n'ont pas encore leur place.

    Allons-nous rééditer les chimères de décembre 1991 et avril 2004, quand nous croyions pouvoir vaincre, sans l'aide de personne, le diable intégriste et Lucifer en Smalto ?  Non, l'alternative démocratique ne viendra pas des gens qui croient pouvoir se battre contre les loups avec des bons sentiments. L'alternative démocratique viendra avec la dissolution de l'État hérité de l'indépendance et son remplacement par l'État qui aurait dû être installé à l'indépendance ! C'est le devoir de l'armée. Il découle du bon sens. On ne rentre pas dans la caserne en laissant le pays aux mains d'une camarilla que personne n'a élue et qui se conduit pire que le colon ou que le précédent dictateur. Du reste, du Caire à Tunis, les manifestants n'hésitent plus à lancer des appels désespérés face au joug d'un « pouvoir civil irresponsable ». Il n’est pas jusqu'aux chômeurs d'Ouargla qui ne lancent une requête en direction de l'armée pour les protéger contre les « louvoiements de l'administration ».

    Bref, l'armée algérienne est mise, brutalement, devant des obligations primordiales. D'éminentes personnalités de la société civile algérienne donnent même une forme à cette « intervention » de l'armée. Farouk Ksentini, par exemple, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'Homme, suggère de proclamer l'ANP « gardienne » de la Constitution, selon le modèle turc, et suggère même une « amélioration » de l'article 70 de la Constitution, qui énonce que le président de la République est le garant de la Constitution. Notre ami Miloud Brahimi, qu’on ne saurait soupçonner d’inculture politique, appuie la proposition spontanée de Ksentini : « La seule protection de la Constitution, c'est l'ANP qui peut la donner à la façon dont elle agit en Turquie. » Le premier préconisant l'institution d'une structure indépendante qu'« elle seule pourra appeler l'armée à intervenir en cas de danger sur la démocratie ».

    Mais nous y sommes ! Le pouvoir « civil » de Bouteflika s'est mué en pouvoir personnel mais fumigène, qui met tout le pays en sursis ! « Nous y sommes ! On ne rentre pas à la caserne en laissant les voleurs dans la maison. » C'est ce qu'a voulu dire le perspicace Ali Yahia Abdenour en appelant l’armée à ses responsabilités historiques : destituer Bouteflika et rétablir ce qu’elle a démoli en 1962 : un État démocratique, qui soit débarrassé de Bouteflika, de la police politique, de la kleptocratie… Qu’elle intervienne une bonne fois pour toutes ! Après quoi, elle pourra rentrer dans les casernes. Définitivement.

     

     

     

  • Le grave soldat Juppé

     

    Par : Djilali BENYOUB

    Séance de rattrapage pour la diplomatie française qui tente de faire oublier “son Europe” en crise, mettant plusieurs fers au feu dans le bourbier du monde arabe. Le soldat Juppé ne lésine ni sur les mots ni sur les contradictions dans ses “dictées” pour faire fleurir le printemps dans les premières fraîcheurs automnales.
    Le temps des jasmins étant passé, l’on se rabat alors, côté Hexagone, sur le parrainage de la démocratie en Tunisie avec cet avertissement à peine voilé à El-Ghannouchi, l’islamiste réformé, pour respecter les “lignes rouges”. Comme si l’islamisme est soluble dans la démocratie occidentale.
    C’est avec le même esprit de sublime contradiction qu’on fait confiance aux ex-jihadistes libyens qui viennent de décréter la charia seule et unique source de législation pour instaurer la démocratie “intégrale”.
    Tous les islamistes, comme le prouvent plusieurs expériences, respectent, scrupuleusement, les règles démocratiques… d’accès au pouvoir. Évidemment, Alain Juppé, en bon soldat politique de l’Otan, hausse le ton, ne veut pas rater la même marche qui a fait trébucher et mis “hors-champ” Alliot-Marie. Il y va ainsi avec cette certitude de gagnant qui peut dicter la “loi”, rassurer, en attendant les dividendes de ces démocraties “guerrières”.
    Les Tunisiens, du petit vendeur de fruits de Sidi-Bouzid au haut cadre libéré de Ben Ali, n’ont pas oublié les faux pas de l’Élysée. L’ont-ils d’ailleurs si bien exprimé à Sarkozy, en visite à Tunis, avec un “Dégage”, désormais accolé à la symbolique de la liberté.
    Consciente de la difficulté à se replacer après avoir soutenu les dictatures les plus abjectes, la France, version UMP, peut compter sur sa force et l’Otan qu’elle réintègre au bon moment. D’où ce double discours déconcertant, “hautain” où décèle le MAE russe, Lavrov, des “relents néocolonialistes”.
    C’est vrai, à la fin, qu’il faut se trouver un espace d’expression de sa “souveraineté” quand on perd la sienne à la Commission européenne et qu’on patauge dans l’autre bourbier — financier — qu’est la Grèce.
    L’UMP doit chercher alors pour 2012 à l’international, à Tunis, Damas ou Tripoli, quelque “chose” qui séduise les électeurs.
    D. B.