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2012 ou l’année du gonflage

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Ce n’est plus un secret médical, l’Algérie connaît une grave pénurie de médicaments. Or, le ministère de la Santé vient d’annoncer que le pays n’a pas importé le type de prothèses mammaires mises en cause dans le scandale qui agite en ce moment la France au sujet de ces implants jugés nocifs. En affirmant cela, le ministère avoue donc que l’Algérie importe bien des prothèses mammaires mais pas celles mises en cause. De quel genre s’agit-il ? Des implants pour masquer une ablation médicale due à un cancer ou de simple chirurgie esthétique ? Dans ce dernier cas, l’Algérie, qui aura tout importé dans sa vie, importerait aussi désormais des artifices pour gonfler les poitrines des Algériennes qui en manquent. Traditionnellement connues pour leur générosité, les Algériennes seraient donc arrivées elles aussi à perdre de leur charme. Si personne n’a le chiffre officiel des fausses blondes, il faut admettre que nous n’aurons pas non plus celui des faux seins en circulation en Algérie, sujet aussi tabou que le fichier électoral.

Et comme pour les élections à venir, il faudra toucher pour différencier le faux du vrai ou un scrutin truqué d’un vote honnête. Dans cette problématique nationale entre le fond et la forme, l’éthique et l’esthétique, certains partis politiques ont déjà annoncé qu’ils ne participeraient probablement pas aux prochaines législatives, malgré l’importation massive par le ministère de l’Intérieur d’observateurs étrangers. La différence entre une démocratie et une nation qui n’en a que la vitrine est exactement la même que celle entre une femme naturellement équipée et une autre passée chez le vulcanisateur. On ne peut découvrir le subterfuge de cette dernière qu’en la touchant ou en la dénudant. Au royaume du paraître, qui n’a jamais palpé le fond d’une urne ne pourrait jamais connaître la vérité du système politique national.

 

Chawki Amari

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