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Madjid et Saïd

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Bien que tardivement, la CNSEL a finalement finalisé son rapport sur les élections et bouclé sa mission de surveillance par une conclusion sans surprise : des élections impropres et plus ou moins malhonnêtes. Pourquoi et comment s’est déroulée la fraude ? En plus des divers dépassements enregistrés avant, pendant et après l’opération de vote, la Commission est revenue sur le discours du Président, facteur déclenchant des hostilités, «qui a constitué un feu vert à l’adresse de l’administration afin d’œuvrer par tous les moyens à la victoire de son parti», le FLN en l’occurrence, dont le président de la République est le président d’honneur. On peut déjà s’attendre au négationnisme, voire au mépris de DOK, docteur en fraude et en propagande, qui va en quelques phrases et d’un revers de la main rejeter ce rapport et ses rédacteurs.

La conclusion de la conclusion est qu’il n’y a finalement pas beaucoup d’honneur à présider, même à titre honorifique, un parti qui a fraudé depuis l’indépendance, en tant que parti unique, puis après l’apparition du multipartisme, en tant qu’appareil du régime. De la fraude, on pourra toujours en parler, ou pas, l’eau, même non potable, coulera sous les ponts, même branlants, et il n’y a aucune chance pour que l’Assemblée issue de la fraude soit dissoute. Peut-être juste qu’une commission d’enquête, dont la demande a été formulée par la Cnisel, sera installée, travaillera probablement pour que ses conclusions soient mises dans un tiroir. Qui a fraudé ? Tout le monde et personne, quelqu’un, un groupe de personnes ou l’ensemble du système. On se rappellera du slogan de campagne FLN, déversoir du pompage électoral, «Tarikh madjid li moustaqbel saïd», ce qui se traduit par «une histoire glorieuse pour un avenir heureux». On sait qui est Madjid, grand homme plus ou moins anonyme qui a assuré la libération du pays. Mais on sait aussi qui est Saïd.

Chawki Amari

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