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cnisel

  • Madjid et Saïd

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    Bien que tardivement, la CNSEL a finalement finalisé son rapport sur les élections et bouclé sa mission de surveillance par une conclusion sans surprise : des élections impropres et plus ou moins malhonnêtes. Pourquoi et comment s’est déroulée la fraude ? En plus des divers dépassements enregistrés avant, pendant et après l’opération de vote, la Commission est revenue sur le discours du Président, facteur déclenchant des hostilités, «qui a constitué un feu vert à l’adresse de l’administration afin d’œuvrer par tous les moyens à la victoire de son parti», le FLN en l’occurrence, dont le président de la République est le président d’honneur. On peut déjà s’attendre au négationnisme, voire au mépris de DOK, docteur en fraude et en propagande, qui va en quelques phrases et d’un revers de la main rejeter ce rapport et ses rédacteurs.

    La conclusion de la conclusion est qu’il n’y a finalement pas beaucoup d’honneur à présider, même à titre honorifique, un parti qui a fraudé depuis l’indépendance, en tant que parti unique, puis après l’apparition du multipartisme, en tant qu’appareil du régime. De la fraude, on pourra toujours en parler, ou pas, l’eau, même non potable, coulera sous les ponts, même branlants, et il n’y a aucune chance pour que l’Assemblée issue de la fraude soit dissoute. Peut-être juste qu’une commission d’enquête, dont la demande a été formulée par la Cnisel, sera installée, travaillera probablement pour que ses conclusions soient mises dans un tiroir. Qui a fraudé ? Tout le monde et personne, quelqu’un, un groupe de personnes ou l’ensemble du système. On se rappellera du slogan de campagne FLN, déversoir du pompage électoral, «Tarikh madjid li moustaqbel saïd», ce qui se traduit par «une histoire glorieuse pour un avenir heureux». On sait qui est Madjid, grand homme plus ou moins anonyme qui a assuré la libération du pays. Mais on sait aussi qui est Saïd.

    Chawki Amari
  • ALGERIE /Cnisel : "L’élection a perdu sa crédibilité"

     

    Par Le Matin DZ |

    Le site TSA a révélé hier mardi les termes du rapport de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) sur l’élection législative du 10 mai.

    Mohamed Seddiki.

    Même si la commission avait fort à faire avec les 150 saisines qui lui sont arrivées, son rapport final sur l'élection législative du 10 mai arrive trop tard. Il ne changera rien à la donne que tout Algérien connaît déjà. Quoique avance la Cnisel, les 462 nouveaux élus de l’assemblée nationale siègent depuis samedi au palais Zirout Youcef. Tout le monde est dos au mur. On accepte le fait accompli du pouvoir, la mort dans l'âme. Pourtant, la Cnisel a conclu d’une plume cinglante. A une fraude avérée. Aucune institution n'est épargnée par le rapport : les administrations, le président lui-même qui a appelé dans un appel presque apocalyptique à voter FLN, la toute puissante armée, etc. A lire les conclusions du  rapport de la Cnisel, tous les étages du pouvoir se sont mis dans la fraude pour faire gagner le FLN. 

    "L’élection législative du 10 mai 2012 a perdu sa crédibilité au vu des transgressions et des dépassements enregistrés durant toutes les étapes qui ont accompagné l’organisation du scrutin", écrit-elle. Que dire de plus après une telle affirmation ? Quel crédibilité à l’actuelle assemblée quand on sait que ses résultats sont remis en cause par la commission décidée, choisie et installée par le président him self ? Pas grand-chose, à part qu’encore une fois le pouvoir aura choisi à la place des Algériens des députés offshore, loin des préoccupations quotidiennes des citoyens. 

    On sait l’animosité qu’il y avait entre le ministre de l’intérieur et le président de la commission dite Seddiki. Et en l’espère ce dernier le lui a bien rendu dans le rapport. Les observations de la commission de surveillance des élections sont effectivement implacables. Jugez-en :

    "Les résultats du FLN ont été gonflés dans les régions militaires, recours abusif aux procurations, estimées à des milliers, délivrées par les autorités militaires sans le respect des dispositions prévues dans la loi électorale, non conformité de certains PV délivrés aux partis politiques avec ceux remis aux commissions de wilaya", etc. présidées par des magistrats, l’inventaire n’est pas fini. Mais on s’arrête là. A l’arrivée, on a un FLN qui rafle 208 sièges sur 462, un RND avec 68 députés et l’alliance verte 50 sièges. Nous revoilà dans la configuration chère au président, celle de 2007. Une majorité écrasante pour l’ancienne alliance présidentielle. Et un changement dans la continuité. 

    Yacine K.