Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com |
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Les experts du FMI sont extrêmement pessimistes sur les perspectives de notre croissance. Et en plus, on leur… … refile du fric pour qu’ils nous disent ça ! C’est là, comme le nez rouge au milieu du visage du clown Bozo et pourtant, nous n’y faisons même plus attention : l’Algérienne et l’Algérien vivent coincés entre la surveillance d’un chef d’Etat malade et que l’on dit finissant et les enterrements de ses prédécesseurs ! C’est tout de même terrible cette ambiance mortifère dans laquelle nous sommes confinés. Même au Venezuela, un pays dirigé pour quelques années encore par un homme atteint et soigné pour un grave cancer, il n’y a pas cette odeur de mort qui flotte autour des citoyens. Chez nous, si ! Au Venezuela, la réélection d’Hugo Chavez a donné lieu à des scènes de liesse réelle dans les rues de Caracas et des autres villes du pays, les gens ont chanté, dansé et bu. Ici, chez nous, nous sommes régulés par les processus de morts, de disparitions par maladie ou par acte violent. C’est stressant cette manie acquise par la force des choses de ne percevoir, de ne retenir des apparitions du raïs, de ces discours, de ces entrevues que son teint, son rythme de marche, son allure, ses mains, l’intensité de son regard et sa locution. De manière insidieuse, nous sommes tous devenus cliniciens au chevet de leur chef d’Etat. Et les rares moments où nous ôtons nos blouses de légistes, c’est pour endosser un costume noir et aller chialer tout notre saoul sur la tombe d’un ex-président. Avec en sus, un peu de culpabilité, car nous ne l’aurions pas assez scruté celui-là, pas assez surveillé, et il nous aura échappé ! Bon Dieu ! Quand un peuple voit sa vie collective et individuelle ainsi quadrillée par les instants de maladies et de morts, alors qu’une nation, c’est d’abord la vie, il faut se poser des questions. Et ne surtout pas perdre de temps à interroger les tombes. D’autres l’ont fait, et ça ne leur a pas servi à grand-chose. Non ! Il faut se résoudre à ce constat terrible : la population ultra-jeune de l’Algérie, une majorité de bambins à l’aube de leur floraison est condamnée à vivre dans l’idée de la mort de ses dirigeants. C’est là quasiment l’unique perspective réelle, palpable qui lui est donnée. C’en est même devenu ces dernières années programmatique ! Bonjour l’ambiance ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. |