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La vengeance, centrale et ancestrale

 

 

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Pourquoi tuer des enfants ? C'est la question qu'ont dû se poser les parents des deux enfants de 10 et 9 ans qui, après avoir été portés disparus à Constantine, ont été retrouvés morts dans des circonstances non élucidées. Les chiffres, au sujet de ce phénomène qui prend de l'ampleur, ne sont d'ailleurs eux-mêmes pas très clairs : 5e cas d'enlèvement en 2012, selon la DGSN, 180 pour le réseau NADA qui a mis en place un numéro vert (le 3330) pour donner l'alerte. Mais pourquoi des enfants ? D'après la police toujours, ces kidnappings ont souvent pour motif la vengeance, généralement celle de proches.

On s'en doutait un peu : la vengeance, moteur central et ancestral, est le déclencheur de beaucoup d'interactions, délits et décisions officielles. Il ne se passe pas un jour sans que des actes de vengeance ne soient enregistrés, étant entendu qu'en Algérie, celui qui ne se venge pas est considéré comme un lâche, suprême insulte sur la terre des guerriers. On pourrait noter que la vengeance ne peut que s'amplifier dans un pays où la justice est souvent inefficace, voire soumise à la puissance de l'argent, mais ce n'est pas le fond du problème. La vengeance vient de loin, du fond des âges berbères et est équitablement répartie.

Beaucoup de ministres sont souvent méprisants simplement pour se venger des brimades qu'ils ont connues ou de supérieurs qui leur ont mené la vie dure, tout comme le décideur déteste son peuple parce qu'il lui renvoie sa propre image difficile. Du plus bas de l'échelle au plus haut, on se venge, tout comme l'actuel Président se venge pour avoir été éjecté en 1980. Ce qui explique pourquoi il n'a pas l'air intéressé par son peuple et n’a pas réussi à faire de l’Algérie un pays émergent en 14 ans de règne avec 600 milliards de dollars en poche. Comme beaucoup d'Algériens, son moteur est la vengeance. Pour le reste, il n'a pas d'enfant, il ne peut pas comprendre.

 

Chawki Amari

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