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Une bien complexe simplicité

 

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Champions de l'imbroglio travaillé, du malentendu étudié et de l'embrouille savante, les gouvernants algériens viennent de prouver au monde de l'information tout leur talent en la matière. Après un mois de pénible gestion de la maladie présidentielle par démentis offusqués et serments sur le cœur, ils viennent de confirmer toute l'étendue de leur névrose là où de simples images auraient suffi. Névrose d'ailleurs partagée par l'ensemble de ceux qui ont à communiquer sur ce sujet et ont un lien avec l'Algérie.

D'abord, pendant que le pouvoir passe discrètement de l'Ouest à l'Est et du raï au malouf, Enrico Macias remplace cheb Mami dans le rôle de porte-parole de la Présidence par un décret non publiable. Le chanteur d'origine algérienne explique qu'il a vu le suprême malade et qu'il est «très très» malade. L'information est rapportée par un journaliste algérien, mais qui travaille dans un journal du Qatar. Ensuite ? L'ambassade algérienne au Qatar dément, comme s’il y avait une webcam fixée sur le lit présidentiel, en France. Puis à son tour, le Français Macias dément, pas dans le journal qatari mais sur une radio française. Mami ne dit rien, la Présidence non plus. Puis, en bon Algérien offensé de se voir traité de menteur, le journaliste algérien du Qatar publie les paroles du chanteur israélien sur Youtube, une chaîne de streaming vidéo américaine.

Fin de l'histoire et seule conclusion qui s'impose, d'ordre psychiatrique ; Macias possède 3 pays, il ne sait plus ce qu'il a dit et où. Bouteflika possède 3 mandats, il ne sait plus s'il est malade et où. Enfin, les grands communicateurs algériens possèdent 3 portables pour les 3 opérateurs, mais ne savent plus ce qu'il faut dire, où, à qui et comment. En bref, pourquoi faire simple, quand on est Algériens ? Tous malades. Mais personne ne le sait. Donc personne n'est malade. Même pas le Président. Affaire réglée. Simplement.

 

Chawki Amari

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