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Une femme malade interpelle le ministre de la Santé

«Il faut en finir avec cette humiliation»

 

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Elle traîne trois maladies : diabète, hypertension et dermatomyosite. Elle arrive à peine à se mouvoir sans son fauteuil roulant.

 

Et comme un malheur ne vient jamais seul, Fertassi Yamina, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a fait les frais d’une administration hospitalière peu soucieuse des souffrances des petites gens. Lundi dernier, cette vieille femme habitant dans la commune d’El-Hamiz, se rendit à l’hôpital de Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger, accompagnée de son fils pour son rendez-vous. Sur place, elle devait se faire administrer un médicament nécessaire pour son traitement contre la dermatomyosite, une pathologie (rare) inflammatoire systémique touchant essentiellement la peau et les muscles squelettiques.

«J’arrive tôt le matin le jour de mon RDV. On me fait poireauter de 10h jusqu’à 14h. En fin de compte,  j’apprenais que le médicament qu’on devait m’administrer sur place était indisponible. Je protestais, mais c’était peine perdue», raconte-t-elle, ulcérée. Renseignement pris, il s’avère que cet hôpital public n’a pas a été approvisionné par la Pharmacie centrale des hôpitaux. Notre interlocutrice rentre donc bredouille à la maison, le cœur en peine. Pourtant, la veille, on lui a assuré que tout devait se passer sans anicroches. Une semaine auparavant, Fertassi Yamina a vécu la même mésaventure. Presque le même scenario. Toujours la même rengaine : pas de médicament ! «Cette fois-ci, je me suis sentie humiliée», confie -telle.

Ce triste sort réservé à cette courageuse dame n’est pas un cas isolé. Ce sont des milliers de malades, livrés à eux-mêmes, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Si elle tient à rendre hommage au personnel médical de l’hôpital de Ben Aknoun, sa colère noire n’épargne pas l’actuel ministre de la Santé qu’elle considère comme le premier responsable de cette catastrophique situation : «Il passe son temps à parler d’un Eden. C’est faux. Il devrait aller plutôt voir de visu ce qui se passe dans les hôpitaux. Manquer de médicaments dans un pays riche de son pétrole est une honte. A défaut de médicaments et d’équipements adéquats, les médecins ne peuvent rien faire pour les malades. Ce ministre doit prendre conscience qu’on ne doit plus jamais jouer avec la souffrance des gens. Il faut en finir avec cette humiliation.» Son cri de colère sera-t-il entendu ? 

 

H. L.

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