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Les Norvégiens victimes de Chakib Khelil et des Marocains

LA SOCIÉTÉ YARA INTERNATIONAL HÉSITE À INVESTIR EN ALGÉRIE

 

L’implication de Chakib Khelil dans les affaires de corruption et les pressions exercées par les autorités marocaines ont poussé le groupe norvégien Yara Inter-national à réfléchir sur l’opportunité de renoncer à ses investissements en Algérie. Avec Asmidal, une filiale de la Sonatrach, le groupe Yara devait investir deux milliards de dollars dans une usine d’ammoniac, d’acide nitrique, de nitrate d'ammonium. Il devait également investir conjointement avec les Qataris, la somme de 3,5 milliards de dollars pour la construction d’une usine d’acide phosphorique à Oued Kebrite.
L’ombre de Chakib lil

Hier, la presse norvégienne a fait état de nouveaux rebondissements dans la plus grosse affaire de corruption jamais découverte en Norvège. Le gouvernement a décidé de revoir de près les comptes du groupe Yara, qui a été condamné, il y a quelques jours, à verser une amende de 48 millions de dollars pour avoir accordé des commissions à de hauts fonctionnaires libyens.
Le fonctionnaire libyen n’est autre que l’ancien ministre du Pétrole Choukri Ghanem, l’associé de Chakib Khelil dans la société CGKL Associates, fondée le 20 février 2012 à Vienne. Cette société a été mise en veilleuse, suite à la mort suspecte de Choukri Ghanem en date du 29 avril 2012 (Cf. notre édition du 17 mars 2013). L’autorité norvégienne des crimes économiques a condamné quatre membres de la direction du groupe Yara, dont le P-dg, pour crime de corruption et paiement illégal de commissions à Choukri Ghanem.
Le lien entre ce dernier et notre ancien ministre de l’Energie a donné à réfléchir sur les risques courus par les Norvégiens en Algérie.
Le Makhzen toujours actif
Pour leur part, les Marocains ont joué un rôle important dans cette affaire de Yara. En décembre 2011, le groupe de l’Office chérifien des phosphates (OCP) et Yara international ont signé un accord de partenariat global.
L’office avait décidé de prendre une participation de 50% du complexe industriel et portuaire de Yara à Rio Grande, au sud du Brésil, qui comprend une unité de production d’engrais phosphatés et des capacités de stockage d’engrais.
L’office marocain s’était engagé à livrer le phosphate nécessaire à la production d’engrais de cette unité.
Cet accord reposait en fait sur l’exportation en toute illégalité du phosphate extrait des territoires occupés du Sahara Occidental. Les autorités marocaines ont donc usé de ces arguments pour empêcher l’arrivée en Algérie du groupe norvégien.
Car, ils redoutaient que les Algériens exercent des pressions sur Yara afin de briser l’association avec le Maroc. Jusqu’à présent, le groupe Yara est resté muet sur l’avenir de ses investissements en Algérie.
Mokhtar Benzaki

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