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Les violons et la violence

 

Les temps sont durs, mais uniquement pour les gens mous. L'Armée islamique du salut (AIS) tient son congrès à Jijel pendant qu'à quelques kilomètres de là, des partis politiques, comme le MDS, sont interdits d'activité publique à Béjaïa. Cette prime récurrente à la violence, conjuguée à l'étouffement de tout activisme pacifique, n'est pas sans rappeler le lointain far-west américain où l'on ne négociait qu'avec ceux qui avaient des armes et représentaient une forme de violence potentielle.

Ou plutôt un genre de jungle mais où il n'y a pas de bananes, celles-ci étant importées, et où tous les prédateurs seraient armés de kalachnikovs. Ou encore un champ de bataille électrifié de l'intérieur où tous les groupes qui tentent d'activer dans un cadre démocratique n'ont droit, au mieux, qu'au mépris et à l'interdiction, à l'arrestation ou l'électrocution dans le pire des cas. L'oreille distante mais attentive, on n'écoute finalement que ceux qui contestent le monopole de la violence du régime, comme ce fut le cas, dernièrement, des policiers qui ont occupé illégalement l'entrée de la Présidence.

Cette inquiétante stratégie d'implantation d'une culture de l'affrontement armé n'est pas nouvelle mais donne raison, en ces temps de recherche de solution, à ceux qui affirment que l'actuel régime, arrivé par la violence, maintenu par la violence, ne partira que par la violence et aucunement par des élections, des pressions ou une transition négociée.

D'où viendra cette violence  ? D'un groupe de délinquants survoltés, d'une sortie rancunière de stade, d'une émeute destructrice ou d'un ras-le-bol généralisé de la société qui, après avoir tenté la représentation politique, prendra aussi le chemin de la violence. C'est connu, un enfant battu battra son enfant à son tour, conséquence d'une longue lignée de battages successifs. C'est donc un sujet d'histoire psychanalytique. Mais qui a frappé le premier ?

 

Chawki Amari

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