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Bouteflika or not Bouteflika ?
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tartag pire que toufik
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LIBERTE' D'EXPRESSION
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Cherche succession sans changement désespérément !
Par : Mustapha Hammouche
Le colonel Bencherif a écrit au président Bouteflika. Son “compagnon d’armes”. Il aurait pu ajouter “compagnon de coup d’État”, “compagnon des années de plomb”. Mais la génération putschiste préfère taire ses exploits postindépendances et faire valoir leur seule qualité de moudjahid : là, c’était la Révolution, et donc “tout le monde, il était beau, tout le monde il était gentil”, les combattants et les planqués, les baroudeurs des djebels et les roublards comploteurs, les conjurés de la prise de pouvoir et leurs victimes.
Comme ce sont justement les brutaux intrigants de fin de guerre qui font l’historiographie, il lui ont fait sacraliser la fraternité d’armes. Ainsi, pensent-ils, la confusion empêchera l’histoire de juger chacun sur ses actes. Comme toujours, chez nous, la fraternité, la réconciliation consiste à sacrifier la victime.
C’est donc en “compagnon d’armes” que Bencherif intervient. Lorsqu’il s’agit de l’avenir de l’Algérie, les armes continuent à se substituer aux concepts. Depuis quelque temps, l’argent, fruit de l’accumulation mafieuse, s’est rallié à la traditionnelle brutalité des clans, comme “valeurs” déterminant le cours de notre histoire politique.
L’ancien “patron” de la gendarmerie informe l’actuel Président du fait qu’il lui a conçu une “une sortie de crise honorable et avec dignité”. Mais juste après, il apparaît que “la crise” ne consiste pas en ce que le Président s’accroche obstinément à une fonction dont il n’est pas certain de pouvoir assumer toutes les obligations. Ce qui l’inquiète ce sont “les ambitions politiciennes qui se profilent à l’horizon”. Bencherif ne peut “en aucune manière rester silencieux” devant une telle perspective, en “sa qualité de révolutionnaire”. Parce que, contrairement à ce qu’on se laisse croire parfois, et comme le rappelle ce genre d’envolées lyriques, la guerre n’est pas finie et, cinquante après la libération, la Révolution est toujours en marche !
Alors, pour barrer la route aux “indus ambitieux”, Bencherif propose à Bouteflika “la meilleure formule” pour que le pouvoir reste le monopole des “compagnons d’armes”. Ceux qui ne sont pas reconnus dans ce label — ainsi que les trente-cinq millions d’Algériens nés après 1962 — peuvent aller se rhabiller. La recette de l’apôtre de la révolution permanente offre au Président la recette détaillée : une révision de la Constitution par le Parlement réuni en congrès privant le président du Sénat de la prérogative d’intérim du chef de l’État et la confiant à un vice-président nommé “de votre part” !
Le subterfuge — et la tentation — anime depuis longtemps les causeries politiciennes.
C’est juste qu’il n’a pas pu se retenir d’exprimer son angoisse de voir enfin un nouveau profil d’Algériens investir la responsabilité d’État. D’ailleurs, après avoir pris prétexte de quelque “sortie de crise”, il exprime clairement, à la fin, qu’il s’agit d’une “formule” de “succession de pouvoir”. De non-succession, en quelque sorte : il faut que Bouteflika, faute de pouvoir encore présider, choisisse lui-même son successeur. Manière de s’assurer que le prochain président ressemble au plus près à l’actuel.
C’est en cela l’intérêt de la lettre du colonel à la retraite : elle exprime l’attachement désespéré des clans à un pouvoir qu’ils sentent sur le point de leur échapper.M. H.
musthammouche@yahoo.f -
Le Conseil des points sensibles
Une société, même enfermée à l’intérieur d’un camp barbelé, communique. C’est là une de ses fonctions majeures et l’on peut même dire que le sexe est la forme ultime de communication. C’est d’ailleurs la seule, contrairement aux autres formes, qui n’est pas piratable, même si elle est étroitement surveillée. Justement, peu le savent mais il y a un conseil intersectoriel qui siège au ministère des Télécommunications et qui s’appelle le Conseil des points sensibles. Sous ce nom futuriste, qui semble lié à une fine surveillance des points G et autres points de rupture sensoriels, se cache un organisme chargé d’autoriser l’importation et la mise en place des équipements d’écoute.
Chacun le sait, c’est le grand âge des oreilles aux USA, à travers les géants Google, facebook et skype, les opérateurs de téléphonie et fournisseurs d’internet, des métadonnées sont transmises à la NSA et, en Italie ou en France, divers services écoutent, y compris en dehors de leur territoire. En Algérie, pas la peine de se demander si l’on est écoutés puisque même votre voisin écoute à votre porte ; les écoutes sont constitutives du régime et sous couvert de sécurité, régulièrement autorisées par le Conseil des points sensibles même si elles sont régies par la loi à travers le comique article 39 de la Constitution qui stipule que «la vie privée et l’honneur du citoyen sont inviolables et protégés par la loi».
Mais qui écouter ? C’est là où l’Algérie ne fait pas dans le détail, écoute et espionne tout le monde, y compris ceux qui écoutent et espionnent. Car en Algérie, tout est sensible, le sexe bien sûr, mais aussi l’économie, la politique, l’information ou la religion, ce qui justifie un immense travail d’écoute et des budgets colossaux. D’où l’idée pour l’été, à défaut d’ouvrir le Club des Pins, d’ouvrir le Conseil des points sensibles à tous les Algérien(ne)s. Qu’est-ce qu’on rigolerait.
Chawki Amari
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no moment
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la santé en algerie
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Les Amuseurs de la République
Comme tous les quatre ans, à pareille époque préélectorale, ils déferlent, en rangs serrés, avec un nouveau spectacle dans les valises, comme s’ils répondaient à l’appel d’un devoir national du simulacre, bousculant à la fois les règles de l’actualité et celles du théâtre burlesque. Le gang des Amuseurs de la République est à l’œuvre !
Leur nouvelle création de 2013, provisoirement intitulée « Le président peut-il encore gouverner ? », originale et désopilante, basée sur l’allusif, un nouveau style baladin qui consiste à contourner la triste réalité nationale pour s’attarder sur l’ailleurs, raconte les tribulations du chef de l’État d’une île mystérieuse, une contrée fantasmagorique dont je suis incapable de vous dire le nom. À croire certains spécialistes versés dans le monde du burlesque, il s’agirait de Fantasyland, un pays magique de Disneyland, où les contes de fées et les histoires qui ont inspiré les films d'animation de Disney prennent vie, comme par magie. Cela expliquerait, sans doute, le fait que le nouveau spectacle, « Le président peut-il encore gouverner ? », vient d’être enrichi de plusieurs déclinaisons tout aussi drôles les unes que les autres, comme « Le quatrième mandat, c’est fini ! », un gag qui a rencontré un succès foudroyant, « La succession est ouverte », avec Benflis en guest-star, ou « Saïd Bouteflika limogé », une fiction loufoque montée avec adresse et dans laquelle des observateurs avertis ont cru reconnaître à la fois la main d’un célèbre manipulateur et un plagiat de Discoveryland, monde de Disney où les prédictions des grands visionnaires prennent vie.
Le débat autour de la fameuse contrée dont parlent nos opposants et nos journalistes est toujours en cours, mais une chose semble cependant certaine : il ne s’agit pas de l’Algérie. La lecture de l’éditorial d’un des membres les plus influents des Amuseurs, ne laisse, à ce propos, aucun doute. Le respectable analyste décrit, en effet, une province étrange mais démocratique, où la succession du président se réaliserait dans « le respect de la souveraineté du peuple, sans contrainte, et dans la transparence », détails qui excluent, de facto, l’hypothèse Algérie. La chose relève d’ailleurs du bon sens : la maladie d’un chef d'État n'étant handicapante qu'en démocratie, système où l’opinion garde le droit de regard sur la gouvernance, la question « Le président peut-il encore gouverner ? » devient, du coup, parfaitement inadaptée à l’Algérie. Chez nous, Dieu merci, pareille complication nous est épargnée, les citoyens que nous sommes n’étant consultés ni sur l’état de santé du chef de l’État, ni sur sa désignation ni encore moins sur sa reconduction. En retour, ce dernier régnerait sans rien nous devoir. C'est tout le privilège de ce que les Russes appellent les vybori bez vybora (élections sans choix), privilège qui s’ajoute, pour des autocraties comme l’Algérie, à celui d’être parfaitement gouvernables à partir d'un lit d'hôpital. La prouesse paraît d’autant plus à la portée de notre chef de l’État que notre cher pays, où le Conseil des ministres ne se réunit jamais, est unanimement reconnu comme l’unique de la planète à fonctionner sous le mode du pilotage automatique, personne n’y gouvernant et, conformément aux vybori bez vybora, personne n’y étant gouverné.
Tout ça pour dire que l’interrogation « Le président peut-il encore gouverner ? », en plus d’être parfaitement incongrue pour un pays où la sagesse autocratique l’emporte sur la véhémence démocratique, pose incontestablement un problème inédit : dans quelle catégorie classer les chimères généreusement imaginées par une si brillante équipe d’analystes et de brillants politologues, dont le seul mérite aura été de nous apprendre que la grande famille du pouvoir illégitime pouvait, finalement, être aussi drôle que les Simpson ? Dans le théâtre, on avait inventé la comédie, le vaudeville, la bouffonnerie, la parodie, le burlesque, le sketch, le pastiche, la satire, la clownerie, l’arlequinade, la facétie… Aucun de ces styles ne paraît, cependant, correspondre au grotesque de la situation. Ah ! Peut-être dans la pantalonnade, qui n’est pas ce que vous pensez, mais dans le théâtre italien, une posture comique assez drôle dans laquelle excellait le pantalon, qui n’est pas non plus ce que vous pensez, mais un personnage du théâtre vénitien qui porte traditionnellement cette sorte de culotte et qui a laissé son nom pour désigner un homme sans dignité et sans consistance !
Depuis on a cependant su que « pantalonnade » veut dire, en même temps que ce que vous pensez, subterfuge grotesque pour sortir d’embarras. Rappelons-nous : la théorie du « président malade et démissionnaire » avait déjà permis, en 2005, d'avorter les grosses contestations autour des effets catastrophiques de la fameuse Charte pour la paix. Val-de-Grâce avait étouffé le scandale politique. Le régime s'est servi de nouveau, en 2006, de la théorie du « président malade et démissionnaire », pour briser le débat houleux qui commençait à s'installer autour du projet d'amendement de la Constitution. À quoi bon débattre, se disait-on, d'un projet mort-né, compromis par la santé défaillante du président ? Dans les deux cas, le régime a obtenu, par l’esbroufe, un répit salutaire qu'il a su habilement exploiter. Aujourd’hui, en 2013, Bouteflika substitue le débat autour de la corruption de Chakib Khelil, c’est-à-dire la corruption imputable à sa famille politique, par un débat sur l’AVC et ses conséquences sur la gouvernance. Val de Grâce II continue le boulot diversion de Val de Grâce I ! Comme en 2004, le régime utilise la presse minaudière et l'opposition maniérée pour reconduire, « légalement » et dans le cadre du « pluralisme », le président Bouteflika à la tête du pays ! Encore une fois, un des subterfuges par lesquels s’éternisent les autocraties dans nos pays, aura magnifiquement fonctionné. Ainsi, pendant que d'éminents esprits nous rebattent la thèse du « président malade et démissionnaire », que dit et que fait le principal intéressé ? Il affirme à qui veut l’entendre : « Grâce à Dieu, je me porte très bien » ; il prépare la population à l’émotion du « retour au pays » ; il multiplie les flagorneries en direction de l’opinion publique ; il n’oublie pas de « remercier » la presse qu’il gratifie d’une journée spéciale le 22 octobre… Tout cela débouche sur une information capitale : la décision de postuler pour un quatrième mandat est déjà prise !
Alors, je crois bien que, faute d’antécédents dans le genre théâtral, l’on soit obligé de rapprocher la manœuvre complice à laquelle se prêtent une partie de notre presse et de notre opposition, d’une pantalonnade tout à fait remarquable d’adresse et d’inventivité et dont on rirait volontiers si elle n’était un discours de diversion qui finit par laisser au régime l'initiative politique. Nous avons juste oublié que le diable, devant les nigauds, entreprend toujours de jouer au nigaud. Tout autocrate compte sur la bêtise humaine pour enfourcher le monde et l’étrangler de ses sangles. Il suffit de laisser croire. Gouverner c'est faire croire a dit Machiavel. C’est cela, le but de la politique, pour Machiavel, ce n'est pas la morale mais la réussite : obtenir et conserver le pouvoir !
Finissons par un clin d’œil à la journée du 3 mai pour évoquer le « papier » si précieux pour un journaliste et dire que toute cette histoire ressemble, en effet, à celle du papier plié en quatre qu’on découvre au détour d’une ruelle, que l’on ramasse avec une curiosité difficilement contenue, que l’on fourre dans la poche avec cupidité, que l’on ouvre, enfin, avec angoisse pour découvrir que la trouvaille, au final, n’était qu'un prospectus de vente au rabais... Il sera alors l'heure pour l’île mystérieuse de fermer ses portes. Rendez-vous dans quatre ans pour une autre séance de fantasmagorie. Entre-temps, nous aurons au moins appris que la politique n'est pas un jeu, mais un art de la dissimulation au nom de l'efficacité. Et l’efficacité, ici, consistait, tout simplement, tout bêtement, serai-je tenté de dire, à s’assurer de sa propre succession en 2014 !
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Se faire prendre
Se faire prendre Dans l'ouverture liée aux prochaines échéances, le régime semble avoir oublié un important élément de la population : sa jeunesse. En effet, si l'on ouvre des débats dans l'audiovisuel et on ouvre des enquêtes de justice comme on ouvre des boîtes de sardines, il reste ce problème naturel. Après Chéraga, capitale des matériaux de construction, à Constantine, capitale de la culture arabe pour 2015, on ramasse les couples dehors, et pour les filles, on leur fait subir un test de virginité à l'hôpital. On peut se poser encore la question de savoir comment un médecin peut pratiquer une telle auscultation tant est que sa fonction est de soigner un malade et que la non-virginité n'est pas une maladie.
On peut aussi se poser la question de savoir ce que les policiers cherchent dans le sexe d'une jeune femme, tant est que juridiquement non plus et en attendant la révision de la Constitution, la non-virginité n'est pas encore un délit. Mais il faut surtout savoir que pour une jeune femme, ce test de virginité est d'une suprême humiliation. Si la malheureuse femme n'est pas vierge là où il faut, la police pourra, code pénal à l'appui, l'incarcérer pour prostitution, racolage sur la voie publique ou le grand classique : atteinte aux mœurs islamiques et aux valeurs de Novembre, certificat du médecin perceur à l'appui. Les jeunes ne votent peut-être pas, ce qui explique qu'ils soient ainsi maltraités et humiliés, mais la DGSN devrait, au lieu d'aller à Paris enseigner aux Français ses techniques de gestion de foule dans les manifestations, commencer d'abord à enseigner à ses policiers les lois et les bonnes manières. Puis, la sexualité chez les castors.
Chawki Amari
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Tartag houm
C'est ainsi, des noms apparaissent puis disparaissent peu après, au gré des événements qui se font et se défont par oubli collectif. La seule constance est dans cette infinie course-poursuite entre voleurs et policiers, qui dure depuis un million d'années. Depuis quelques mois, par contre, tout le monde ne parle que des voleurs, Sonatrach en l'occurrence, face visible de l'iceberg fondu dans l'eau de mer de la matrice. Mais depuis quelques jours, on parle des policiers, ces incorruptibles chargés de débusquer le méchant.
La justice étant sourde, aveugle et hémiplégique, c'est au DRS, organe extrasensoriel, qu'a été donnée la prérogative de mettre quelques kilogrammes d'honnêteté dans un monde de brutes, et plus particulièrement au général Tartag, grand pourfendeur de terroristes. Tartag va certainement tartguer tous les voleurs, mais si les officiers du DRS sont connus pour travailler avec d'étranges pseudos qui ressemblent à ceux du raï – cheb Toufik, cheb Tarik ou cheikh Smaïl – pour Bachir Tartag, on ne sait pas si c'est son vrai nom.
Sauf que si réforme de la Constitution il doit y avoir, elle devrait aussi se pencher sur le cas du DRS. Quels sont ses pouvoirs ? Doit-il remplacer la justice et faut-il lui retirer la prérogative judiciaire ? Qui le contrôle et peut le sanctionner ? Car non concerné par l'équilibre des pouvoirs ou par la loi de finances, assemblage soudé de non-élus installés dans l'autorégénération en dehors de la biologie, du contrôle populaire ou même de celui de la Présidence, le DRS pose problème et fait peur à tous par son caractère divin, omniprésent, omniscient et dont les possibilités d'intervention sont immenses. La vraie question de la vraie question est d'ailleurs liée à la prochaine élection, elle-même liée à la prochaine Constitution ; le général Toufik va-t-il voter et a-t-il déjà voté en déposant un bulletin de vote en son nom dans une urne ?
Chawki Amari
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no moment
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no moment
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les rentiers moissonnent les fruits de la prébende de l’indépendance
El Watan le 27.08.12
«Quand un peuple ne défend plus ses libertés et ses droits, il devient mûr pour l’esclavage.» J. J. Rousseau
La force motrice et réformatrice d’un pays est d’essence spirituelle, les idées produisent très bien leurs effets dans les pays dits «civilisés» et demeurent sans effet et sans impact réel dans les pays dits «sous-développés». Il y a ceux qui ont les idées et ceux qui ont le pétrole. Les matérialistes auront beau soutenir le contraire, c’est la pensée qui représente le train du monde. L’histoire nous dévoile la valeur de l’éthique et de la culture de chaque nation, et la pérennité d’une nation ne peut se mesurer à sa capacité intellectuelle et son respect des valeurs morales, religieuses et universelles, avec comme mode d’existence l’amour pour principe, l’ordre pour base, le bien-être pour l’humain, et le progrès pour but.
Deux types de sociétés existent dans ce monde. Un premier : une société dans les pays développés où l’on constate que les idées l’emportent sur le concret (la nourriture spirituelle passe avant) et un deuxième : se situant dans les pays sous-développés, où les choses l’emportent sur les idées (la pomme de terre chez nous passe avant le livre). Beaucoup d’exemples, à travers l’histoire, peuvent nous enseigner et nous renseigner aussi sur la longévité d’une nation. Pour ce qui est de ma contribution analytique, je me limiterais à certains pays : la France, un pays sensible, mais c’est quand même une nation qui mérite et qui aurait dû servir d’exemple ou de modèle à suivre, pas plus que le Japon, un pays géographiquement petit, alors qu’il est la 3e puissance industrielle du monde et son économie s’est essaimée sur tout le globe terrestre, sa force réside dans son développement, son rayonnement culturel et sa participation au progrès universel, sans omettre de signaler le facteur intellectuel avec cet avantage qu’il a sur les autres pays dits développés, d’avoir conservé jalousement et avec fierté sa tradition ancestrale.
Pour les Japonais, qu’ importent la forme, la couleur ou la danse du gouvernement, pourvu qu’il respecte le peuple (valeur abolie en Algérie) et qu’importe la doctrine politique, dans la mesure où les intérêts du peuple sont mieux sauvegardés. Pour les Nippons, il n’existe pas de petits ou de grands pays dans leur lexique, mais de petits cerveaux et de grands cerveaux. L’homme de Java a le sens du minutieux, de l’organisation, de l’ordre, de l’amour du tout petit détail, il est l’homme du concret, du positif, de la pratique, de la technique et de l’art… Il représente le moteur de l’histoire, car il est porteur de ces valeurs qui font la civilisation. L’Algérien doit retrouver cette logique pragmatique qui mettrait de l’ordre dans son esprit dont le but envisagé, en premier, est l’adaptation de la parole à l’acte, ou plutôt l’acte devrait devancer la parole pour mieux éclairer le chemin du bien-être et cesser de se faire valoir. La France, tout en étant algérien et de surcroît «fils de chahid», je ne connais d’elle que le colonialisme qui tue la pensée, l’effort intellectuel, la tentative de redressement moral, infériorise l’être, l’impérialisme, la xénophobie, l’islamophobie, les ismes et les phobies… si l’ on fait abstraction de ces sentiers battus et qu’on examine la France intellectuelle et technique, on s’apercevrait que cette nation dure depuis Clovis (premier roi des Francs, 466-511) en passant par Charlemagne (l’éducation), la France et son histoire profonde de monarchie, de République, et d’empire.
La France garde son rôle et est partie prenante (force morale + économique + culturelle) de l’Europe et Les serments de Strasbourg, considérés comme le premier texte de la langue française datant du 14 février 842. La France a façonné le progrès universel par la richesse de sa culture. «L’ennui avec les révolutions, c’est qu’à peine l’une terminée, il faut vite préparer la suivante, afin de chasser du pouvoir ceux qui s’en sont emparés pour le bien de tous et en ont fait leur profit exclusif.» G. Wolinski. L’Algérie de Novembre 1954 était une Algérie où les idées avaient un impact et des effets révolutionnaires, de véritables combattants dans le sens le plus large possible, le fusil n’était qu’un instrument. L’Algérie de 1962, le matériel, les affaires, le pouvoir et l’argent faisaient son lot et l’emportaient sur les idées, les rentiers moissonnent les fruits de la prébende. Les hommes de la Révolution de 1954 étaient engagés envers Allah, la patrie et d’autres purs idéaux (déclaration du 1er Novembre), ceux de 1962 étaient engagés pour le matériel et tous les nouveaux vices de ce bas monde.
La prise d’Alger, le 5 juillet 1830 par les troupes françaises, sera le début du calvaire, de l’enfer, du supplice, de la torture, du martyre et de tourments pour l’Algérien ou l’indigène de l’époque. Le 1er Juillet 1962, la parole revient par la force de l’emblème à l’Algérien qui s’est manifesté par l’unique scrutin authentique, juste, légal et équitable. Il en sort vainqueur le 5 Juillet 1962, la pensée algérienne «liberté» l’emporte sur la pensée de l’Algérie française «territoire français», après une immense liesse populaire, les intérêts claniques, les maffieux, les matérialistes l’emportent de plus belle sur les intérêts nationaux. Un duel conceptuel et inégal naît entre ce qui reste des «Novembristes» (révolutionnaires) engagés et la masse des «Marsiens» (gens du cessez-le-feu de 1962 ). Ces Marsiens ont accaparé les leviers du nouvel Etat et y ont imposé des responsables véreux sans conscience, ni culture, ni science, ni morale, aucun principe, des ploutocrates devenus les nouveaux maîtres ne rendant de comptes à personne et se permettant de tout faire. Le pouvoir est devenu pour eux une chasse gardée et le pays une propriété privée, où ils se permettent tout et s’en servent sans mesure, ni sobriété, ni discrétion. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : budget faramineux des anciens moudjahidine ; licences de toutes natures ; priorité matérielle ; carte blanche, etc. Les ploutocrates ont écrasé la pensée, l’effort intellectuel, la tentative de redressement moral et sont en train d’inférioriser l’Algérien pour le rendre miteux et piteux et le pays est devenu aujourd’hui incapable de tout effort social, économique et culturel…
«Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience.» J. Jaurès
Les «Novembristes» sont les véritables artisans de la Révolution, de l’indépendance et du mot suprême : «liberté». Les Marsiens, les nouveaux ordonnateurs de la déliquescence, ne savent point ce qu’est un projet de société, encore moins un modèle de développement économique, social et culturel. Ils ont, par contre, tout fait pour détruire manifestement l’intelligentsia des «Novembristes» et ont édifié et structuré une nomenklatura qui a détruit et anéanti la société civile, tout en faisant prévaloir dans un premier temps (1962-1988) l’égalité populaire (socialisme à l’algérienne), c’est-à-dire l’égalité matérielle au détriment de la liberté de conscience, tout en muselant, bien entendu, la liberté, sachant pertinemment que l’existence indéniable d’une hiérarchie mentale, intellectuelle, technique, artistique, culturelle et ethnique empêche l’égalité absolue entre tous les membres d’une société. Ce qu’ils ont omis intentionnellement de faire, parce que cela n’arrange pas leurs affaires, est que l’on soit égaux devant la loi (absence de l’Etat de droit). Dans un second temps (1988, après les événements du 5 Octobre) la libéralisation à outrance du pays se met en marche avec comme appui l’école de Chicago et la conception économique à la Friedeman, avec comme maître le FMI, par une liquidation forcée et péremptoire d’entreprises publiques, en l’absence de la liberté et de la conscience du citoyen, alors qu’il aurait été préférable que la liberté l’emportât sur l’égalité. Aujourd’hui, ni l’une ni l’autre n’est mise sur rail, on baigne plus dans la platitude où le côté sécuritaire fait taire toute conscience mouvante. Depuis 50 ans, le pays était et est livré en paissance, où la maffia, le clanisme, l’incompétence, la nomenklatura capable de faire une production extraordinaire ou record de la platitude pour mieux rester inefficace dans notre état de sous-développement.
Certes, les «Novembristes» ont réussi leur Révolution en 1954, c’était un exploit et un peuple en état de Révolution est invincible, mais ils ont manifestement échoué en 1962, début du fiasco, le triomphe et l’aura enfantés par l’indépendance et les espoirs du peuple et des chouhada se sont vite métamorphosés par des tiraillements et des difficultés de la vie : chômage, analphabétisme, violence, saleté, destruction des échelles de valeur, phénomènes des maux et fléaux sociaux, malaise, amertume, déception, désenchantement, désespérance, rancœur, alors que le système politique n’est pas compensé, corrigé, égalé, équilibré ou neutralisé par un contrepouvoir, ce qui a favorisé la corruption, le clientélisme, l’informel, l’enrichissement illicite.
Les nations n’évoluent que par l’utilisation de leurs élites, de leur éducation, du respect des citoyens et les citoyens sont égaux devant la loi, et cette même loi est au-dessus de tous. Notre pays agonise et souffre dans la misère et l’analphabétisme. L’élite n’est pas formée et les intellectuels sont trop méfiants, car le pays est dirigé au moyen de doctrines externes et est téléguidé par le FMI, la Banque mondiale, l’OMC (nos ministres qui font leurs comptes rendus devant l’Assemblée française)… De 1962 à ce jour, 50 ans se sont déjà écoulés, un demi-siècle… et on n’arrête pas d’être ridicules, de préparer à coups de milions de dollars les fêtes de l’indépendance et de la jeunesse. Généralement, une fête n’est que l’aboutissement d’un résultat positif, (entassement de biens et d’idées), un anniversaire (croissance positive), qui se fête dans la joie et se résume sur certains faits positifs (matériels ou immatériels), il en est de même pour ce qui concerne un pays qui va en avant, pas en arrière. Si l’on n’arrive pas à construire une Algérie de création et de partage des richesses, c’est une Algérie de conflits multiples qui nous attend.
Depuis 1962, l’Algérie vit un lourd handicap qui s’impose (sous-développement matériel et intellectuel, suivi d’une politique déficiente, nous avons de l’argent mais pas de perspectives pour l’avenir et absence d’insertion). On n’a pas su jusqu’à aujourd’hui faire l’apprentissage de notre existence, un pays sans esprit et nous n’avons point conservé l’unité de notre âme, on s’est acheminés vers le mal tout en réalisant le médiocre et l’inacceptable. Le pays n’a pas su émanciper l’Algérien en tant qu’homme et citoyen dans son esprit, n’a pas su donner également de l’ardeur à sa force créatrice et son essor, c’est pourquoi on arrive à dire et à souligner que le pays n’a pas accompli son devoir, car le caractère du régime est négatif et nage dans la négation. Quand on néglige la vérité, la punition, le travail productif, la propreté dans son sens le plus large possible, le bien… on récolte manifestement le mensonge, la spéculation, la platitude, la corruption, la violence, l’infécondité et la saleté dans son sens le plus large qui sont parrainés par la nomenklatura, la maffia, les barons. Cette nouvelle saleté déshumanisée…
Depuis longtemps, l’histoire n’a cessé de nous prouver qu’un pays ne peut évoluer que par l’emploi de son élite, par son éducation, par sa culture du bien et son respect des lois, au droit, à l’ordre, aux normes, aux valeurs et à la justice de toute nature. Depuis l’indépendance, les dirigeants de ce bled ne font que se méfier des intellectuels, on fait peu cas de leur valeur, on nous a toujours dirigés au moyen de doctrines venues d’ailleurs. Nos dirigeants se comportent comme des propriétaires de la terre et le peuple ressemble à un troupeau, oubliant que le peuple a une conscience et sa volonté est bien plus importante et supérieure à la raison et à l’observation, elle est capable de se transformer le jour de vérité en… Ce qu’il y a de pire dans notre pays, c’est que le pétrole (rente) reste le seul moyen pour exister misérablement. Tous les minerais (ressources) sont en train de s’épuiser.
Nous n’avons même pas su ni appris à les extraire, alors pour les exploiter, c’est une autre chanson, car nous pensons décadence au lieu de penser créativité ou bien nouveauté. La crise, ou plutôt la dégénérescence, sinon la déliquescence qui frappe de plein fouet l’Algérie, est différente de celle qui menace le monde de façon générale, car force est de reconnaître que le mal que nous nous sommes fait est bien pire que celui qui nous a été impliqué par les autres, qui n’ont fait que l’aggraver en profitant de notre inattention. On ne peut pas corriger le passé maintenant, il fait partie de notre histoire, on n’a pas su corriger le présent pour mieux vivre le futur. Cette Algérie est ce que les incompétents et arrivistes en ont fait. Si elle est sans ardeur, sans dynamisme, sans force aujourd’hui, c’est parce que ces incompétents l’ont rendue impitoyable par leurs comportements. Tel est mon point de vue formulé par un constat amer, que le commun des mortels puisse présenter.
Benallal Mohamed. Ancien magistrat à la Cour des comptes
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GIA-DRS-TARTAG
un monstre nommé TARTAG
Un officier des services secrets algériens révèle l’implication de l’armée dans les crimes des islamistes
Ce qui m’a poussé la première fois à abandonner ma position privilégiée de Capitaine et de déserter, ce sont les événements de Badjarah. Dans cette banlieue d’Alger, les habitants découvrirent, horrifiés, un matin du mois de Mai 1994, une douzaine de cadavres sur les trottoirs, tous des pauvres petites gens du quartier.
J’étais là, lorsqu’un lieutenant de Badjarah, choqué, annonça ce meurtre collectif à son supérieur du ministère de la défense. La première question de ce dernier fut: “Que disent les gens dans la rue à ce sujet?” – “Ils soupçonnent la sécurité militaire”, répondit le lieutenant. Le chef lecalma: “Mais non, c’est pas sérieux, dis leurs que c’était un règlement de compte entre terroristes”. A peine le soldat avait il quitté la pièce que l’officier éclata de rire et exprima sa satisfaction: “Bachir et ses hommes ont fait du bon travail. Je dois tout de suite lui téléphoner et le féliciter.” Bachir, c’est le pseudonyme d’un officier des services secrets, Othmane Tartag, un colonel. Son quartier général se trouvait dans une caserne sur les hauteurs d’Alger. Sa spécialité c’était l’application d’une sorte de meurtre collectif – il faisait exécuter la famille d’islamistes passés dans la clandestinité. Ses hommes se déployaient la nuit, vêtus non pas d’uniformes mais de “Kachabias”, le long habit des pieux. Ils frappaient à la porte de la famille qu’ils voulaient admonester et murmuraient: “Ouvrez, nous sommes les frères des Moudjahidines”, puis ils pénétraient dans l’appartement et exécutaient leur crime. Peu après le massacre de Badjarah le commando de Bachir continuait de tuer dans le quartier d’Eucalyptus. Il y eut encore beaucoup de ce genre d’attaques; moi même j’ai vu ces groupes de tueurs en action et je suis prêt à témoigner devant chaque comité d’enquête international. Les derniers massacres atroces, comme ceux de la région de Rélizane, la torture, les mutilations, les enlèvements de jeunes femmes, tout ça a soulevé de nouveau la question, si mis à part de fanatiques islamistes, des soldats, sur ordre du gouvernement, ne seraient pas responsables de la dérive de l’Algérie vers la barbarie. Ma réponse est: indirectement, c’est certain. Le président Liamine Zeroual, élu en novembre 1995 avec 61 % des voix parce que le peuple, désespéré, lui fit confiance, est en réalité l’homme de paille de généraux qui ne sont presque pas connus du public. Zéroual, lui-même un ancien général, a peur de ces véritables potentats. Il est leur camarade mais aussi leur otage; après tout, son prédécesseur Mohammed Boudiaf qui voulait se libérer de l’emprise de l’armée, a été tué par un lieutenant, sous des conditions jusqu’à ce jour non élucidées. L’armée a besoin de la haine et de la peur des islamistes pour garantir son pouvoir. En même temps les massacres lui permettent de semer la discorde entre les rivaux fondamentalistes. Aussi inimaginable que cela semble: Le GIA (Groupe Islamique Armé) est en partie une création des militaires, mais sur lequel entre temps les apprentis sorciers ont perdu tout contrôle. Au début du conflit 1992 les islamistes étaient représentés par trois groupes armés: Le Mouvement Islamique Armé (MIA), le Mouvement pour un État Islamique (MEI) et l’Armée Islamique du Salut (AIS), le bras armé du FIS, à qui on venait juste d’avoir fait perdre la victoire aux élections parlementaires. Pour infiltrer ces groupes et les monter les uns contre les autres, les militaires ont aidé à la création d’un nouveau groupe – de ce même GIA, où se retrouvèrent les plus durs et les plus nuisibles du pays: d’anciens volontaires d’Afghanistan mais surtout des grands criminels, dont certains étaient des meurtriers condamnés à mort, se rallièrent aux unités du GIA sous le commandement d’émirs” autoproclamés. Que ce soit intentionnellement ou par imprudence, les services de sécurité laissèrent s’évader en 1994 et 1995 des bandes entières de criminels des prisons les mieux surveillées d’Algérie. Plus de mille ont disparu de la prison de Tazoult à l’est du pays, au moins autant de Berrouaghia et de Serkadji. La plupart avaient été condamné à mort ou á une réclusion à perpétuité, et presque tous se retrouvèrent dans le GIA.
De même, l’extrême brutalité des tueurs du GIA qui égorgent les hommes, coupent à la hache les femmes, brûlent les enfants dans des fours, indique que ces prétendus combattants ne sont pas des guerriers religieux mais des grands criminels sadiques. Ils s’acharnent surtout au moment du Ramadan, qui devrait être, pour le musulman pieux, la période de méditation.
Souvent, les massacres nocturnes, qui suppriment des villages entiers, ont lieu tout près de postes militaires, sans que les soldats n’accourent à l’aide des victimes. Ceci est un indice que l’armée tolère le GIA. L’armée trouve ainsi la justification pour les actions de représailles sanglantes et profite de l’ambiance de panique généralisée. Au début, les attentats des fondamentalistes visaient essentiellement les membres de services de sécurité et les représentants de l’État – ceci correspondait à la logique d’une guerre clandestine classique contre les détenteurs du pouvoir. Les militaires voulaient que la terreur touche tout le peuple – cela leur donnait une certaine légitimité et augmentait les chances de survie du régime.
C’est la raison pour laquelle les forces de l’ordre ont décidé de prendre leur revanche sur une famille d’islamiste pour chaque mort dans leurs rangs. Les services de renseignements militaires ont exprimé d’abord une certaine réticence: une telle tactique ouvrirait la porte à la guerre civile. On ne les a pas écoutés, les dirigeants voulaient à tout prix être sûrs qu’ils ne seraient pas les seuls cibles de la terreur.
Ainsi ils ont entraîné le peuple entier dans leur sale guerre, et il ne devrait plus y avoir de personnes non concernées, les algériens étant des otages du régime – et ils votèrent fidèlement les adeptes du parti du président au parlement, au sénat et dans les mairies.
Tout ceci n’est possible que parce qu’au sein de cette caste mafieuse, composée de politiciens et généraux, auxquels chaque importateur doit payer un pot de vin, l’armée, démoralisée, est elle-même glissée dans la criminalité.
La revendication de l’ex-premier ministre, – “la peur doit changer de camp”– s’est accomplie de façon terrible. Les militaires et la police tuent dans les quartiers “chauds” les proches des suspects pour que le voisinage ne permette pas au frère ou fils fuyard de se cacher. C’est de cette façon que la base des terroristes doit être détruite et le peuple séparé des partisans islamistes.
Finalement le pouvoir gratifie les meurtriers en uniforme pour cet acte de “rétablissement de la paix”. Un commissaire de police me racontait que ses hommes seraient depuis longtemps contaminés par la barbarie; eux aussi éprouveraient une certaine satisfaction à égorger leurs victimes, comme s’ils abattaient des moutons ou des chèvres. Comme les poursuites judiciaires leur paraissent trop compliquées et pas très consciencieuses, la police et les militaires préfèrent rendre justice eux-mêmes. Ils arrêtent des civils suspects, les interrogent, les torturent et en cas de doute les exécutent. Les exécutions sont quotidiennes. Des hordes de soldats et de policiers organisent de véritables expéditions de pillage sans risquer de punitions: ils rackettent, installent des barrages pour dévaliser les citoyens. Ou bien ils massacrent des prétendus terroristes, uniquement afin de s’emparer des bijoux et de l’argent liquide des tués.
La tentation est grande: un inspecteur de police gagne entre 8 000 et 12000 Dinar (250 et 370 Mark) par mois; le kilogramme de viande coûte 560 Dinar, un kg de banane 360…
Des remords, la honte de la corruption et des crimes au nom de l’État ont provoqué une véritable saignée au sein de l’armée: des milliers de soldats, environ 400 officiers ayant faits des études supérieures ont abandonné le service. Mais aujourd’hui il n’est plus permis de démissionner. Celui qui est mal vu est muté dans les unités anti-terroristes qui combattent en première ligne et sont en état d’alerte permanent.
D’autres ont déserté et sont passés aux islamistes parce qu’il ne voyaient pas d’autre moyen de lutter contre le pouvoir criminel. Il est arrivé que des unités entières se soient révoltées, par exemple à Boughazal, à 200 km au sud d’Alger, où se trouve un grand dépôt de munitions et d’armes. De nombreux camions chargés d’armes sont passés aux islamistes.
Des actes de sabotage se produisent sans cesse: Ainsi le capitaine Zemani attaqua le 5 juillet 1994 avec un hélicoptère la base militaire de Ain-Arnat, située à 300 km à l’est d’Alger; il détruisit quatre hélicoptères et un dépôt d’armes. Sa machine fut retrouvée près de Skikda dans une ferme; l’officier a depuis disparu.Source : Der Spiegel, 12 janvier 1998 Traduction de l’allemand algeria-watch
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video du chauve capturé
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pourquoi boumediene, et boutef n'aiment pas les kabyles et pourquoi les attentats ,kidnapping,les bombes aujourd'hui!!!
29 septembre 1963, le FFS se rebellait contre le pouvoir
Par|Une année après l'indépendance de l'Algérie, le Front des forces socialistes naissait comme un cri de révolte contre le pouvoir autoritaire du duo Ben Bella-Boumediene.
Le 28 septembre 1963, des anciens officiers des wilayas III et IV, des hommes politiques se réunissaient dans les locaux de l’ancienne mairie de Aïn El Hammam (50 km à l'est de Tizi Ouzou). Il y avait Aït Medri Belaïd, Mourad Oussedik, Ali Yahia Abdenour, Aït Ahmed, le colonel Mohand Oulhadj, le lieutenant Yaha Abdelhafidh, Aboubakr Belkaïd, Ali Ammar (ces deux derniers représentaient le PRS) et un certain nombre d’autres militants de la première heure. C’était l’ultime réunion de ce mouvement avant sa proclamation publique le lendemain à Tizi Ouzou. Le FFS était le premier parti politique avec une base militante et une profondeur sociologique de l’Algérie indépendance. Il y avait bien sûr le PRS, mais hormis son chef Mohamed Boudiaf, figure connue de la lutte, il n’avait pas la même assise populaire que le FFS. Dans la Mitidja, le colonel Sadek et le commandant Bouragaâ avaient commencé à constituer les premiers groupes d'opposition. Essentiellement d'anciens moudjahidine de la wilaya IV déçus par le pouvoir.
La suite ? Ben Bella et Boumediene envoient l’armée en Kabylie dès les premiers jours d’octobre. Le Maroc attaque l'Algérie dans la région de Tindouf. Le FFS se mobilise et envoie des militants armés à l'ouest en appuie à l'ANP. Il y a eu ensuite les premières négociations fin octobre 1963 entre Ben Bella et des responsables du FFS. Le régime libère Boudiaf, le colonel Boubnider, le lieutenant Allouache et d'autres prisonniers politiques, arrêtés depuis des mois. Le colonel Mohand Oulhadj, le commandant Lakhdar ainsi qu'un certain nombre de militants quittent le FFS à partir de la mi-novembre. Début 1964, le malaise social et à la tête du gouvernement était profond. Révolté par les pratiques autoritaires du régime, le FFS reprend le chemin du maquis après un mini-congrès. Ben Bella et son ministre de la défense répliquent. Le président crée une milice populaire qui sera dirigée par le commandant Mahmoud Guennez. La répression fut terrible. Plus de 400 morts du côté du FFS selon Yaha Abdelhafidh et près de 3000 personnes arrêtés. Des centaines de militants ou sympathisants sont torturés dans les commissariats. Le plus connu est le centre de Notre Dame à Alger où sévissait le commissaire Hamadache.
Au printemps 1965, des négociations furent menées par Yaha Abdelhafidh d’abord à Paris avec le colonel Sadek et Akli Benyounes dit Daniel. Puis à Alger avec les hommes de Ben Bella. Après le coup d’Etat, d’autres pourparlers sont enclenchés avec Cherif Belkacem, le chef du FLN et bras droit du colonel Boumediene.
48 ans après que savons-nous de ce mouvement et de ses hommes ? Free Algérie lance le débat.
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les réseaux du DRS
L'appel à la révolte diffusé sur Internet suscite interrogations et scepticisme
Hadjer Guenanfa
Une page Facebook, un objectif et un timing bien précis. La manifestation du 17 septembre, dont les contours ont été encore une fois dessinés sur la toile, alimente les rumeurs et suscite la curiosité et l'inquiétude à Alger. « Tous ensemble avec et pour le peuple pour la liberté en Algérie. Chebab (jeunes) de la révolution du 17 septembre ». Le message en arabe est diffusé à travers une page créée sur Facebook vers le début du mois d'août, dénommée « La révolution algérienne du 17 septembre 2011 ».
Publiant régulièrement des images, des vidéos et des appels dépeignant un pays dévasté par la corruption, les passe‑droits et autres fléaux, le ou les auteur(s) de cette page exhortent les Algériens à se soulever le 17 septembre contre le système de Bouteflika et celui « des généraux ». « Toute révolution amène forcément avec elle une hécatombe », affirme un statut publié le 31 août dernier.
Quelques temps après, sur le même réseau social, des pages ont été créées pour se prémunir contre une hypothétique contagion révolutionnaire. « Algériens : ne tombez pas dans le piège le 17 septembre 2011 », « Non au complot programmé par El Jazeera-17 septembre 2011" ou encore « Ne touche pas à mon bled-ikhtouna ya arab » (Ndlr : laissez‑nous tranquilles, Arabes!), sont autant de contre-appels diffusés sur le web. Ils dénoncent tous une tentative d'entraîner l'Algérie dans l’engrenage des révoltes arabes.Les initiateurs, tout comme les membres des ces pages, croient déceler dans l'appel du 17 septembre une intervention étrangère. Pour certains, ce sont les Marocains qui sont derrière. Les inimitiés existant entre les deux États sont une réalité que personne n'ignore. D'autres sont convaincus qu’il s’agit de Libyens ayant le souhait de voir l'Algérie « s'enflammer » comme la Libye. C'est que la date choisie pour l'événement fait clairement écho à la rébellion déclenchée le 17 février dernier en Libye. Le vert est la couleur dominante des logos utilisés dans les pages, groupes et comptes Facebook appelant les Algériens à sortir dans la rue le 17 septembre. El Jazeera, les États‑Unis, la France, ou encore l'Occident figurent également à la barre des accusés. Les promoteurs restent, pour l'instant, de parfaits inconnus.
Une tentative de torpiller les mouvements de protestation à venirLes initiateurs des mouvements de contestation ayant vu le jour en février dernier et les militants des organisations des droits de l'homme ont choisi de se démarquer de cette manifestation. « Ce sont les services de sécurité algériens qui ont lancé ces pages, ou du moins ce sont eux qui ont récupéré l'idée pour torpiller les actions futures », accuse Salim. Son ami Karim, membre d'une association, est d'accord avec lui. « Leur objectif est de contrecarrer les mouvements de contestation qui pourraient voir le jour prochainement avec la rentrée sociale », assure‑t‑il.
Dans la rue, où la nouvelle de la manifestation du 17 septembre s'est propagée par ouï‑dire, les commentaires pro‑Bouteflika hostiles aux appels au changement et à la révolte pullulent. « Il y a une ancienne collègue qui m'a appelé mercredi pour me parler de l'événement. Elle me semblait un peu inquiète. Même le flic de la circulation en parlait », indique Salem, un libraire.À peine une semaine nous sépare à présent du jour J. Les précédentes actions de contestation dont la promotion a été faite sur la toile ont toutes sans exception essuyé de flagrants échecs. -
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