Sit-in devant le ministère de la Santé
L’Intersyndicale de la santé publique a maintenu son appel à un rassemblement, aujourd’hui, devant le ministère de la Santé. Quatre syndicats du secteur ont adhéré à cet appel. Les sympathisants et adhérents du SNPSSP, du Snapsy, du SNPSP et du SNPP attendent une réponse du ministère de la Santé qui a fermé toutes les portes du dialogue avec ses partenaires sociaux.
En plus de la politique de la fuite en avant qu’il prône depuis le début du mouvement de protestation, le ministre est en pleine campagne de désinformation», accusent les syndicats. Djamel Ould Abbès multiplie les sorties médiatiques, avec des déclarations commentant les revendications des syndicats du secteur. Les réduisant à une quête purement matérielle, le ministre de la Santé a coupé court à toute lueur d’espoir quant à l’aboutissement des réclamations des syndicats du secteur qui concernent, en priorité, l’ouverture du dossier de la révision des statuts particuliers régissant les différentes catégories des travailleurs, sachant que l’actuel statut, «conçu par la tutelle sans consultation des partenaires sociaux», entrave l’évolution des praticiens dans leur carrière et maintient la confusion concernant le statut des établissements de santé publique, créant des lacunes dans la prise en charge du malade.
Ce point est largement développé par les différents syndicats qui sont montés au créneau à maintes reprises, cherchant toujours une réponse auprès de la tutelle qui, elle, campe sur sa position. «C’est le statu quo depuis l’installation du ministre», constate le président du SNPSSP. Bien que des réunions de conciliation aient été tenues suite aux différents mouvements de protestation, rien n’a été fait depuis l’installation du ministre à la tête de ce département. Il avait pourtant promis, en 2010, l’ouverture du dossier de l’amendement du statut, comme cela a été fait par le ministère de l’Education nationale. Les syndicats des professionnels de la santé se disent également «outrés» par les propos rapportés par les médias concernant les menaces du ministre de divulguer «les salaires des praticiens et les augmentations qu’ils ont perçues».
M. Ould Abbès déroute le débat. «Il ne s’est jamais agi d’un problème d’argent. Nous exigeons la concrétisation des accords concernant le statut des praticiens, les mesures incitatives pour le service civil et l’application de la carte sanitaire, brouillée aujourd’hui avec le détournement des établissements de santé publique de leur vocation réelle», explique le docteur Yousfi. L’Intersyndicale réclame aussi le respect des libertés syndicales «aujourd’hui bafouées». Outre les ponctions sur les salaires des grévistes et l’interdiction d’accès au ministère, les syndicats du secteur doivent également faire face à l’attitude de M. Ould Abbès qui a clairement déclaré qu’il ne les reconnaît plus comme partenaires sociaux. A souligner que les spécialistes sont en grève ouverte depuis le 29 avril dernier.
Le secteur de la santé traverse également une crise sans précédent de rupture de stocks de médicaments et de difficulté dans la prise en charge des malades. «Le pourrissement à un stade avancé», commente un syndicaliste.