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analphabète

  • Amis diplomates, bonne fête !

    Par : Mustapha Hammouche

    Selon Medelci, les divergences entre l’Algérie et la France sur l’approche pour la résolution de la question malienne avaient été finalement “exagérées” ! Presque inventées, si l’on se fie aux “convergences sur l’essentiel” notées par Valls !
    Il n’y a pas que sur ce sujet que les divergences se révèlent controuvées : les accords de 1968 ne posent pas problème, non plus.
    Curieuses mœurs diplomatiques de “ni pour ni contre, bien au contraire”. Ainsi, l’Algérie, sans être membre de l’Organisation de la francophonie, assiste aux sommets avec la plus haute représentation qu’elle peut. Au pays où nous les francophones sont suspects de crime de “francophilie” et, de ce fait, accablés d’“assimilationnisme”, une clarification sur le sens de cette “participation aux sommets sans participation à la francophonie” s’impose.
    Hier, c’était justement la Journée nationale de la diplomatie algérienne.
    À l’origine, il s’agissait de célébrer, en cette occasion, l’efficacité d’une diplomatie dont les principes ont été forgés par la rigueur d’une révolution alors exigeante en termes de cohérence doctrinale. Aujourd’hui, faute de “réalisations”, elle essaie de compenser en contorsions communicationnelles ce qu’elle a perdu en efficacité relationnelle. Elle s’est transformée en diplomatie d’inaction internationale et de discours à la carte : un discours pour les interlocuteurs étrangers, un autre pour l’opinion locale ; mais aussi un discours pour le présent et un discours pour l’après-coup.
    Ainsi, au moment de devoir reformuler sa position, notre diplomatie pourra mettre le “malentendu” sur le compte de l’exagération médiatique. On ne devrait donc pas s’étonner de voir la demande de repentance régulièrement adressée à la France par les responsables d’institutions dénoncée comme simple abus de langage de voix non autorisées, voire incontrôlées. C’est vrai que l’Algérie n’a pas “une” voix. Quand le président de l’Assemblé nationale célèbre, à Alger, la spécificité algérienne providentielle qui nous a mis à l’abri des désastreuses “révolutions arabes”, le ministre des Affaires étrangères salue, quelques jours plus tard à New York, ce même “printemps arabe” voulus par les peuples.
    D’ailleurs, notre diplomatie s’adresse plus souvent à nous pour nous dire ce que nous devons penser de son action qu’à l’étranger pour tenter d’influer sur la marche des choses de ce monde. Comme dans tous les domaines de la gestion des affaires de l’État, la diplomatie est réduite à un élément de promotion politique interne du régime. Constamment à l’affût du moindre “bon point” d’un partenaire, d’une puissance notamment, sur la pertinence de ses “réformes” ou sur sa coopération dans la lutte contre le terrorisme international, le pouvoir se fait un devoir de répercuter jusque dans les chaumières nationales les bonnes appréciations dont l’affuble l’étranger. La diplomatie, telle qu’elle est conçue, sert d’abord à entretenir la bonne presse internationale du pouvoir. Quitte à ce que les concessions politiques soient prolongées par des concessions économiques du genre financement local des… IDE qataris ou entorse à la règle de 51/49 dans la cession d’Alver.
    Dépossédés de leur mission de souveraineté par l’instrumentalisation clanique et politicienne, nos diplomates professionnels ont droit à nos meilleurs vœux : bonne fête !

     

  • les mutants analphabètes

    Quand les diplomates américains décrivent les Algériens comme des "analphabètes trilingues"



    WikiLeaks a achevé la publication des câbles diplomatiques américains concernant l’Algérie. Les plus "croustillants" ont fait l’objet de nombreuses reprises et commentaires dans les médias. D’autres sont passés plus discrètement, alors qu’ils en disent beaucoup sur la politique étrangère américaine à l’égard de notre pays.  Les États‑Unis cherchent depuis plusieurs années à être plus présents économiquement en Algérie. Ils sont encore largement devancés par la France qui jouit d’une proximité géographique, historique, culturelle et surtout linguistique avec nous.  Mais les Américains ne s’avouent pas vaincus. Ainsi, un câble daté du 16 octobre 2008 montre qu’ils comptent agir sur le plan linguistique pour se rapprocher des acteurs économiques du pays.

     Dans ce câble, l’ambassade américaine à Alger dresse le bilan catastrophique mais réaliste de la politique algérienne en matière de pratique et d’apprentissage des langues. L’arabisation voulue après l’indépendance a formé une génération, « surtout les moins de 40 ans », d’« analphabètes trilingues », reprenant ainsi le constat de nombreux experts nationaux. « L’école algérienne produit aujourd’hui des diplômés qui doivent réapprendre des matières comme l’ingénierie, les sciences ou le commerce, en français pour trouver un emploi en Algérie ou à l’étranger »,  est‑il écrit.
     
    « Les 20‑40 ans parlent un mélange confus de français, d’arabe et de berbère qu’un des plus importants chefs d’entreprise a qualifié "d’inutile" », ajoute la diplomatie américaine dans ce câble. D’autres chefs d’entreprises reçus par l’ambassadeur ont décrit ces jeunes comme « une génération perdue » de travailleurs. Parmi eux, Mohamed Hakem, responsable marketing et communication du groupe ETRHB Haddad, qui affirme qu’il faut un à deux ans pour rééduquer un diplômé algérien et que ce problème de langue isole la jeunesse algérienne et la rend plus vulnérable à l’idéologie extrémiste.
     
    Plusieurs responsables algériens, dont le président de l’APN, Abdelaziz Ziari, ont ainsi fait part aux Américains de la volonté des autorités de développer la place de l’anglais dans le pays.  Une langue neutre, sans le poids du passé, qui permettrait de contrer l’échec de la politique d’arabisation. Le directeur de la coopération au ministère de l’enseignement supérieur a ainsi  évoqué avec l’ambassadeur américain de l’époque, David Pearce, la nécessité d’un « plan Marshall pour l’anglais ».