assassinat
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CRIME SCENE DO NOT CROSS
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Commémoration du 20e anniversaire de l’assassinat de Kasdi MERBAH
La famille réclame la vérité
Par : A. Debbache
C’est hier à 10h, au cimetière El-Alia, qu’a été commémoré le 20e anniversaire de l’assassinat de Khalef Abdallah, dit Kasdi Merbah. Des membres de la famille, d’anciens cadres du ministère de l’Armement et la Logistique générale (Malg), d’anciens militants du MAJD et de nombreux anonymes, ont tenu à rendre un vibrant hommage à l’ex-Chef du gouvernement, véritable artisan de la 1re cellule de renseignement et de contre-espionnage au sein de l’état-major général du Malg durant la guerre de Libération nationale, selon des témoignages recueillis sur place. Dès 9h, de nombreuses personnes commençaient à affluer au cimetière. Occasion de retrouvailles émouvantes d’anciens frères d’armes du défunt et militants du MAJD.
Les témoins n’ont pas tari d’éloges sur l’homme, le dirigeant politique, en retraçant son itinéraire tant durant la guerre de Libération qu’après le recouvrement de l’Indépendance durant laquelle il a gravi tous les échelons. Abdellaziz Chekiri, ex-rédacteur en chef de la radio clandestine de l’Algérie durant la guerre, était à ses côtés alors qu’il assurait les fonctions de responsable des transmissions sans fil à la base de l’Est.
Il décrit Merbah comme “un être d’une intelligence hors du commun, parlant peu et ayant le profil d’un homme de renseignement”. “Après l’Indépendance, poursuit ce témoin, il s’attela à mettre en place les structures de renseignement et de contre-espionnage de l’Algérie qui ont fait que durant sa présence à la tête des services, la sécurité a régné et on n’entendait jamais parler de scandales financiers comme ceux qui ont surgi ces dernières années.”
Mansour Bouadaoud, ancien directeur de la logistique au Malg, qui dirigeait le camp d’entraînement de Khemisset (Oujda), évoque un autre épisode qui témoigne de l’engagement de la famille Khalef en faveur de la Révolution. “Un jour, El-Hadj Hamou (père de Merbah) est venu me voir avec ses deux enfants, Mustapha l’aîné et Abdallah (lycéen). Il m’informa qu’il était venu dédier ses enfants à la Révolution algérienne. Je lui ai fait savoir que ce n’était pas encore le moment et devait repartir avec ses deux enfants. Mustapha (Chakib) se sauva et rejoint le maquis à Tlemcen. Arrêté, il fut assassiné. Abdallah (Kasdi Merbah) rejoint l’ALN le 19 mai 1956. Au vu de son intelligence, il a été choisi par Boussouf (fondateur des services de renseignement) pour le renseignement.”
À la faveur de la commémoration de ce 20e anniversaire, la famille de l’ex-Chef du gouvernement a réitéré sa détermination à rechercher la vérité où qu’elle se trouve. Elle rejette catégoriquement la version officielle et reste convaincue que Merbah a été victime d’un assassinat politique. La famille se réfère aux témoignages de hauts responsables qui ont fait état de l’existence d’escadrons de la mort durant les années 1990.
De plus, d’anciens officiers de l’armée ont désigné nommément des commanditaires de l’assassinat. Des témoignages recueillis lors de cette commémoration ont appuyé cette thèse car, disent-ils, Kasdi Marbah était sur le point de trouver une issue politique à la crise qui secouait l’Algérie et évité des milliers de morts enregistrés lors de la décennie noire.A. D
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Assassinat d'Ali Tounsi : lourdes accusations contre Yazid Zerhouni
Par Le Matin |L’affaire de l'assassinat d'Ali Tounsi dans son bureau à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) patine. Mais la sortie de l'avocat de la famille d'Oultache risque de bouleverser la donne et d'emporter plusieurs personnalité, notamment l’ex-ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zrhouni, directement mis en cause par l’avocat du présumé assassin.
Le clan présidentiel cumule affaires de corruption et scandales. Il y a les énormes scandales Sonatrach/Saipem, Snc-Lavalin, les pots-de-vin de l'autoroute Est-Ouest, BRC, et voilà maintenant que l'assassinat d'Ali Tounsi éclabousse l'un des plus proches et hommes lige de Bouteflika : Yazid Zerhouni.
Selon l’avocat du présumé assassin d’Ali Tounsi, Me Tayeb Belarif, qui s’exprimait dans les colonnes d’El Khabar, Noureddine Yazid Zerhouni a dissimulé des documents qui se trouvaient dans le bureau de l’ancien DGSN, quelques temps après son assassinat.
"Le jour de l’assassinat, des témoins ont affirmé avoir vu Zerhouni sortir du bureau de Ali Tounsi avec un dossier entre les mains". Un dossier qui ne sera jamais remis à la justice par l’ancien ministre de l’Intérieur. Avec ces nouvelles donnes, la famille d’OuIltache Chouaïb, tente de confirmer la gestion politique du dossier de l’assassinat d’Ali Tounsi. Elle assimile cette affaire à toutes les autres affaires de crime politique et de gestion politicienne de la procédure judiciaire. L’avocat d’Oultache s’interroge, par ailleurs, sur les raisons qui ont emmené Zerhouni sur le lieu du crime, avant même l’arrivée du Procureur de la République et des enquêteurs. A-t-il un lien avec le crime ? Seule la justice, si elle fait son travail, pourra confirmer ou infirmer cette donne.
Me. Tayeb Belarif ne s’est pas contenté seulement d’impliquer Zerhouni dans le crime. Il affirme que des témoins ont vu, le jour du crime, "des sacs remplis d’argent évacués du bureau d’Ali Tounsi", en présence, affirme l’avocat, "de Noureddine Yazid Zerhouni et en l’absence du Procureur de la République". Sur un autre registre, l’avocat d’Oultache dénonce le fait que l’autopsie de la victime ait été pratiquée à la clinique de la DGSN, aux Glycines, et non pas au CHU Mustapha d’Alger. Il se pose la question sur les raison qui ont fait que le corps de la victime a été pris en charge par des policiers et non pas par des médecins légistes. Pour apporter plus d’éclaircissements sur cette affaire, l’avocat a demandé au juge de convoquer Noureddine Yazid Zerhouni à la barre pour des explications. Une demande qui risque bien d’attendre longtemps…
R.N./Siwel
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Assassinat des moines de Tibhirine. La lettre de l’avocat des parties civiles à François Hollande
Conseil des parties civiles dans la procédure d’instruction ouverte au mois de février 2004 sur l’enlèvement, la séquestration et l’assassinat des sept moines français de Tibhirine, je m’adresse solennellement au président de la République française pour que puisse progresser la légitime recherche de la vérité.
Le dossier d’instruction a connu des avancées significatives ces dernières années, mais reste aujourd’hui suspendu à la coopération des autorités algériennes. Le 16 décembre 2011, le juge d’instruction en charge de la procédure, Monsieur Marc Trévidic, a délivré une commission rogatoire internationale à destination de l’Algérie, mais il n’a pu depuis lors obtenir, pour l’accomplissement de celle-ci, la réponse positive attendue lui permettant de se rendre sur place.
Aussi, à la veille de votre visite en Algérie et de votre rencontre avec le président Bouteflika, j’ai l’honneur de vous solliciter afin que cette question de la nécessaire coopération des autorités algériennes dans l’exécution de la commission rogatoire internationale soit évoquée lors de vos entretiens.
Alors que les autorités algériennes ont à plusieurs reprises affirmé qu’elles n’avaient rien à cacher au sujet de l’affaire des moines de Tibhirine, un refus de collaboration complète de leur part avec la justice française ne pourrait que contribuer à entretenir la suspicion sur leur attitude.
Au-delà de son caractère tragique, l’affaire des moines de Tibhirine, demeurée très présente dans les mémoires collectives, revêt un aspect symbolique fort pour la bonne harmonie des relations franco-algériennes qui ne peut reposer que sur la transparence et la sincérité, et non la dissimulation et le mensonge.
Soyez assuré en tout cas, Monsieur le Président, que c’est la seule recherche de la vérité qui guide la démarche des parties civiles que je représente, et motive la demande formulée dans la présente lettre ouverte, à laquelle je ne doute pas que vous aurez à cœur de donner une suite favorable.
Je vous en remercie par avance, et vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma haute considération.
Patrick Baudouin Avocat à la cour de Paris, président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH)
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Assassinat de Mohamed Boudiaf : La version officielle remise en cause
«Bien que la commission d’enquête officielle ait conclu que le président Boudiaf a été victime d’un complot politique, le tribunal optera pour l’acte isolé», avait relevé Mahfoudh Bennoune.
L’assassinat de Mohamed Boudiaf soulève toujours des interrogations. 20 ans après. D’abord c’est son épouse, Madame Fatiha Boudiaf, qui, dans une émission diffusée par la chaîne satellitaire qatarie Al jazzera, «Ziara khassa», «visite particulière», en 2010, remet totalement en cause l’identité de l’assassin, Mbarek Boumaârafi, qui a pourtant reconnu avoir été l’auteur du crime, et été condamné à perpétuité par la justice algérienne. Elle affirme même avoir en sa possession une cassette vidéo qui le démontre. Selon elle, «le tireur embusqué derrière le rideau de la salle des conférences du centre culturel de Annaba avait une corpulence qui n’est pas celle de Boumaarafi». Mme Boudiaf dit même que la personne en question a été tuée, car il y avait un deuxième corps gisant sur le sol.
Deux ans après la déclaration de Madame Boudiaf, son fils Nacer déclenche une campagne pour réclamer la vérité sur l’assassinat de son père. Une pétition alors est lancée.Le texte bénéficiera d’une large diffusion dans les journaux et sur le web. Il y est écrit et signé Nacer Boudiaf : «Vous qui voulez la vérité sur l’assassinat de feu le président Boudiaf et les circonstances qui ont conduit à son lâche assassinat avec des dizaines de balles dans le dos à un âge ayant dépassé les soixante dix ans, j’ai décidé aujourd’hui la publication de cette pétition et de la soumettre à la signature de celui et celle qui aspire à mettre fin à l’injustice à la dictature et l’écoulement du sang des innocents.» Le fils de feu Boudiaf ne s’engageait que «deux mois après» son lancement, il la remettrait «à Monsieur le président de la République et à Monsieur le chef du département du renseignement et de la sécurité, pour leur demander la réouverture du dossier de l’assassinat du président du Haut comité d’Etat (HCE), devant des magistrats intègres». Plus récemment, et à l’occasion de la commémoration du 20e anniversaire de son retour au pays en janvier dernier, Nacer Boudiaf interpelle, dans une tribune publiée dans la presse, «toutes les consciences et particulièrement Messieurs Ali Haroun (membre du HCE), Ahmed Djebar (ministre de l’Enseignement supérieur) et Khaled Nezzar (membre du HCE) ». «Ces trois personnalités ont été très proches de Boudiaf pendant sa mission à la tête de l’Etat».
Selon lui, «Ils ont joué un rôle fondamental dans son retour en Algérie». «De par la position qu’occupait chacun de ces messieurs, au moment de «l’acte isolé», dit-il, soit ils étaient en position de connaître ses bourreaux, soit en position de ne pas les connaître». «S’ils ne les connaissent pas, de qui ont-ils peur pour demander la réouverture du dossier et de l’enquête. S’ils se taisent et donc connaissent les bourreaux, alors ils deviennent eux-mêmes bourreaux, et donc pas respectables». «Boudiaf était-il aussi fort physiquement pour nécessiter toute une rafale alors qu’eu égard à son âge et sa santé précaire, une seule balle aurait suffit», souligne Nacer Boudiaf avant de poursuivre sa complainte. «C’est là où se situe le problème, votre problème», pense-t-il en expliquant : «En fait, une seule balle était destinée au président du Haut comité d’Etat qui commençait à déranger le système». Sur un ton de dérision il a ajouté : «Alors tout le reste des balles du chargeur, voire des chargeurs, n’était pas destiné à la victime de ‘‘l’acte isolé’’ mais à toute personne qui s’imaginait facile de toucher là où Boudiaf a mis le doigt et a commencé à faire mal au système».
Nacer Boudiaf aurait voulu que «le ministre de l’Intérieur de l’époque, feu Larbi Belkheir et d’autres responsables de la Sécurité de l’Etat, qui ne sont plus de ce monde, soient aujourd’hui à vos côtés pour répondre à cet adage». «Mais ils sont là où aucune pétition ne peut les sauver, ni les soustraire à la justice divine. Avec la justice divine, il n’y a ni faux procès ni ‘‘acte isolé’’» assène le fils de feu Mohamed Boudiaf qui semble de plus en plus douter de la version d’un assassin solitaire mue par son fanatisme religieux.
Mais avant que la famille du défunt président du HCE ne relance la question de son assassinat, d’autres avaient douté de la véracité officielle de cette liquidation unique dans les annales des assassinats politiques.
En 1998, c’est le défunt professeur anthropologue et historien, Mahfoudh Bennoune, qui pose l’interrogation en ces termes : «Pourquoi Boudiaf a-t-il été assassiné ? »
Dans sa réponse, il confond la décision de la justice qui avait conclu à l’acte isolé et les conclusions de la commission d’enquête sur l’assassinat de feu Boudiaf. «Bien que la commission d’enquête officiel ait conclu que le président Boudiaf a été victime d’un complot politique, le tribunal optera pour l’ acte isolé», avait relevé Mahfoudh Bennoune.Said Rabia
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Révélation explosive sur l’assassinat des moines de Tibhirine : L’enquête qui implique le DRS
vous allez faire qlq chose on vous le dit cest le DRS, comme d'habitude vous allez soutenir le regime de banane qui nous gouverne
KalimaDZ,
L’enquête du journaliste et réalisateur, Jean Baptiste Rivoire, va relancer l’affaire de l’assassinat des sept moines de Tibhirine. A force de patience et de persévérance, le journaliste a réussi à obtenir des témoignages qui impliquent directement les services de renseignements algériens ( DRS).
Cette enquête sera déclinée sur deux supports. “Le crime de Tibhirine”, un documentaire qui sera diffusé dans l’émission « spécial investigation » sur canal fin septembre et un livre « Le crime de Tibhirine, révélations sur les responsables » qui paraitra le 22 septembre 2011, aux éditions la Découverte.
Des agents du DRS reconnaissent leur participation
Le journaliste réalisateur a réussit à contacter trois anciens agents du DRS qui confirment la version de Abdelkader Tigha. L’un d’entre eux à communiqué les noms d’agents du DRS qui ont participé à l’opération. Un deuxième, qui était affecté au Centre Territorial de Recherche et d’investigation ( CTRI) a raconté dans les détails, la préparation, les repérages et même le ratissage effectué par l’armé pour éviter une « malencontreuse rencontre » avec les hommes de Benhadjar. Le troisième, enfin, qui s’est présenté comme le commandant « Reda », a reconnu, après plusieurs conversations téléphoniques avoir participé aux assassinats en menaçant de mort ces interlocuteurs au téléphone.
Le silence des autorités algérienne
Avant de boucler son enquête, Jean Baptiste Rivoire, a tenté à plusieurs reprises d’obtenir le point de vue des autorités algériennes en passant, soit par l’ambassade d’Algérie à Paris, soit par l’intermédiaire de nombreux responsables politiques français, dont presque aucun n’a accepté de parler. Il a envoyé, par fax, la liste des noms des personnes identifiées qui interviennent dans son enquête et a demandé aux autorités algérienne d’apporter leurs versions des faits, ou leur réactions. Il n’a obtenu aucune réponse. Dans tous les cas, les révélations contenues dans le documentaire et le livre, pourront relancer l’enquête judiciaire et mettre les autorités algériennes dans l’obligation d’apporter des réponses.
Auteur de nombreux documentaires, Jean-Baptiste Rivoire est rédacteur en chef adjoint à “Spécial investigation” de Canal +. Enquêteurs chevronné, spécialiste de l’Algérie, il a réalisé de nombreux documentaires sur ce pays ainsi que sur les relations algéro-française, comme « Benthala, autopsie d’un massacre » en 1999, « Algérie : la grande manipulation » en 2000, et « Attentats de Paris, enquête sur les commanditaires » en 2002. En 2004, Jean-Baptiste Rivoire, en collaboration avec Lounis Aggoun, publie le livre « Françalgérie, crimes et mensonges d’états », qui traite de la situation désastreuse de l’Algérie et des intérêts menacés de la France.
Y.B