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athmane tartag

  • R.E.S.P.E.C.T !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    Oups ! J’ai un trou ! Comment dit-on «ferme ta gueule» en… … japonais ? Un otage mort restera un otage mort. C'est-à-dire un mort de trop. Oui ! Quand on a dit ça, on peut ensuite se lisser la moustache, voire la barbe, roter un coup, déboucler d’un cran sa ceinture de chasteté politique et retourner à sa sieste. Sauf que certains chiffres sont têtus. Je suppose qu’ils ont été officiellement communiqués entre-temps, l’assaut contre les tangos d’In-Aménas étant terminé depuis plusieurs heures déjà : bilan de l’intervention des forces armées algériennes : 20 otages morts, toutes nationalités confondues, algérienne comprise. Ne montez pas sur vos grands chevaux en pensant que je banalise la vie humaine. Je le dis et le répète, une vie est une vie. Une vie perdue est une vie perdue de trop. Cette précision n’empêche pas d’interroger tout ce que compte cette planète comme spécialistes des assauts contre les ravisseurs, les GIGN, DCRI, DGSE, BLAT, SQUAD, FBI, Navy SEAL, CIA, MI6 et tous les autres : comment qualifieraient-ils une opération contre des terroristes détenant près de 1 000 personnes sur un site hautement sensible, de composition et de configuration extrêmement complexes et imprévisibles et qui, au final, se solderait par la perte de… 20 otages ? Voilà l’équation, étant, encore une fois, entendu qu’il est délicat et même terrible de parler d’équation lorsqu’il s’agit de vies humaines. Alors, aujourd’hui, avant que ne s’enclenchent les débats savants sur les suites de ces événements dans la région, la place de l’Algérie dans cet échiquier soudainement bouleversé, la réaction des investisseurs étrangers quant à leur présence sur notre territoire, personnellement, je ne voudrais entendre et lire que des hommages appuyés aux différents groupes de sécurité qui ont mené l’assaut contre les «hommes» de Belmokhtar. Désolé, mais je ne suis pas masochiste, et je ne vois pas pour quelle raison supérieure je devrais bouder mon plaisir d’une telle célébration des forces spéciales algériennes. Je rappelle juste pour mémoire, surtout en direction des amnésiques volontaires, qu’à l’issue de l’assaut final donné par le GIGN français contre les terroristes du GIA retranchés dans l’Airbus d’Air France, sur le tarmac de Marignane, à Marseille, nous avons eu droit pendant des semaines – que dis-je ? — pendant des mois à des reportages, des documentaires, des portraits et des bios dithyrambiques sur le GIGN. Les téléspectateurs ont bouffé des biceps et de l’intelligence hors normes du GIGN au petit-déjeuner, au déjeuner, au dîner, au souper et même au S’hour. La France reconnaissante à ses commandos d’avoir donné l’assaut, d’avoir libéré tout le monde ou presque a tenu à faire partager à la planète entière le savoir-faire de ses troupes spéciales. Je ne vois pas de raison qui nous empêcherait d’en faire de même. Ici, maintenant, les jours qui viennent et les années aussi. Y a bien ces foutues années «Tlemcen, capitale islamique » ou encore «Constantine, capitale de la culture arabe», alors, pourquoi pas l’A.S.A.F, l’Année des Soldats Algériens de la Fierté ? L’heure n’est sûrement pas à la commisération, à la gêne ou à la modestie. Des braves parmi les braves ont donné un sens à la vie de 36 millions d’Algériennes et d’Algériens. Nous avons traversé trop d’années dans l’indignité pour ne pas saluer comme il se doit cette fresque héroïque tracée dans le désert par des enfants du peuple. Je ne sais pas vous, mais moi, ce soir, j’accroche un drapeau à mon balcon. Ça peut paraître ridicule, voire aux yeux de certains cul-cul-la-praline-guerrière. Tant pis ! Moi, ça me gonfle ! Ça me gonfle la poitrine de fierté impossible à dissimuler ce qu’ont réussi les bidasses de mon pays. RESPECT ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • le monstre de ben- aknoun alias bachir

    Le général Toufik impose Athmane Tartag à la Sécurité intérieure

     

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    Le rapt des trois humanitaires a été un camouflet pour le DRS.

    Au Département renseignement et sécurité, les changements se font souvent en douce, presque dans le secret. Mais tout remplacement ou limogeage est synonyme de glissement stratégique dans les strates du pouvoir.

    Un changement important est survenu au sein du Département Renseignement et Sécurité (DRS), tout-puissant service de renseignement qui constitue le vrai Centre de décision de l'Algérie. Le général Abdelkader Kherfi alias Ahmed qui dirigeait la Direction de la Sécurité Intérieure (DSI) a été limogé et remplacé par la général Athmane Tartag alias Bachir.

    Loin des commentaires erronés et fantaisistes, ce remplacement est une sanction directement liée à l'affaire de kidnapping de 3 humanitaires européens survenue le 23 octobre au sein des camps de réfugiés du Polisario à Tindouf. Ce qui est en soi une gifle retentissante pour le Front Polisario, l'Algérie et ses services de sécurité.

    Selon des connaisseurs, "il est pratiquement impossible d’accéder avec des véhicules étrangers aux camps de Tindouf, hautement surveillés de nuit comme de jour par les milices armées du Polisario et des unités de l’armée algérienne. En plus, l’idée de parcourir des centaines de kilomètres dans une portion de désert surveillée sans être aperçu, pour ensuite franchir les frontières très bien gardées, cela relève de l’imaginaire. Tout comme il est impensable de s’introduire sans une complicité interne, dans le camp de Hassi Rabouni où est installé le Quartier Général du Polisario, forteresse implantée dans une zone de haute sécurité, et en sortir tranquillement avec trois étrangers ni vu ni connu."

    Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, en compagnie du patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, ont effectué une visite éclair le 4 décembre à Alger. Le lendemain, lundi 5 décembre, deux Sahraouis actifs au sein du Polisario, Maminna Alaaguir Ahmed Baba et Aghdafna Ould Hamoudy Ould Ahmed Baba, âgés respectivement de 29 et 32 ans, sont appréhendés dans une chambre d’hôtel au centre-ville de Nouadhibou (Mauritanie) qu’ils occupaient depuis une dizaine de jours (?).

    Selon un "scénario" révélé par certaines sources, "après avoir réussi leur enlèvement, les deux ravisseurs avaient fui à bord d’un véhicule tout-terrain avec les trois otages à bord. Ils ont pris la direction d’une petite localité située près de la frontière entre le sud algérien et le nord du Mali. Une fois sur place, les deux ravisseurs ont livré leurs otages aux djihadistes, d’une katiba "dissidente" d’Al Qaïda au Maghreb islamique, contre une forte somme d'argent. Ils sont ensuite entrés en territoire mauritanien pour se rendre dans une première étape à Nouadhibou avant de se rendre ensuite aux Iles Canaries. C’est à ce moment là qu’ils auraient été repérés puis pris en filature par des agents des services de renseignements extérieur français (la DGSE), dépêchés en Mauritanie pour enquêter avec leurs homologues mauritaniens" (?).

    En fait, il s'agit là d'une histoire bien étrange de barbouzerie qui dépasse de loin la personnalité de deux jeunes Sahraouis, et qui a coûté sa place au discret général Ahmed, proche du clan présidentiel.

    Rappelons que la DSI était promise depuis longtemps au général Tartag par le général Toufik, patron du DRS. Déjà en 2005, le site bien informé/manipulé Maghreb Confidentiel annonçait un "changement majeur au sein du puissant Département du renseignement et de la sécurité (DRS) : le général Smaïn Lamari, numéro deux, serait remplacé par le général Bachir Tartag." (n°695 du 19/05/2005). Cette information préfigurait une purge des officiers loyaux à l'ex-chef d'état-major le général Mohamed Lamari.

    Après la mort de Smaïn Lamari, le 27 août 2007, Toufik avait voulu imposer M'henna Djebbar ou Athmane Tartag mais Bouteflika avait refusé de signer le decret.

    Entre-temps, Mhenna Djebbar avait été nommé à la tête de la DCSA en 2005, et Tartag a fait valoir ses droits à la retraite.

    M'henna Djebbar (ex-chef du CTRI stratégique de Blida (1990-2003) dépendant de la DSI), Athmane Tartag (ex-chef du CPMI (1990-2001) dépendant de la DCSA), le général Farid Ghobrini (ex-chef du Centre Principal d'Opérations (CPO) d'Hydra dit Antar, dépendant de la DDSE) et un certain général Kamel (actuel chef du CPO), sont les quatre "Mousquetaires" qui composent le commandement opérationnel de choc du DRS et sont restés fidèles au général Toufik Mediene. Ils détiennent à eux cinq des secrets que même le président et le chef d'état-major Gaïd Salah ignorent.

    Dans ce contexte, la position du général Rachid Lallali, alias Attafi, patron de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), paraît ambigüe par rapport à ce quinté de choc. Au point où les événements au Sahel sont devenus une affaire de sécurité intérieure dont va s'occuper le général Tartag.

    Ce changement stratégique à la tête de la DSI peut en annoncer d'autres au sein du DRS, de l'ANP et du gouvernement.

    Saâd Lounès