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gaspillage

  • Misère et gaspillage

     

    Par : Saïd Chekri

    Des enfants postés dangereusement en bordure de route ou d’autoroute pour vendre de la galette aux automobilistes, cela ne choque plus :  l’image fait désormais partie du paysage et les Algériens n’y prêtent plus attention. Les autorités non plus. Mais, visiblement, la misère galope. Et quand la misère galope, elle finit par atteindre le seuil de l’intolérable. Les faits rattrapent alors notre indifférence. Et la normalisation de ce qui relève, en réalité, du scandale, est balayée d’un revers de la main.
    À l’occasion de ce début de Ramadhan, les Algériens sont conviés à de nouveaux spectacles mettant en scène ces êtres vulnérables que sont les enfants qui, à présent, sont acculés à des activités encore plus dégradantes. Au moment où les pouvoirs publics, par le biais de tout un département ministériel généreusement doté, se vantent de l’attention qu’ils portent aux démunis et de l’importance qu’ils accordent à la solidarité, des enfants tirent derrière eux de lourds chariots, faisant le tour des poubelles dans l’espoir d’y trouver quelque pitance à mettre sur la table, pour eux et leur famille, à l’heure de la rupture du jeûne. Si les pauvres vont aux poubelles avec une telle assiduité, c’est que les riches y jettent beaucoup. Sans doute pour faire de la place dans le frigo.
    Dans un pays où la moitié des salariés ne sont pas affiliés à la Sécurité sociale, la protection des enfants qui devrait relever de l’urgence, peut paraître utopique. On nous rétorquera peut-être que cette catégorie d’enfants livrés pieds et poings liés à la misère ne représente qu’une infime minorité. Soit. Mais alors, pourquoi l’État est-il incapable de leur venir en aide puisque, dans ce cas d’espèce, le motif du “poids du nombre” ne peut être invoqué ? On laisse entendre que les failles sont à chercher au niveau des autorités locales. Comme d’habitude, les élus locaux ont bon dos, les ministres, le gouvernement et le président sont irréprochables.
    Quand les uns se sustentent grâce au gaspillage des autres, c’est l’Algérie à deux vitesses qui se donne en spectacle. Et cette Algérie là, on ne la doit ni au FMI ni aux élus locaux. Encore moins au Ramadhan.

  • gaspillage,esque'on écoute le peuple!!! walou

    Pour permettre le passage du tramway à Constantine

     

    Une trémie de 25 milliards de centimes sera démolie

    Par : Driss B.

     

    Pour les besoins du projet des centaines d’arbres ont été abattus dans toute la ville et des biens publics, des jardins  et des parkings ont été supprimés.

    Après moult tergiversations, la commission de wilaya chargée d’étudier le secteur des travaux publics qui s’était réunie, la semaine passée, a choisi de supprimer la trémie du boulevard Che-Guevara à proximité de la mosquée Émir-Abdelkader, et ce, pour permettre le passage du tramway. Difficile décision quand on sait que cette trémie mise en service en 2006 a coûté la bagatelle de 25 milliards de centimes et n’aura donc servi que cinq ans, mais pour en arriver là, la société italienne Pizzarotti, chargée de la réalisation du tramway de Constantine, pouvait-elle éviter un tel scénario?  
    A priori, les architectes et ingénieurs de la société italienne ont proposé deux solutions. L’une consistait à faire remblayer la trémie, l’autre plus complexe à réaliser visait à revoir sa conception en procédant à une extension en forme de Y. Selon un ingénieur travaillant à Pizzarotti, cette idée a été rejetée pour trois raisons à savoir, le coût, le retard sur les délais et l’impact qu’elle aurait sur la structure de la mosquée Émir-Abdelkader déjà fragilisée à cause de la nature du terrain. En outre, la société italienne aurait elle-même tranché pour la première option du fait que cela lui éviterait de transmettre un quelconque avenant au contrat qui pourrait en plus du retard engendré, lui coûter de l’argent.
    Notre source ajoute que même si cette extension de la trémie a été adoptée, le ministère des Travaux publics s’opposerait de toute façon à valider un tel projet pour éviter une rallonge financière.
    Quoiqu’il en soit, et vu le manque d’espaces en zone urbaine, Pizzarotti se trouve confrontée à la grogne des citoyens car entreprendre des travaux sans faire de “casse” relève du miracle comme nous explique cet ingénieur qui nous précise que depuis le lancement des travaux, la société italienne doit, en plus des difficultés géologiques, faire le moins de dégâts possibles en ce qui concerne l’environnement et les biens publics.
    Il est à rappeler que pour les besoins du projet des centaines d’arbres ont été abattus dans toute la ville et que des biens publics, des jardins et des parkings ont été supprimés. Mais pour revenir à la trémie, les travaux de son remblayage  débuteront en principe le mois prochain pour une durée de quelques semaines, la société a déjà finalisé l’étude pour placer les voies mécaniques. Techniquement ce chantier représente la deuxième difficulté pour la société en zone urbaine, après le stade Benabdelmalek. Ce dernier connaît, lui, un retard considérable même si le plus gros a été fait (charpente métallique et pose du béton) et qu’il ne reste que les finitions, une affaire de quelques mois, nous informe un autre ingénieur. Quant à la suite du chantier en zone urbaine, le lancement de la construction des infrastructures (notamment les plates-formes) va s’échelonner sur plusieurs phases, et ce, pour éviter au maximum de perturber la circulation routière, sachant que cet axe est l’un des plus empruntés de la ville.  Par ailleurs, concernant les retards enregistrés au niveau de plusieurs points du chantier, notre interlocuteur nous explique que les réseaux souterrains d’assainissement, de gaz et d’électricité sont pour beaucoup dans la perturbation des travaux. “Lorsque nous construisons des murs de soutènement en bordure des voies, murs qui renforcent le passage du tramway, nous tombons sur des kilomètres de câbles et de canalisations, comme cela est arrivé au tracé de Zouaghi, il nous faut alors attendre des semaines pour que les services concernés (Sonelgaz, Seaco et Algérie Télécom) interviennent”, explique-t-il. Les travaux en zone suburbaine ont toutefois connu un taux d’avancement appréciable, en dépit de la fragilité des sols, les opérations de terrassement et de réalisation des plates-formes et de pose des rails sont en voie d’achèvement, cette constance est cependant conditionnée par l’exécution des ouvrages d’art (le viaduc à proximité de l‘université et du tunnel à Zouaghi) encore non terminés. Enfin, notre ingénieur même s’il travaille à l’administration et qu’il a le libre accès sur plusieurs dossiers, était incapable de nous fournir avec précision le taux global de l’avancement du projet. “Tout dépend de la cadence des travaux, ce qui est sûr c’est que la mise en service du tramway sera dans une année ou plus !” conclut-il. Le projet du tramway de Constantine, évalué à près de 330 millions d’euros, a été lancé en octobre 2008 et devait être livré 47 mois après cette date.
    DRISS  B.