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  • La phrase qui a fait trembler Sétif !

      Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    «Sur ce dernier mois, l’Algérie a augmenté ses exportations vers la France», selon Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur. Je confirme ! On a même exporté un… … Président ! A Sétif, l’un des premiers numéros du régime, Abdelkader Bensalah, a prononcé cette phrase : «Bouteflika va bien ! L’Algérie va bien !» Les témoignages sont formels. Immédiatement après le prononcé de cette sentence, il s’est passé des trucs paranormaux, une série de phénomènes inexplicables. Ainsi, des cortèges se sont formés spontanément et se sont dirigés vers le mausolée de Sidi El Kheïer. Les gardiens de la chronique locale rappellent d’ailleurs au passage que le Saint patron de la ville, de son vivant, a toujours été un pourfendeur infatigable du mensonge. Bien sûr il ne faut pas en tirer de conclusions hâtives, les cortèges étant aussi bigarrés que partagés sur cette déclaration de Bensalah. Il y avait ceux qui étaient convaincus d’avoir été victimes d’un double mensonge. Et puis, les autres, ceux qui ont perçu dans cette phrase étrange un demi-mensonge. Ou une demi-vérité, c’est selon. A ce stade, pas celui du 8-Mai-45, mais plutôt celui en contrebas du mausolée, les témoins n’ont pas osé demander aux cohortes venues là se recueillir qui était qui et qui pensait quoi de la déclaration de Si Abdelkader. Mais il était clair que cette foule nombreuse avait en commun un désir ardent : demander pardon au Saint ! S’il n’y avait que ça ! D’autres témoins tout aussi formels que les premiers jurent qu’aussitôt la phrase sortie de la bouche de Bensalah, la circulation dans Sétif s’est immédiatement ralentie. Un truc impensable dans la «Cité de la Vitesse». Les voitures se sont mises à rouler doucement, voire avancer au rythme de la limace arthrosée. Pis ! Aux carrefours qui bordent la ville, les automobilistes se sont mis à respecter le sens giratoire universel qui consacre la priorité à gauche, à se sourire et à se céder le passage avec de larges et amples gestes de la main, et pour certains, parmi les plus atteints par ce syndrome extraordinaire, à enclencher leurs clignotants avant de déboîter délicatement et de doubler. Autant vous dire que Sétif était sens dessus-dessous. Une vraie pagaille que ces files de voitures roulant au pas, ces «je vous en prie, après vous» lancés par les vitres baissées et ces guimbardes attendant sagement que les piétons franchissent les passages protégés pour avancer. Un choc ! Une tragédie ! Un honneur bafoué, mis à terre par une seule phrase, cette phrase : «Bouteflika va bien ! L’Algérie va bien !» Les Sétifiens s’en remettront- ils ? La circulation en ville redeviendra-t-elle vite ce qu’elle a toujours été ? Sidi El Kheïer pardonnera-t-il ? Des questions qui demandent des réponses urgentes. D’autant qu’on me souffle que Bensalah doit se rendre dans un tas d’autres villes du pays. Le malheureux a-t-il vraiment conscience qu’il y a un Saint patron dans chacune d’entre elles ? Et compte-t-il prononcer à nouveau cette même sentence, «Bouteflika va bien. L’Algérie va bien» ? S’il le refait, Bouteflika va peut-être bien, l’Algérie aussi, mais du coup, j’ai de sérieux doutes sur l’état de Si Abdelkader lui-même. Tellement que j’en fume du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.