Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

harraga

  • cadre de vie, harraga, sécurité et histoire Le réquisitoire de Zohra Drif contre le gouvernement

     

    Par : Nadia Mellal

    La sénatrice du tiers présidentiel, Zohra Drif-Bitat, a fait sortir hier le Conseil de la nation de sa torpeur habituelle en posant les questions de l’heure, à l’occasion des débats autour de la déclaration de politique générale du gouvernement, présentée la veille par le Premier ministre.

    La sénatrice a commencé par s’interroger sur les chiffres contenus dans la déclaration de politique générale. “Je ne comprends pas pourquoi est-ce que les chiffres indiquant la bonne santé du pays ne se répercutent pas positivement sur la situation des citoyens algériens ? Pourquoi malgré ces chiffres, les Algériens ne sont pas heureux et ne vivent pas dans la quiétude ?” s’est-elle interrogée en s’adressant au Premier ministre. Elle s’est dit “intriguée” par le fait que “le peuple ne semble pas être heureux et comblé malgré les sommes colossales que réserve l’État au développement à tous les niveaux”.
    Pour Mme Drif-Bitat, “l’État s’est attelé à tout réaliser en quantité aux dépens de la qualité”, donnant l’exemple de la formation des cadres, notamment les gestionnaires qui, selon elle, “ne sont pas aptes à faire face à la concurrence interne et externe”. Mme Drif-Bitat a ainsi posé ce qu’elle a appelé “le problème de la qualité et de la compétitivité de la formation”. Sollicitée pour de plus amples précisions à l’issue de son intervention en plénière, la sénatrice se fera plus explicite. “En dehors des chiffres, dit-elle, il faut s’interroger sur la mal-vie des Algériens et les problèmes qu’ils vivent au quotidien. Ces questions doivent nous interpeller”. Selon elle, “il ne faut pas éviter les problèmes en disant on a fait ceci et cela, mais plutôt prendre en charge cette question de mal-vie de façon très sérieuse”. “Il y a de vrais problèmes qui se posent aux Algériens”, dit-elle, appelant à “une réflexion collective”. Un autre phénomène social inquiète au plus haut point la sénatrice : il s’agit de la harga. “Malgré l’institution d’une loi, les jeunes continuent à risquer leur vie pour fuir”, dit-elle, en s’inquiétant du fait que ce phénomène gagne actuellement même “les filles et les universitaires”. Et à Mme Drif-Bitat, d’interroger Ouyahia : “Qu’allez-vous faire pour prendre en charge cette question à la base ? Éradiquer ses causes, à commencer par rendre l’espoir perdu aux jeunes ?” Intervenant sur le dossier de l’histoire, la sénatrice appellera les pouvoirs publics à prendre en charge “cette question”. “Il faut impérativement que l’État prenne en charge la question de l’histoire dans notre pays et corrige les erreurs qui ont entaché notre histoire”.
    Elle a aussi proposé l’installation d’une commission nationale au plus haut niveau, avec tous les moyens qui lui conviennent pour préparer la célébration du 50e anniversaire de l’Indépendance. La sénatrice proposera qu’à l’occasion du 50e anniversaire de l’Indépendance un véritable débat sur le pays “à travers cette célébration, nous devons engager un véritable débat et rendre visibles nos problèmes et ne pas les occulter. Nous devons réfléchir aux défis du 21e siècle car rien n’est acquis pour la stabilité et la souveraineté de notre pays”.
    Par ailleurs, Mme Drif-Bitat a exprimé ses “inquiétudes sur ce qui se trame dans la région du Sahel”, interrogeant le gouvernement sur les mesures qu’il compte prendre pour préserver le pays.
    Estimant que le temps d’intervention des sénateurs qui n’est que de sept minutes “est une humiliation”, la sénatrice donnera aux représentants de la presse plus de précisions sur la question du Sahel. “On voit bien les jeux et les enjeux au niveau du Sahel, l’indépendance et la souveraineté du pays ne sont pas acquises car il y a derrière ce problème toutes les puissances qui sont en train de réorganiser le monde pour leurs propres intérêts. Il faut qu’on se donne les moyens pour préserver notre pays”.
    Elle expliquera qu’“il y a un enjeux terrible au niveau du Sahel qui va plus loin qu’Aqmi. Peut-être qu’Aqmi est pour eux un moyen de venir s’installer dans cette région qui leur a échappé grâce aux guerres de libération nationale”. Et de conclure : “L’Afrique est un scandale naturel puisqu’elle renferme toutes les matières premières nécessaires et importantes.