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police

  • L’Observatoire des droits de l’Homme réagit à la recrudescence des enlèvements

     

    “Garantir la sécurité des citoyens est le devoir de l’État”

    Par : Kouceila Tighilt

    L’Observatoire des droits de l’Homme de la wilaya de Tizi Ouzou a réagi avant-hier, dans un communiqué rendu public, au climat d’insécurité qui prévaut dans la wilaya de Tizi Ouzou, une région qui enregistre une recrudescence inquiétante du nombre d’enlèvements et actes criminels. “L’ODH de Tizi Ouzou a appris avec consternation et surtout avec colère qu’un jeune âgé de 22 ans, K. Hocine, a été enlevé par un groupe armé, dimanche 9 février, dans la commune de Maâtkas. La wilaya de Tizi Ouzou enregistre son 77e kidnapping. Si Hocine a été libéré par ses ravisseurs, ce qui, malheureusement, n’a pas été le cas d’Amirouche Mebarek, un commerçant de 38 ans d’Ath Zmenzer, retrouvé mort mercredi 29 janvier, six jours après son enlèvement”, écrit l’Observatoire des droits de l’Homme, qui rappelle, au passage, le cas de Z. L., un chauffeur de taxi, retrouvé assassiné à Boghni mardi 4 février. Un acte criminel qui vient rallonger le nombre d’agressions et d’attaques à main armée dans la région, ajoute l’ODH, estimant que “la sécurité est un droit élémentaire consacré par les textes internationaux ratifiés par l’Algérie. Garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens est le devoir de l’État, comme le stipule l’article 24 de la Constitution algérienne. L’État est responsable de la sécurité des personnes et des biens. Il assure la protection de tout citoyen à l’étranger”. Avec ce 77e enlèvement, il apparaît que l’État algérien, ajoute l’Observatoire des droits de l’Homme, “a failli dans la protection de ses citoyens, engendrant un climat d’insécurité qui ne peut rester sans conséquence. Inquiet de cette situation, l’ODH de Tizi Ouzou dénonce avec vigueur le mutisme et le laxisme des autorités tout en les appelant à assumer leurs responsabilités, en garantissant la protection des citoyens et à mettre un terme aux enlèvements et à l’insécurité”.

  • L’invention du vide politique

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Quatre-vingt-cinq personnes ont retiré les formulaires de candidatures à l’élection présidentielle. La procédure prend des allures de passe-temps, et d’ici la date limite de dépôt de dossier, le 4 mars, ils seront probablement bien plus nombreux à avoir tenté la candidature.
    Dix-huit postulants seulement représentent des partis politiques. Pourtant, quelque quarante-cinq partis ont participé aux législatives de 2012. Et depuis, on en a créé d’autres ! Un vide politique plein de partis politiques !
    L’expérience du multipartisme algérien avait ainsi débuté : avec une myriade de formations, plus ou moins représentatives. Mais les premières élections avaient amorcé un début de décantation. Et malgré le raz-de-marée islamiste et le parti-pris du pouvoir pour un FLN sous perfusion, un début de paysage politique commençait à s’estomper. Après la dissolution du HCE, en janvier 1994, fut institué un Conseil national de transition qui ressuscita toutes les coquilles vides exclues de la vie publique par la réalité du terrain et qui recycla une partie de la “société civile” maison. On était loin de la consistance intellectuelle et politique du Conseil consultatif national créé par Boudiaf ­— et dissous avec le HCE — et qui comptait, parmi ses membres, des El-Hadi Flici, Malika Greffou, Mostéfa Lacheraf, Hafid Senhadri, Abdelhamid Benhadouga…
    Durant ses trois années d’existence, le CNT fut présidé par Abdelkader Bensalah. Déjà ! C’est au cours de cette “transition” qu’on fabriqua le RND qui allait rafler la majorité aux législatives de 1997, au prix d’une fraude “historique”.
    Depuis, le pouvoir n’a cessé de se donner “sa” classe politique, globalement caractérisée par l’inconsistance conceptuelle et politique. L’impéritie devenue, depuis, un atout de carrière.
    On peut remettre des dizaines d’agréments, comme on le fait depuis deux ans, sans faire bouger les lignes. C’est la procédure d’agrément qui bouge en fonction de lignes intouchables. On observe ainsi qu’à la veille d’une échéance décisive, l’activité des dizaines de partis nouvellement agréés consiste à se réunir par demi-douzaines pour appeler à un quatrième mandat. Disparaissant ensuite pour attendre d’éventuels dividendes de leur soutien.
    Puisque l’arbitraire et la fraude font qu’il n’y a pas de compétition dans la vie politique, il n’y a pas, non plus, de logique qui présiderait la formation psychologique de l’ambition politique individuelle. Dans un contexte globalement médiocre, aucun “politicien” ne peut contester à l’autre le droit à ses prétentions politiques. Et comme il n’y a plus de repères vivants pour relativiser ses aptitudes, et donc ses chances, et pour peut-être tempérer ses ardeurs, chacun peut croire à ses chances de cooptation.
    Sous le régime actuel, les choses ont empiré : puisqu’il suffit de glorifier la vision unique et incomparable du Président, nul besoin d’en avoir soi-même. Il s’agit d’être assez brillant pour déceler la clairvoyance présidentielle ou accepter de la braver et de… disparaître. Même l’abstention en a perdu son sens : la politique de la chaise vide est sans effet dans un contexte où celle occupée est vide de sens.
    Là est l’exploit national : avoir réussi à inventer le vide politique. Que la scène soit peuplée ou non. Le résultat en est un pouvoir inamovible et une vie politique qui tourne à vide.

  • no moment

     

    Dilem Mercredi, 27 Février 2013 , Édition N°6241 Facebook Imprimer Réagir

    DILEM DU 27 FEVRIER 2013

  • www.solidaires.org

    144 boulevard de La Villette 75019 Paris Téléphone : (33) 1 58 39 30 20 Télécopie : (33) 1 43 67 62 14 contact@solidaires.org -

    Ce matin, la Maison des syndicats à Alger a été encerclé e par la police de l ’ Etat algérien. En recourant aux forces de répression, le Pouvoir algérien veut interdire le Forum maghrébin pour la lutte contre le chômage et la précarité. Plusieurs participant - es venu - es de Tunisie, du Maroc, de Mauritanie sont retenu - es au commissariat. L ’ Union syndicale Solidaires dénonce la ré pression et l ’ atteinte à la liberté de réunion, d ’ expression et d ’ organisation. Le 20 f évrier 2013 L’Union syndicale Solidaires salue les organisations de chômeurs et chômeuses d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, de Mauritanie, réunies à Alger du 19 au 21 février 2013 L 'Union syndicale Solidaires salue le forum maghrébin pour la lutte contre le chômage et le travail précaire qui se tiendra à Alger du 19 au 21 février. Cette initiative organisée ave le soutien actif du syndicalisme autonome algérien et notamment du SNAPAP , contribuera à unifier les luttes populaires dans les pays du Maghreb. Lors de la réunion tenue à Rabat, en septembre 2012, l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs du Maroc (ANDCM), l'Union des Diplômés Chômeurs de Tunisie (UDC), le comité nation al des contrats pré - emploi et filet social d'Algérie (SNAPAP), avaient décidé de r enforcer leurs liens, de mettre en place un réseau pour développer les luttes. Le réseau syndical e uro - méditerranéen, dont l’Union syndicale Solidaires est membre, avait aid é à la tenue de cette renco ntre. Nous avions ainsi pris en charge la participation d’un représentant des associations de chômeurs et chômeuses de France (A.C. !, APEIS, MNCP), afin de renforcer les liens internationaux. Le forum maghrébin pour la lutte c ontre le chômage et le travail précaire qui se tient à Alger va permettre d’aller de l’avant dans la coordination des résistances, dans l’in ternationalisation concrète des luttes, et permettra aussi de renforcer les actions de chacune des associations. Pa rticiperont à ce forum, le comité national des contrats pré - emploi et f ilet social d’Algérie), l’Union des Diplômés Chômeurs (UDC) de Tunisie, l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs (ANDCM) du Maroc, l’Association Mauritanienne des Diplômés Chômeur s (AMDC) de Mauritanie, le comité national pour la défense des droits des chômeurs (Algérie), le comité national des diplômés chômeurs (Algérie), la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Algérie). Organisations de chômeuses et de chôme urs d'une part, syndica ts d'autre part, ne sont pas en concurrence. Notre objectif commun est la défense des droits collectifs et individuels et de créer les conditions d'une transformation sociale de la société . L’Union syndicale Solidaires souhaite plein e réussite aux organisations qui seront présentes à ce forum et leur propose de poursuivre et amplifier le travail commun au plan international. Pour l ’ Union syndicale Solidaires : Christian Mahieux , secrétaire national

  • Finances : Boutef signe la loi de finances 2013

     

     

    par Yazid Alilat, Le Quotidien d'Oran, 27 décembre 2012

    La loi de finances 2013 a été signée, hier, par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Loin d'être orientée vers la croissance, cette loi de finances est plutôt tournée vers la gestion des équilibres macroéconomiques avec un souci évident de gérer la crise sociale, et la formidable demande sociale sur plusieurs biens et services (logements, transports, santé, éducation, alimentation, etc.). Basée sur un prix du baril de brut de référence à 37 dollars, la loi de finances 2013 prévoit une croissance de 5% (4,7% en 2012) et de 5,3% hors hydrocarbures, une inflation à 4%, même si le taux actuel est de plus de 8% (4% prévus en 2012), une augmentation de 4% des exportations d'hydrocarbures à 61,3 milliards de dollars et une hausse de 2% des importations à 46 mds de dollars. Ceci dans la mesure où les prix du brut restent au-delà des 100 dollars/baril. Car cette loi a été également confectionnée selon un prix du marché du brut à 90 dollars/baril et un taux de change de 76 DA pour 1 dollar. C'est dire les mesures prudentielles qui ont entouré la réalisation de la loi de finances 2013 qui prévoit une hausse de 10% des recettes budgétaires et une baisse de 11% des dépenses par rapport à 2012. Le déficit budgétaire sera de 3.059,8 mds de DA, avoisinant les 19% du PIB contre 28% dans la loi de finances complémentaire de 2012. En outre, les dépenses prévues sont de 6.879,8 mds de DA, dont 4.925,1 mds de DA pour les dépenses de fonctionnement (-12% par rapport à 2012) et 2.544,2 mds de DA (-9,8%) pour les dépenses d'équipement. En outre, la LF 2013 table sur la création de 52.672 postes dans la fonction publique, portant son effectif à près de 2 millions d'employés. Par ailleurs, cette LF 2013 introduit de nouvelles mesures fiscales allant dans le sens d'un meilleur soutien à la production nationale.

    Cette loi de finances, qui ne prévoit aucun nouvel impôt supplémentaire pour 2013, fixe à 1,5 milliard de DA le seuil des projets qui passent par le Conseil national de l'investissement (CNI), contre 500 millions de DA actuellement. Les investissements des partenaires des entreprises nationales seront, stipule le texte, exclus de l'obligation de réinvestissement de la part des bénéfices correspondant aux exonérations ou réductions accordées «lorsque ces avantages consentis ont été injectés dans les prix des biens et services finis produits». En direction d'un plus grand soutien aux PME algériennes, la LF 2013 élargit l'appui financier de la «Caisse de garantie des crédits d'investissement aux PME» aux entreprises dont une partie du capital est détenue par le fonds d'investissement de l'Etat, alors que dans le secteur touristique, elle propose l'octroi en gré à gré des terrains destinés à l'investissement touristique et situés dans les zones d'expansion touristique directement par le wali sur décision du Calpiref.

    PROCEDURES DOUANIERES PLUS SIMPLES

    Pour les procédures douanières et fiscales, cette nouvelle loi de finances propose leur simplification, la loi ayant concrétisé le principe de la «centralisation» du paiement de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) par les contribuables domiciliés à la DGE (Direction des grandes entreprises). En outre, cette loi de finances 2013 a été élaborée pour faciliter les procédures d'exportation par la mise en place du régime douanier «draw-back» qui permet, lors de l'exportation de marchandises, d'obtenir le remboursement plus tôt et donc d»en réduire les délais. L'assouplissement des procédures de dédouanement et l'institution de la «déclaration estimative simplifiée ou globale» sont également prévus par cette loi. Par ailleurs, deux amendements seulement sur une quarantaine proposés ont été retenus par les parlementaires. Il s'agit de l'amendement relatif au relèvement des seuils des valeurs nettes des biens mobiliers et immobiliers soumis à l'impôt sur le patrimoine, portant le seuil minimum de ces biens de 30 millions de DA actuellement à 50 millions de DA dès 2013. Le second et dernier amendement de cette LF 2013 porte sur le relèvement du plafond des exonérations douanières et fiscales au profit des émigrés algériens qui regagnent définitivement le pays. Ainsi, les membres de la communauté algérienne à l'étranger qui font le déménagement pourront rapatrier, sans droits de douanes ni de TVA, des biens dont la valeur, y compris celle d'un véhicule, égale ou inférieure à trois millions de DA contre un plafond de deux millions de DA actuellement. Le même plafond passe de 1,5 million de DA à deux millions de DA pour les étudiants algériens et les travailleurs scolarisés à l'étranger. Pour autant, et globalement, cette loi de finances maintient les grandes tendances macro-économiques de 2012, avec une surchauffe inquiétante du coût de la vie, une hausse des prix des produits de large consommation et une baisse de l'offre.

  • Mouton de l’Aïd et mouton des affaires

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Cela fait quelques semaines que la difficile question de l’acquisition du mouton de l’Aïd taraude de nombreux compatriotes. La fête du sacrifice a toujours constitué un moment budgétaire crucial pour les ménages algériens. Mais, avec le temps, son coût a fini par dépasser l’entendement économique. Le mouton vaut désormais plus que son poids de viande de mouton ! Entre une fois et demie et deux fois le prix de son poids. Et quand on connaît le prix de la viande ovine, on peut mesurer l’ampleur du sacrifice financier qui est demandé aux fidèles désireux de perpétuer le geste symbolique d’Abraham.
    Faut-il plaindre ou saluer toutes ces petites gens qui, chaque année, se saignent pour pouvoir égorger le mouton ?
    Les stratèges de l’économie du culte, eux, ne semblent point s’embarrasser de scrupules. Les fidèles veulent honorer le rite religieux ? Ils en auront pour leur argent ! Ils ne paieront pas que la viande qu’ils auront à déguster ou à offrir ; ils paieront la possibilité d’égorger la bête.
    L’Aïd est une opportunité commerciale providentielle pour une armée de maquignons professionnels ou de circonstance. Et l’État, plus fidèle que les fidèles, “réunira toutes les conditions pour permettre aux Algériens d’accomplir leurs devoirs religieux”. Celui-là comme les autres.
    Alors spéculateurs, servez-vous, puisque c’est pour la bonne cause, celles de nos convictions religieuses. Quand on aime, on ne compte
    pas ; ce n’est pas quand on croit qu’on va compter !
    Et la contribution de l’État ne s’arrêtera pas là, à fermer les yeux sur le plus grand marché informel de l’année et du pays. Cette opération qui échappe aux autorités agronomiques, sanitaires, commerciales et fiscales concerne pourtant des millions de têtes d’ovins et de caprins et brasse des milliers de milliards de dinars. Autour de toutes les agglomérations et le long des routes, des terrains sont rendus disponibles pour servir de foires aux bêtes et, le jour du sacrifice, vous pourrez accrocher la carcasse à sécher et à se vider de son sang sur la branche d’un arbre, y compris parmi ceux qui bordent le boulevard Victor-Hugo à Alger. Avec un peu de chance, l’ENTV pourrait passer par là et filmer vos enfants en train de se réjouir de la mise à mort d’un animal avec lequel ils jouaient la veille et qu’ils ont fini par tant aimer.
    Des “start-up” de Cola halal qui ont fleuri en Europe aux “tour-operators” pour “omra” en low-cost, en passant par la privatisation royale saoudienne des Lieux saints, la religion constitue, en ces temps où tout se marchandise, un paradis pour affairistes et pour… politiciens.
    Ce n’est donc pas pour défendre des pratiquants qui se font arnaquer, de bonne foi, que l’État va se mettre à dos cette véritable “religion connexion”. Ce qu’il donne des gages d’allégeance à la règle de “l’islam religion d’État” et d’en tirer, comme il croit, une part de légitimité. À la piété populaire, doit en quelque sorte répondre une piété institutionnelle. Qu’importe si le pieux quidam doit en faire les frais… financiers.
    De norme de comportement uniforme, la piété glisse en norme de consommation commune. Elle devient alors une opportunité d’affaires qui arrange aussi bien les affaires des affairistes que celles des politiques.

  • Le printemps commence en Algérie…

    Par Le Matin DZ |
     

    Nous sommes à la veille de l’anniversaire du 05 octobre 1988, et voilà qu’un quart de siècle plus tard le peuple algérien s’apprête à renouer avec le printemps des hommes libres.

    Par crainte de manifestation, la police antiémeute sur les dents.

    L’arrestation de Yacine Zaïd, un syndicaliste et militant des droits de l’homme, par des forces occultes, d’un pouvoir aussi occulte, a mis fin à la solitude des militants indépendants, des organisations citoyennes et des partis politiques en rupture avec la façade démocratique. Autrefois atrophiés par l’apesanteur de l’ombre de la terreur qui planait sur les demeures des esprits, tel un vautour de son aire en surplomb guettant les mollesses de sa proie ramollie, comme aimait à le rappeler l’ami des hommes libres, le regretté Tahar Djaout.

    En effet, l’arrestation brutale et injustifiée de Yacine Zaïd, qui rentre dans le cadre d’une offensive préventive du pouvoir contre la société, pour la dissuader contre toute tentative de soulèvement, a provoqué une réaction massive des hommes et des femmes qui luttent pour la liberté et la dignité, déterminés à en finir avec un système de pouvoir autoritaire et illégitime, cynique et méprisant. Peine perdue, car la tentative de dissuasion de la part du pouvoir a provoqué contre toute attente un effet contraire à l’objectif attendu.

    Plus que des appels à la libération de Yacine Zaïd, des militants de tous les horizons se sont solidarisés autour de cet événement dans une mobilisation citoyenne sans précédent, pour exhumer toutes les frustrations nées des privations des libertés fondamentales auxquelles elles étaient acculées, et qui étaient refoulées depuis près d’un quart de siècle. Dans un premier temps, le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), le Réseau Euro-Méditerranée des Droits de l’Homme (REMDH), le Syndicat national autonome du Personnel de l’administration publique (SNAPAP) et le Réseau des avocats pour la défense des droits de l’Homme (RADDH) ont dénoncé collectivement et immédiatement son arrestation. Pendant ce temps-là, la nouvelle, telle une traînée de poudre a inondé instantanément dans un méga buzz les réseaux sociaux algériens sur la toile. Le lendemain de son arrestation, une rencontre a été organisée à Alger, qui a vu pour la première fois s’asseoir autour d’une même table, depuis les marches de la CNCD en 2011, deux partis politiques en rupture avec le système de pouvoir, le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Se sont réunis également autour de cette table des mouvements citoyens, comme l’Observatoire algérien pour la défense des Droits de l’Homme (OADH), le Réseau pour la défense des libertés et de la dignité (RDLD), Tarwa N’Fatma N’Soumer (TFS) et bien d’autres associations de la société civile. C’est pratiquement toutes les organisations qui luttent pour la fin du système politique algérien qui se sont réunies à cette occasion dans une jonction sans précédent. Un appel à des rassemblements devant l’ambassade d’Algérie à Paris a également été lancé pour exiger des autorités algériennes la libération immédiate et sans conditions de Yacine Zaïd, qui devraient avoir lieu à partir de ce week-end.

    Par ailleurs, une pétition a été mise en ligne pour réclamer la libération immédiate de Yacine Zaid, et demander au pouvoir algérien de cesser immédiatement le harcèlement et les poursuites judiciaires contre les défenseurs des droits de l’homme.

    Ce que le mouvement national pour une alternative démocratique, initié par les cadres dissidents du Parti des forces socialistes (FFS) prévoyaient dans leur projet de conférence nationale s’est réalisé spontanément à cette occasion. Une jonction d’une telle ampleur laisse présager une poursuite du mouvement pour un objectif plus large, qui a toujours constitué les attentes du peuple algérien et qui n’attendait qu’un tel facteur déclenchant pour se réaliser. Si la revendication principale de cette mobilisation est bien évidemment la demande de libération immédiate et sans conditions de Yacine Zaïd, la poursuite prévisible de ce combat s’inscrit naturellement dans la revendication permanente et légitime des Algériens, qui exige l’instauration d’un véritable état de droit. À même de garantir plus de démocratie, de liberté et de justice, dans le cadre d’une rupture radicale avec le système politique existant, responsable du chaos qui règne, avec son lot de corruption, d’illégitimité des institutions, du sous-développement dans tous les domaines, de l’arbitraire politique et de la répression qui en découle.

    La contre-offensive du pouvoir n’a pas tardé. Le militant et membre de la Fondation Matoub Lounes, Aziz Hamdi, Aziz Hamdi a été arrêté mercredi soir, surpris en train de distribuer des tracts, appelant aux rassemblements prévus ce jeudi en soutien à Yacine Zaïd, et conduit au commissariat de Bab Ezzouar. Une autre tentative d’arrestation a été orchestrée contre le militant de droits de l’homme Farès Kader Affak ce jeudi, qui s’est soldée par un échec et qui a contraint le pouvoir à la retenue, pour un retrait tactique devant le constat de la détermination des militants engagés dans cette mobilisation. C’est ainsi qu’il a laissé faire les rassemblements prévus ce jour à Alger. La question que le pouvoir doit se poser en ce moment est de savoir, si l’éruption du volcan qui vient de se réveiller, va-t-il s’éteindre de la retombée de ses propres cendres ? Ou bien va-t-il embraser tout le pays et emporter toutes les certitudes de stabilité, qu’il a peiné de réaliser à coups de fausses réformes, faux changement de gouvernance et par une reconsidération conséquente de la distribution de la rente ?

    Dans la perspective où le pouvoir aura réussi à contenir cette offensive citoyenne, en libérant les militants qu’il a arrêtés, il est certain que cette mobilisation aura été une expérience de plus pour l’opposition au système, qui va lui servir de référence à des probables actions ultérieures pour précipiter le soulèvement total de la population. Cette expérience se mesure au fait, que le rendez-vous a déjà été pris et la jonction entre les différents segments de la société qui résiste a été réalisée et largement intériorisée.

    Dans son retrait tactique, prenant toutes ses précautions, le pouvoir a réévalué la formation et l’équipement des brigades anti-émeute par Nicolas Sarkozy pendant son mandat présidentiel, qui ne semble pas trop le rassurer devant l’ampleur et la détermination de cette mobilisation citoyenne et qui lui fait craindre un embrasement général. Cette hypothèse, qui lui fait courir des risques pour sa survie, l’emmena dans la panique et la précipitation à lancer un appel d'offres international pour acquérir un nouveau matériel antiémeute par les canaux du ministère de la Défense.

    Dans ces conditions, le printemps algérien a-t-il commencé, près d’un quart de siècle après le printemps avorté ? Dans cette perspective, le pouvoir va-t-il être lâché par ses souteneurs occidentaux et connaître le sort de la Syrie, c’est-à-dire devenir un nouveau front pour les enjeux qui opposent le camp de l’Ouest contre la Chine et la Russie, ou alors l'Algérie connaîtra-t-elle une situation inédite, dont la solution émergerait de forces patriotiques de l’intérieur même du système et lui éviter le chaos ?

    Youcef Benzatat

  • Le ministère de la Défense veut acquérir des équipements de maintien de l’ordre

     



    Lundi, devant les députés, le Premier ministre Abdelmalek Sellal affirmait que l’Algérie était devenue une référence en matière de stabilité et qu’elle était à l’abri « de la zone d’instabilité », en référence au printemps arabe (lire). Cette situation confirme, selon lui, « la sagesse des choix pris par le président de la République ».

     

    Le lendemain, ce mardi 2 octobre, le ministère de la Défense nationale lançait un appel d’offres international pour l’acquisition « d’équipements de maintien de l’ordre », autrement dit du matériel antiémeute. Le ministère ne détaille pas la nature des équipements recherchés qui serviront à équiper les unités de l’armée et de la gendarmerie nationale. Ce dernier corps de sécurité est placé sous l’autorité du ministère de la Défense.

     

     

    Depuis janvier 2011, l’Algérie vit au rythme des mouvements sociaux et des émeutes. Malgré un ralentissement du rythme des contestations en 2012, les autorités redoutent toujours une explosion sociale. Le programme du gouvernement Sellal, approuvé hier par l’APN, contient de nombreuses mesures destinées à calmer le front social. Parmi elles, le maintien des subventions des prix des produits de large consommation et le lancement d’un programme de logements. 

     

     

    02/10/2012 à 17:28 | 11 commentairesRéagir
  • Deux policiers passés à tabac par des chômeurs à Ouargla

     

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    Un commissaire de police et un agent de l’ordre public ont été blessés mercredi 6 juin à Ouargla, alors qu’ils tentaient d’encadrer une manifestation de rue organisés par de jeunes chômeurs.

     

    Les faits se sont produits devant le siége de la wilaya où, depuis plusieurs semaines, se tiennent, presque quotidiennement, des rassemblements de chômeurs.

    Les deux policiers ont été passés à tabac par plusieurs jeunes au moment où ils s’efforçaient de canaliser le mouvement de contestation, selon des témoins présents sur les lieux.

    Selon une source policière, les deux agents de l’ordre ont été admis à l’hôpital Mohamed Boudiaf où l’un d’eux a été gardé sous observation médicale.

    Jusqu’en fin d’après-midi, les services de police n’ont fait état d’aucune arrestation suite à cet incident.

     

    Mammeri Abdelkrim
  • La Laddh demande aux pouvoirs publics de privilégier le dialogue et respecter le droit de grève

    Conflits sociaux

    La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) appelle, dans un communiqué rendu public ce mardi 17 avril, à dialoguer avec les représentants des grévistes et respecter le droit de grève. « Face aux mouvements de grève des greffiers et des enseignants, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme s’inquiète de la situation et appelle les pouvoirs publics à privilégier la voie du dialogue avec les représentants des grévistes », indique l'organisation.
    Pour elle, les pouvoirs publics devraient régler ces conflits en tenant compte des lois et des conventions internationales garantissant le droit de grève et non en adoptant une approche « sécuritaire et autoritaire ».
  • Lutte contre la drogue,la police ,douane, gendarmerie laissent faire!!

     

    La Forem veut impliquer les candidats aux législatives

    Par : Souhila HAMMADI

    Les animateurs de la fondation estiment que la classe politique ne s’intéresse pas assez, voire pas du tout, au phénomène de la drogue en Algérie, qui touche environ 5 millions de personnes, si l’on compte l’entourage proche des consommateurs, réguliers ou occasionnels, de substances hallucinogènes
    La Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche) a lancé, hier, un appel, en direction des candidats aux élections législatives, les incitant à intégrer la lutte contre la drogue dans leurs programmes électoraux et d’exprimer clairement leur position à l’égard de ce fléau. “Nous les invitons à adhérer à un code d’honneur national par lequel ils s’engagent à œuvrer, sans relâche, à promouvoir la société civile et à consolider ses fondements”, explique le Pr Mostefa Khiati, président de la Forem. “Cet appel s’inscrit dans la suite d’une série d’actions de sensibilisation contre la consommation de drogue et sera suivi par d’autres”, poursuit notre interlocuteur. Le 3 janvier dernier, la Forem a mis en branle une campagne nationale de lutte contre la toxicomanie qui s’étalera sur toute l’année 2012.
    Environ 20 000 posters ont été affichés et
    60 panneaux géants placés dans les quartiers des villes du pays. Un livre blanc sera bientôt édité. Il tracera la situation de la toxicomanie en Algérie et les difficultés rencontrées par les animateurs du mouvement associatif, dans la prise en charge du phénomène, qui prend de plus en plus d’ampleur. À se référer aux chiffres officiels livrés par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, il est recensé, dans notre pays, 300 000 consommateurs réguliers de substances hallucinogènes. La Forem estime, pour sa part, qu’il existe approximativement un million de drogués, si l’on inclut les consommateurs occasionnels, c’est-à-dire ceux qui fument des joints ou absorbent des psychotropes une à deux fois par semaine.
    “Jusqu’à présent, la classe politique ne prend pas en considération les enjeux sociaux. Pourtant, environ 5 millions de personnes sont concernées par la drogue, si l’on compte l’entourage des toxicomanes. Cela constitue un gisement électoral important”, souligne le président de la Forem. Pour cette raison, la fondation souhaite amener les candidats à la députation à inclure ce chapitre dans le débat électoral. “L’objectif est de créer un nouveau discours qui touchera les jeunes”, précise le Dr Fawzi Oussedik, universitaire et membre actif de la Forem. L’idée est de faire parler de la drogue, mais aussi de sensibiliser les futurs élus à l’Assemblée nationale sur la nécessité de réviser les lois codifiant la lutte contre la toxicomanie. “La législation algérienne est trop laxiste sur le trafic et la vente de drogue”, soutiennent le Pr Khiati et le Dr Oussedik. Pourtant, elle condamne les consommateurs de cannabis, héroïne et autres à des peines privatives de liberté.
    “Nous voulons justement que les peines d’emprisonnement soient remplacées par des travaux d’intérêt général. Il faut considérer le toxicomane comme une victime et non un criminel”, affirment-ils. Ils estiment, par ailleurs, que la prise en charge de cette catégorie de citoyens est inappropriée, dans la mesure où elle s’articule essentiellement sur la médicalisation. “Dans la majorité des cas, les Algériens consomment du cannabis. Nous n’avons alors pas besoin de médicaments ou de lits d’hospitalisation, mais d’un suivi sur le plan psychologique”, commente le Pr Khiati. De son point de vue, les autorités nationales ne focalisent pas assez sur le volet sensibilisation, d’autant qu’il est avéré que les accros aux drogues sont âgés, majoritairement, entre 13 et 35 ans. Il est connu aussi que les établissements scolaires, notamment les collèges et les lycées, sont devenus des lieux de grande prise de substances illicites. Par le truchement de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, l’Algérie met en œuvre un plan de lutte contre la drogue, auquel contribuent quatorze ministères en sus de la Police et de la Gendarmerie nationales.

  • interpellé par des policiers mardi dernier Le jeune de Saoula est décédé

     


    El Watan le 29.03.12

    Le jeune homme de Saoula, admis à l’hôpital Lamine Debaghine de Bab El Oued (Alger) après avoir été interpellé par des policiers, est décédé dans la matinée d’hier.

    Dans le quartier, qui a connu deux jours d’émeute suite à l’interpellation musclée de Toubal Saïd, 32 ans, c’est la consternation. Tout le monde s’interroge sur les circonstances exactes de la mort de ce jeune du quartier de Saoula et sur la réaction jugée «démesurée» des policiers qui l’auraient brutalisé.

    L’incident remonte au 19 mars, lorsque des policiers ont voulu interpeller, sur la route de Draria, Toubal Saïd. «Des policiers en civil ont interpellé Saïd qui s’apprêtait à prendre le bus pour rentrer chez lui. Croyant avoir affaire à des agresseurs, nombreux sur cette route, il s’est enfui. Selon la police, qui l’a poursuivi, le défunt se serait cogné la tête en tombant par terre. Mais le médecin a expliqué aux parents de la victime qu’il avait reçu un coup de crosse à la tête. Le pire, c’est que la BMPJ du quartier, appelée en renfort, a emmené le jeune au commissariat où il aurait été laissé pour mort sur un banc.

    La police a fini par le faire transporter chez lui. Ses parents qui croyaient, dans un premier temps, qu’il dormait, l’ont transporté à l’hôpital Maillot (Lamine Debaghine, ndlr) de Bab El Oued, où est il tombé dans le coma après une opération qui a duré sept heures», raconte Nabil, voisin de la victime. Et de faire part du chagrin immense d’une famille appréciée par l’entourage. Selon les voisins, Saïd était un jeune «sans histoire et ne méritait pas une telle fin». «Saïd n’avait pas d’antécédents. Il aidait son frère dans leur magasin d’alimentation générale, au centre-ville de Saoula. Il était gai et tout le monde, dans le quartier, l’appréciait. Il avait même une licence de football et participait régulièrement à des tournois, comme ces derniers jours», révèlent des voisins.

    Des incidents ont éclaté entre policiers et jeunes des quartiers de la commune. La DGSN assure que l’affaire suit son cours. «L’enquête est en cours. Le médecin légiste est mis à contribution pour connaître les circonstances exactes de la mort de Saïd Toubal. Nous continuons d’affirmer que le jeune homme qui s’est enfui à la vue de la ronde est tombé d’un talus. Il n’a jamais été malmené par nos éléments. C’est au lendemain de l’interpellation qu’il a eu un malaise», assure le chef de la sûreté de wilaya d’Alger par intérim, M. Berrached.

    Nadir Iddir

  • no moment

    Dilem du 15 Decembre  2011

  • la police et la gendamerie et douaniers sont t 'ils impliques'!!!!!!

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    Le plus dramatique est que la courbe de la consommation ne cesse de monter d’année en année avec en sus la circulation de drogues dites “hard” comme la cocaïne et le cannabis. Et au train où arrivent les choses à partir de la frontière ouest, l’Algérie sera bientôt au hit-parade des pays qui se “défoncent”, à la recherche de paradis artificiels.

    La consommation de la drogue, qui reste pourtant un délit aux yeux de la loi, a atteint un tel niveau de banalisation que son évocation ne choque quasiment plus personne. C’est devenu par la force des choses un phénomène de société, à caractère pathologique, qui n’épargne aucune catégorie sociale, aucune région du pays.
    Les saisies opérées régulièrement par les services de police et de gendarmerie, et qui font les premières pages des journaux, en donnent un peu la mesure. Et encore, car ces saisies représentent à peine 10% des quantités qui entrent, selon Abdelmalek Sayah, le directeur de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie.
    Mais le plus dramatique est que la courbe de la consommation ne cesse de monter d’année en année avec en sus la circulation de drogues dites “hard” comme la cocaïne et le cannabis. Et au train où arrivent les choses à partir de la frontière ouest, l’Algérie sera bientôt au hit-parade des pays qui se “défoncent”, à la recherche de paradis artificiels.
    Abdelmalek Sayah, qui sait de quoi il parle pour avoir été en première ligne depuis des années sur le front de la lutte contre la drogue, tire encore la sonnette d’alarme. En effet, de l’argent a été investi sans compter par l’État pour la mise en place de centres de désintoxication à travers le pays, des campagnes de sensibilisation sont régulièrement lancées, mais force est de constater que ces mesures sont comme cataplasme sur jambe de bois.
    Faut-il alors capituler devant la fatalité ? Certainement pas ? Il faut, cependant, une autre approche du phénomène qui doit jouer à la fois sur le levier des répressions, de la prévention et de la sensibilisation. Mais avec d’autres moyens, d’autres méthodes pour plus d’efficacité, avec l’espoir d’inverser à terme la tendance de cette malédiction qui fait des ravages dans notre société en butte à la perte de repères identificatoires.