Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mascarade

  • Elections en Algérie : mascarade par excellence

     

    Par Le Matin DZ |
     

    Ça y est, c’est parti pour une énième mascarade électorale. Les élections locales du 29 novembre prochain se préparent comme les précédentes : dans le bricolage caractérisé des partis, dans l’opportunisme démesuré des candidats et dans l’indifférence totale de la population.

    Daho Ould Kablia, le ministre de l'Intérieur

    En effet les listes de la honte, dont le délai imparti à leur dépôt a expiré le 11 octobre dernier, sont confectionnées dans une ambiance de mécontentement, de contestation et de cacophonie. A ce désordre s’ajoute évidemment la contrainte de la représentation féminine qui doit être au moins de 30% sur chaque liste. Et depuis que le militantisme féminin se décrète, la femme se trouve au centre des sollicitations. Car, sans ce sésame féminin, la liste est systématiquement rejetée par l’administration.

    Une administration zélée qui représente un gouvernement renégat qui lui, dans sa version Sellal, n’a pas respecté cette loi de la représentation féminine. Pourtant cet intérêt porté à la présence de la femme dans les institutions de l’Etat, est annoncé tambours battants dans le cadre des soit disant réformes présidentielles déclenchées suite aux événements de janvier 2011. A moins que le gouvernement n’est pas considéré comme une institution d’Etat mais comme un club privé. En effet, l’actuelle équipe gouvernementale ne compte que 2 femmes, bien que la chambre basse du parlement en compte 146 députées.

    Mais il s’avère que cette mesure vise plus à pervertir l’acte politique qu’à se soucier de la participation de la femme dans la gestion des affaires publiques. D’ailleurs, plusieurs femmes sans le vouloir ni le désirer se retrouvent à la présente APN avec un parcours et une formations politiques nuls. Pis, sans militantisme ni conviction, elle devient la façade d’un acte pervers dont les concepteurs visent plus à la ridiculiser. En guise de reconnaissance pour ce 30% empoisonné, les femmes députées auront toujours la main levée pour faire passer toutes les lois.

    Le militantisme ne se décrète pas et pour la femme et pour l’homme. L’acte de militer est porté par la force de la conviction. Aussi prétendre représenter le peuple en étant son élu, c’est devenir de fait, un homme politique. Mais, La chkara, la cooptation, l’allégeance ne font pas l’homme politique. Elles façonnent uniquement un servile qui court derrière ses intérêts et ceux de ses maitres. Un flatteur qui caresse dans le sens des poils, quitte à vendre principes et convictions. Il est encore un transfuge qui change de partis et de positions à chaque échéance ou occasion. Il est la veille de droite, la matinée de gauche. Il est islamiste pour les législatives et devient nationaliste ou démocrate pour les locales. Il est trotskiste ou socialiste lors d’un scrutin et devient libérale ou capitaliste lors du prochain vote. Il est opposant et souteneur au même temps.

    Pis, il est un opportuniste qui marchande sa candidature, un escroc qui implique des aliénés et des malades mentaux, un trabendiste qui vend des accréditations ou des détachements et dernièrement, un pervers qui embarque la femme dans la chose qu’elle maitrise le moins. La politique, la vraie bien évidemment, lui importe peu. C’est l’argent derrière lequel il court, qui le motive, l’incite et le pousse. Quant à la gestion de la cité, c’est son dernier souci. Il s’affiche le temps que dure une échéance électorale, prend ce qu’il gagne et s’éclipse pour revenir au prochain rendez-vous avec les mêmes armes et les mêmes bagages pour remporter le même butin.

    Il pullule les partis, qu’ils soient de grosse pointures ou de petites tailles, qu’ils soient de tendances "pouvoiriste", islamiste ou démocrate. Les partis acceptent alors et encouragent l’acte caricatural de la politique. Le chiffre compte pour s’imaginer implanter partout, même s’il est gonflé par la présence de ces opportunistes sans loi ni foi. Pourtant, ce n’est pas une honte de bien se regarder dans la glace. Les partis politiques sont ainsi manipulés par le pouvoir qui les fait participer à des mascarades électorales qu’il organise suivant les règles qu’il fixe. Ils sont là, ces partis, pour cautionner et donner une façade démocratique à la caste la plus autocratique qu’a connu le pays. La caste, elle, ne reconnait aucune loi, y compris celle de la représentation féminine.

    Zoubir Zerarga

  • mascarade de plus ,pour l'algerie 100 points de plus ,bien sur en négative

    images dileme.jpegindex.jpegimages rouge.jpeg
               

    Djilali Hadjadj. Président de l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AALC)
    «Cacophonie gouvernementale sans précédent»

    El Watan, 29 août 2010

    - Le président de la République veut réactiver les mécanismes de lutte anticorruption, qu'en pensez-vous ?

    Le communiqué du Conseil des ministres du 25 août 2010 contient surtout des effets d'annonce en matière de supposée lutte gouvernementale contre la corruption, car quel crédit accorder à l'annonce de modifications de la loi du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, alors que cette loi avec plus de 4 années et demie d'existence n'a jamais été réellement appliquée ? Avant toute modification n'eût-il pas été plus judicieux d'en présenter le bilan officiel de son application ? Le chef de l'Etat avait évoqué en octobre 2009 – lors de l'ouverture de l'année judiciaire – la mise en place d'une commission nationale de lutte contre la corruption : visiblement, les modifications de la loi de février 2006 résultent des travaux de cette commission. Tout ça pour ça ? Résultats bien maigres : on remplace l'organe central de prévention et de lutte contre la corruption par un «office central de répression de la corruption» – remplacement dans la loi uniquement, car l'«organe» en question n'a jamais été installé ! Tout ça n'est pas sérieux et montre bien encore une fois l'absence totale de volonté politique au plus haut niveau de l'Etat à lutter effectivement contre la corruption. Pour rappel et la petite histoire, le Premier ministre avait annoncé en février dernier que l'Observatoire de prévention de la corruption serait installé fin mars 2010 : il n'en a rien été. En juillet 2010, le ministre de la Justice annonçait que cet observatoire serait mis en place avant l'ouverture de la prochaine année judiciaire ! Cacophonie gouvernementale sans précédent. Le comble c'est que dans le même communiqué du Conseil des ministres, le chef de l'Etat «a ordonné au gouvernement de procéder à l'installation rapide de l'Office central de répression de la corruption», alors qu'il sait très bien que cette installation est tributaire d'au moins trois éléments d'ordre législatif et réglementaire : le premier, c'est la publication au Journal officiel de l'ordonnance portant modification de la loi du 20 février 2006 ; second élément, c'est la publication d'un décret présidentiel relatif à l'organisation et à la composition de «l'Office central de répression de la corruption» ; et enfin troisième et dernier élément, la publication d'un décret présidentiel portant nomination des hauts fonctionnaires membres permanents de cet «office». En un mot, l'installation effective de cet «office» dépend totalement du chef de l'Etat, et en termes de rapidité, il faudra encore attendre tout le cheminement de ce processus législatif et réglementaire !

    - Pourquoi maintenant ? Cela obéit-il à des pressions internes ou externes, selon vous ?

    Les énormes scandales de corruption qui ont marqué l'actualité ces dernières années et qui n'ont pas livré tous leurs secrets, ont certainement obligé le gouvernement à faire des effets d'annonce, à défaut d'agir concrètement sur le terrain en matière de lutte contre la corruption, car pour cette dernière c'est plutôt le statu quo, résultant des luttes intestines au sein du pouvoir et des règlements de comptes par corruption interposée, le tout ayant dangereusement divisé et neutralisé les institutions (justice et services de sécurité notamment), en charge de la lutte contre ce fléau. Les demandes et les pressions externes sur le gouvernement algérien en matière de lutte contre la corruption n'ont cessé de se multiplier ces derniers temps – venant notamment des grandes puissances et de l'Union européenne –, mais sans grand succès et l'exaspération des pays principaux clients et fournisseurs de l'Algérie est à son comble. Les annonces issues du Conseil des ministres du 25 août visent principalement à tempérer cette exaspération et à gagner du temps. Il est probable qu'au plan interne, une partie du pouvoir sensible à cette exaspération et aux pressions externes, ait amené le chef de l'Etat à faire ces annonces mais sans garantie d'effectivité sur le terrain.

    - Il a utilisé l'ordonnance présidentielle alors que les lois existaient déjà...

    C'est une des constantes – à la limite de la constitutionnalité – du chef de l'Etat de faire fi du Parlement, qui pourtant lui est totalement acquis, et de le contourner régulièrement, non par crainte que ses projets de loi soient modifiés ou rejetés, mais beaucoup plus pour tirer la couverture à lui – et apparaître comme le seul décideur et l'unique pourfendeur de la corruption ! Et puis pourquoi modifier des lois, alors qu'il aurait surtout suffi qu'on les applique d'abord, si derrière ces annonces il y avait une réelle volonté politique à lutter contre la corruption. Cette dernière est manipulée et brandie comme instrument de pouvoir, du pouvoir et de règlement de comptes. Bouteflika, qui a toujours endossé le costume d'ancienne victime de la Cour des comptes, est réticent à mettre en place des institutions spécialisées dont le contrôle et le fonctionnement lui échapperaient. D'ailleurs, il est assez surprenant qu'il ait enfin lâché sur l'élargissement des prérogatives de la Cour des comptes et le renforcement du statut des magistrats ! Mais pourquoi ne veut-il toujours pas rendre public le rapport annuel de la Cour des comptes, publicité qui est une de ses prérogatives législatives ?

    - Pourquoi à votre avis la question de déclaration du patrimoine a-t-elle été occultée ?

    Tout le monde se souvient du vote scandaleux d'une majorité de députés (FLN et Hamas) en janvier 2006 contre l'article 7 du projet de loi de prévention et de lutte contre la corruption, article visant à sanctionner les élus nationaux et autres agents publics qui ne déposaient pas dans les délais leur déclaration de patrimoine.
    Quelques années plus tard, le constat est unanime : le processus de déclaration de patrimoine est à l'arrêt, et ce ne sont pas les quelques ridicules déclarations publiées au Journal officiel en début d'année qui modifieront ce constat. Après cette «fronde mafieuse» des députés du FLN et de Hamas en janvier 2006, il était attendu que le gouvernement revienne à la charge pour mieux défendre cet article : il n'en fut rien. Quelques années plus tard, lors de ce Conseil des ministres du 25 août 2010, une opportunité était donnée au chef de l'Etat et à son gouvernement de réintroduire cet article, et mieux encore, de «réparer» une omission (un «cadeau empoisonné» qui ne dit pas son nom) en élargissant aux officiers supérieurs de l'ANP la liste des agents publics soumis à déclaration de leur patrimoine. La plus mauvaise manière d'agir pour la transparence dans la vie publique, c'est de protéger les «nantis» du moment et donc d'encourager la culture de l'impunité.
    Nouri Nesrouche