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  • Le chef de la mission d’observation de l’UE en...

    «Il y a un souci de transparence…»

     

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Le chef de la mission d’observation de l’UE en Algérie, José Ignacio Salafranca (à gauche).

    zoom | © Souhil. B. 

     

    Le refus des autorités de communiquer à la mission les données relatives au fichier électoral demandées ne correspond pas à la volonté affichée de transparence.

    Nous regrettons cette situation. Le fichier électoral est un élément important de toute mission d’observation. C’est pour cela que nous avons demandé l’accès à ce fichier», a déclaré, hier à l’hôtel Sofitel d’Alger, l’Espagnol José Ignacio Salafranca, président de la mission d’observation électorale de l’Union européenne (UE) venue pour les législatives du 10 mai. Il a rappelé que certains partis avaient exprimé des inquiétudes par rapport à l’opacité de ce fichier classé «donnée sécuritaire», d’après le prétexte avancé par Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur.

    «Dans le mémorandum signé avec les autorités algériennes, nous avons demandé l’accès au fichier électoral. Nous avons respecté la décision du ministère de l’Intérieur de ne pas le communiquer, mais il y a un souci de transparence. Le but de notre présence ici n’est pas d’interférer ou d’exiger (…). Nous ne sommes pas ici pour donner des leçons. Nous sommes venus pour présenter une évaluation impartiale des élections, du cadre juridique, du rôle de l’administration et des médias. Notre mission ne consiste pas à interférer dans le processus électoral. Nous ne sommes pas des arbitres», a-t-il dit, rappelant que la demande d’accès au ficher électoral est permise dans tous les pays où l’observation électorale se fait.

    La mission de l’UE a remarqué que les listes électorales ont été élaborées et révisées dans les communes sans qu’une consolidation nationale ne soit prévue par la loi. «Les copies des fichiers délivrées par l’administration, sous la forme d’un fichier communal sous un format électronique non imprimable et non copiable, ne sont pas exploitables et ne permettent pas un contrôle effectif de la fiabilité du dit fichier. Ceci affecte la confiance de certains partis et des organisations de la société civile», est-il observé.

    La mission a estimé qu’une plus grande transparence serait assurée lorsque l’accès systématique à toutes les étapes du processus de compilation et de consolidation des résultats sera assuré aux représentants des candidats et des partis. «Même si la loi ne le prévoit pas, il était souhaitable d’autoriser la présence des partis dans les commissions électorales de wilaya. Cette demande nous a été accordée. Nous avons demandé la publication des procès-verbaux consolidés par bureau de vote pour dissiper les inquiétudes au niveau national. Nous pensons que c’est une demande légitime, fondée sur notre méthodologie. La transparence est le but que nous voulions transmettre», a soutenu José Ignacio Salafranca. «La mission souhaite la publication de l’ensemble des résultats par commune et par bureau de vote lors de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel et par le ministre de l’Intérieur. Cela renforcerait la transparence et donc la crédibilité des élections», a-t-il ajouté.

    «L’établissement de nombreux partis, à trois mois du scrutin, n’a pas permis à la population de se familiariser pleinement avec leurs programmes et objectifs», a souligné la mission. Après la révision de la loi sur les partis en décembre 2011, le ministère de l’Intérieur a agréé une vingtaine de partis à la chaîne. Depuis son arrivée au pouvoir en 1999, le président Abdelaziz Bouteflika avait bloqué l’agrément de nouveaux partis sans aucune explication.

    «nos observateurs toujours présents sur le terrain»

    Que pense la mission de l’UE des réserves de la Commission nationale de surveillance des élections (commission Seddiki) qui a dénoncé l’annonce des résultats du scrutin alors que les opérations de dépouillement des bulletins se poursuivaient toujours ? «Le ministre de l’Intérieur a annoncé des résultats préliminaires. Seul le Conseil constitutionnel a le droit de proclamer les résultats définitifs, selon la législation algérienne. En ce moment précis, il y a encore du travail qui se poursuit au niveau des commissions électorales de wilaya. Nos observateurs y sont toujours présents», a répondu José Ignacio Salafranca. La vérification et l’addition des procès-verbaux après dépouillement au niveau national permettront, selon lui, de savoir si les résultats du scrutin du 10 mai ont été manipulés ou non.

    José Ignacio Salafranca a regretté la non-accréditation d’observateurs nationaux représentant de la société civile aux élections. «Bien que la société civile soit active sur les réseaux sociaux, la mission constate qu’elle n’est pas en mesure de jouer un rôle significatif (observation, sensibilisation des électeurs) dans le processus électoral», est-il souligné.

    La mission européenne d’observation considère les législatives du 10 mai comme «un premier pas du processus de réformes». «Un processus qui devra aboutir, après la révision de la Constitution, à la consolidation et à l’approfondissement de la démocratie et des droits de l’homme, en accord avec les légitimes aspirations du peuple algérien (…). Il faut se féliciter du fait que les élections se sont déroulées de façon pacifique. L’organisation a été généralement efficace grâce à la bonne préparation technique et logistique et grâce à l’expérience des fonctionnaires», a déclaré José Ignacio Salafranca. Il a qualifié de «grand progrès» la présence plus importante de femmes dans la future APN (141 sur 462 députés, soit 31,4%).

    L’ambassadeur de Turquie à Alger s’est interrogé, lors de la séance de questions-réponses, sur le fait que l’administration n’ait rien communiqué de la clôture des bureaux de vote jusqu’à l’annonce des résultats par le ministre de l’Intérieur.

     

    Fayçal Métaoui
  • no moment

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  • no moment

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  • Eseque l'oeil comptabilise abstention!!!!

    L’œil de Bruxelles

    Par : Azzeddine Bensouiah

    L’Union européenne a répondu favorablement à la demande de l’Algérie, en envoyant des observateurs pour les élections législatives.
    Huit “éclaireurs”, dépêchés par Bruxelles, sont déjà à pied d’œuvre depuis vendredi et vont préparer le terrain à la mission d’observation qui devrait comprendre, en tout, 120 personnes.
    Cette mission exploratrice devrait décortiquer la presse, la campagne électorale, le temps de passage des candidats dans les médias lourds, les textes législatifs régissant cette élection. Bref, tout ce qui pourrait l’aider à mieux préparer le travail des autres équipes d’observateurs devant arriver au début de la campagne électorale.
    Une première ! D’habitude, les observateurs conviés aux scrutins précédents se contentaient d’assister aux opérations de vote, généralement, dans les grandes villes et souvent triés parmi les soutiens du régime en place.
    Cette fois-ci, les choses sont différentes. Lors de ses multiples discours de circonstance, le président de la République a martelé que les élections de mai prochain seraient transparentes et que toutes les garanties du respect du libre choix des électeurs avaient été données.
    En acceptant de prendre part à la mission d’observation de ce scrutin, l’Union européenne ne compte, certainement, pas apporter une quelconque caution au pouvoir. Cette présence pourrait s’avérer une arme à double tranchant.
    Bruxelles, très à cheval en matière de principes démocratiques et de réformes politiques, a gardé, jusque-là une attitude fort positive vis-à-vis des réformes politiques annoncées par Alger, tout en affirmant qu’elle suivait de près l’évolution des choses sur le terrain.
    Et c’est dans ce sens que sa forte implication dans le scrutin de mai prochain est perçue comme un gage sérieux de sa part en direction des responsables algériens : des réformes politiques, c’est bon, encore faut-il que le peuple algérien en soit convaincu.
    Globalement, l’Union européenne ne veut pas s’immiscer dans “la cuisine algérienne”. Mais elle sera très regardante sur les conditions de préparation et de déroulement du scrutin.
    L’élection de la Constituante en Tunisie, en novembre dernier, devrait servir de leçon. Là, les observateurs du monde entier ont salué les conditions du déroulement du scrutin, peu importe qui en est sorti vainqueur.
    Dans le cas algérien, le véritable enjeu du scrutin reste le taux de participation. En cas de fort taux d’abstention, quelle serait la conclusion des observateurs de l’UE et d’ailleurs ? Toute la crédibilité du scrutin et, par extension, des réformes politiques, dépend de ce paramètre.