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muet

  • la muette devient bavarde!!!!!


    Les choses et leur nom



    C’est un ordre, il faut appeler l’armée l’armée et non pas la «Grande Muette», la grosse machine, le syndicat des généraux ou la faiseuse de présidents. L’exigence de vérité est arrivée et les choses ont des noms qu’il faut utiliser, de la même manière qu’un coup d’Etat, comme celui de 1965, ne s’appelle pas un «redressement révolutionnaire» mais bien un putsch, opéré d’ailleurs sous un faux nom puisque l’opérateur ne s’appelait pas réellement Houari Boumediène.

    Tout comme la récente dévaluation du dinar ne s’appelle pas un ajustement mais bien une perte de valeur, un pot-de-vin n’est pas une mesure d’accompagnement mais bien de la corruption. Qui fabrique les appellations ? Comme pour l’histoire, ce sont les puissants qui créent les dénominations et les imposent. Tragédie nationale, transition démocratique ou réformes présidentielles sont autant d’expressions imposées mais qui ne renseignent pas sur la chose à définir. Qu’est-ce qu’une tragédie nationale ? Une épidémie de choléra ? Qu’est-ce qu’une transition, sinon une autocratie qui refuse de finir ? Que sont des réformes quand le harcèlement des militants par la police continue, quand la loi sur les associations réprime et restreint encore plus ?

    En réalité, les expressions ont une vie ; certaines ont du succès et restent, comme «barons de l’informel» ou «police politique» ; d’autres disparaissent toutes seules comme «la main de l’étranger» et «mafia politico-financière» ou sur demande, comme «la grande muette». Quand aux réformes présidentielles, elles disparaîtront avec le Président puisqu’elles ne sont pas des réformes, même si les médias publics et la «presse parapublique», autre expression célèbre, continuent à les appeler ainsi. Reste un cas particulier : si l’armée continue de choisir les présidents sans rien dire aux électeurs, est-on en droit de l’appeler encore
    la «grande muette» sans risquer d’être réduit
    au silence ?

  • no moment

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  • En qualité de chef suprême des forces armées

    Dites quelque chose Monsieur le Président…

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    le 28.08.11 |

    Dites quelque chose Monsieur le Président… Ils sont certainement nombreux les Algériens à vouloir faire cette remarque au chef de l’Etat.

    Ils veulent savoir si Abdelaziz Bouteflika est véritablement sensible à leurs inquiétudes et à leurs souffrances. Ils veulent savoir si le chef de l’Etat, et chef suprême des armées, tient bien le gouvernail du bateau Algérie. Un bateau qui tangue au grès d’un terrorisme «résiduel» terriblement nuisible et un agenda de réformes politiques parsemé de pointillés…
    Nos jeunes officiers et civils, explosés par la horde terroriste à l’Académie militaire de Cherchell ce vendredi, n’ont pas eu les honneurs de la République. Le président Bouteflika n’a eu aucun mot de gratitude à leur égard ou de soutien à leurs familles. Nos dix-huit compatriotes, ravis à la fleur de l’âge, ont eu, comme les centaines de victimes du terrorisme ces dernières années, un silence troublant en guise d’oraison funèbre.


    Dieu reconnaîtra les siens, pas la République… Et ce n’est pas le jeûne qui a empêché Abdelaziz Bouteflika de rompre la parole juste après la rupture du f’tour. Même amoindri, le chef de l’Etat a tout de même trouvé la force et le temps pour bombarder les auteurs de l’attentat contre le siège des Nations unis à Abuja au Nigeria, en les condamnant avec «la plus grande fermeté». Le président Bouteflika a été plus sensible aux 18 victimes nigérianes qu’à nos 18 officiers. C’est un constat que tous les Algériens ont fait.
    Le chef de l’Etat est si prompt à réagir aux malheurs qui adviennent aux autres et ne pipe mot quand la malédiction frappe à ses portes. Avant Abuja, il y a eu en effet le double attentat en Norvège qui a fait plus de 80 morts.
    Là aussi, notre président a dû réchauffer les cœurs des Vikings du nord en condamnant également avec «la plus grande fermeté» «ces actes odieux (…) et lâches». Le roi de Norvège, Harald V, a dû apprécier, malgré son affliction compréhensible pour le sort de ses bons sujets. Sans doute que les Algériens auraient très apprécié que Bouteflika écourta son f’tour et s’en alla à l’Académie de Cherchell remonter le moral des troupes.


    Abuja, Oslo… Cherchell


    Un moral qui était ce jour-là dans les rangers de nos officiers choqués par ces invités-surprises qui ont ébranlé leur forteresse. Mais, les 18 officiers de l’Académie de Cherchell ne sont ni des fonctionnaires des Nations unies à Abuja ni des sujets respectés du roi en Norvège. C’est juste des civils et des militaires algériens. Et cela ne semble pas suffire pour mériter les hommages présidentiels, pas même un petit mot de condoléances. Après tout, le terrorisme tue tous les jours en Algérie, semble dire le Président…  La vérité est que le chef de l’Etat fait preuve d’un détachement «physique» et psychologique à toute épreuve vis-à-vis des Algériens et de leur quotidien. Après les avoir «soûlés» avec ses discours kilométriques quand sa voix portait, Bouteflika a tiré le frein à main.


    Il ne parle que quand il est obligé de le faire. Aux étrangers de préférence. Ces rares apparitions publiques et ses petites phrases lâchées à l’ouverture de la foire où ailleurs, furent des moments difficiles pour lui.
    On sentait que l’homme accomplissait des corvées protocolaires. Sans plus. Mais comment se taire face à cet attentat spectaculaire commis à l’intérieur même de la prestigieuse Académie de Cherchell et qui a fait près d’une vingtaine de victimes ? On ne peut pas se taire tout simplement. Le président Bouteflika l’a pourtant fait. Comme d’habitude…


     

    Hassan Moali