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oppresssion

  • La dérive du régime algérien : le pourissement jusqu’à l’explosion.

     

     

    Yahia Bounouar

     

     

    In kalimadz

     

    « Ceux qui rendent une révolution pacifique impossible rendront une révolution violente inévitable ».
    John Fitzgerald Kennedy

     

    Mais que fait donc le régime algérien ? Alors que de toute part le monde bouge, que les révoltes ( révolutions) arabes chamboulent la région, que le reste de la planète est confronté à une crise économique sans précédent, que les bouleversements géopolitiques sont entrain de modifier la face du monde, le régime à Alger, fait l’autruche et espère passer entre les gouttes de l’histoire.

     

    Partout sur la planète, dans les pays riches comme dans les autres, les dirigeants se creusent les neurones pour tenter de trouver une improbable solution. Partout, des scénarios sont élaborés, discutés, amendés. Partout sur la planète, des stratégies sont mises en place, même sans aucune garantie de succès. Partout des femmes et des hommes réfléchissent aux moyens de sortir d’une crise énorme. Partout des citoyens s’emparent de leur destin et pèsent sur les choix et tentent de trouver des solutions à cette phase historique de « transition globale ».

     

    Pendant ce temps, à Alger, poursuivant son petit bonhomme de chemin, à un rythme de septuagénaire, le régime algérien s’attèle à ce qu’il nomme des « réformes » qui lui permettront se succéder à lui même tout en faisant croire, tout à la fois, aux algériens et à la communauté internationale, qu’il y a eu «  une révolution » en Algérie.

     

    Pour faire comme les voisins, le pouvoir s’apprête à organiser des élections législatives sans dynamique politique citoyenne, ni libéralisation des médias, mais aussi et surtout sans changement de régime préalable.

     

    Après avoir été « socialistes » lorsque cela correspondait au contexte international dans les années 60 et 70, « capitalistes et libéraux », lors des décennies suivantes, ils seront « islamistes »  après le printemps arabe. L’essentiel pour eux, est de garder le pouvoir de manière exclusive, quelque soit l’orientation politique à adopter. Les dirigeants algériens actuels n’ont aucune conviction politique, ni vision stratégique. Leur seule ambition : demeurer au pouvoir et profiter des richesses du pays.

     

    De toute façon, cela fait maintenant plusieurs années que l’Algérie n’est plus gérée. Le chef de l’état, n’est pas en mesure d’assumer sa charge depuis le début de sa maladie en 2005. Ces déplacements se raréfie et il ne parle plus au peuple. Il arrive difficilement à organiser 4 à 6 conseils des ministres par an alors même qu’il a concentré la quasi totalité des pouvoirs. Lorsque la « rumeur » sur son état de santé prend de l’ampleur, il s’arrange pour apparaître à la télévision, aux coté d’un étranger de passage en Algérie. Le mandat du président du conseil constitutionnel a expiré depuis plusieurs mois sans qu’il ne soit remplacé. Le gouvernement, réduit à une équipe de collaborateurs est à la dérive et se donne en spectacle avec avec des « chamailleries » indécentes et indignes entre certains ministres et le premier ministre. La vie politique est au « congélateur ».

     

    Seul la manne financière et les appareils répressifs (police et DRS) tournent à plein régime. La première dilapidée sans retenue, ni réflexion a pour objectif d’acheter la paix sociale et d’inciter les algériens à renoncer à leurs droits et leur dignités en contre partie d’un argent qui leur appartient, de toute façon. Les seconds activent, également sans retenue, pour étouffer dans l’œuf toutes les tentatives d’organisation d’une quelconque contestation en utilisant les méthodes habituelles des régimes autoritaires comme la manipulation, le harcèlement, les arrestations arbitraires et les chantages en tous genres.

     

    Le régime algérien ne pourra pas, comme il l’espère, « tromper » l’histoire et le monde en jouant, dans le même temps, son propre rôle et celui de son alternative.

     

    A y regarder de plus près et si l’on enlevait seulement deux ou trois journaux, à bien des égards, l’Algérie de décembre 2011, ressemble étrangement à celle du début de l’année 1988. Combien de temps le pays peut-il encore tenir dans cette situation avant l’inévitable explosion?