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pauvreté

  • boutef s'en fout 100milliards de dollars pourvu, qu'il soit soutenu pas les USA , pendant ce tempsle peuple creve.

    L’Algérie est en passe de perdre plusieurs dizaines de milliards de dollars en valeur. A qui la faute ?

     

    (Communiqué de Jil Jadid)

    La crise financière américaine qui va très vite se transformer en crise boursière puis en dévaluation drastique du dollar aura des répercussions mondiales rapides et intenses. Comme nous l’avions écrit dès l’année 2009 (1), cet effondrement très prochain de la valeur du dollar était attendu depuis plusieurs mois (en fait depuis au moins 2008).

    Or, l’Algérie possède des réserves financières (excédant dû à la transformation de notre patrimoine naturel d’hydrocarbures en papier vert d’imprimerie), qui dépasseraient les 170 milliards usd. Il semblerait que rares sont les personnes qui auraient une idée précise de la gestion de ces fonds. Une bonne partie serait confiée à la bonne garde des Etats-Unis sous forme de T-Bonds.

    A part notre gouvernement, toute personne censée au fait des affaires du monde, savait depuis longtemps qu’il s’agit là du plus mauvais placement. Ayant personnellement écrit à ce sujet en attirant l’attention de l’opinion publique sur l’inéluctabilité de la dévaluation du dollar (dernier recours pour les Etats-Unis pour éponger une partie de leurs faramineuses dettes et ce, au détriment de pays tiers) et sur la nécessité pour l’Algérie de préserver ses avoirs en les transformant essentiellement en or (2 et 3) je ne peux qu’affirmer aujourd’hui, encore une fois, que nos dirigeants ont fait preuve soit d’un aveuglement coupable et d’une incompétence crasse, soit d’un choix délibéré en échange d’un soutien politique de la grande puissance. Il ne faut pas oublier qu’en Novembre 2008 (donc après le crach boursier de septembre 2008), le Président de la République avait décidé de mettre à exécution le changement constitutionnel pour lever la limitation des mandatures ! Faudrait-il voir ici une négociation de haut vol, pour un silence complice contre le patrimoine du pays et une compensation à l’annulation de la loi sur les hydrocarbures ?

    Quoi qu’il en soit, nous sommes à la veille d’un dérapage de la valeur du dollar qui peut atteindre 30 à 50% d’ici quelques mois, une récession mondiale qui se traduira par la baisse rapide du prix du baril de pétrole et un renchérissement inflationniste en partie importé (la valeur de nos importations pour l’essentiel en euro va croitre très fortement) et en partie interne à cause d’une politique gouvernementale irresponsable et incapable de prévoyance. A ce rythme, l’Algérie verra s’évaporer toutes ses réserves en quelques mois. Et bien sûr, nos gouvernants viendront encore une fois, nous dire que l’Algérie n’est pas concernée par la crise, comme elle n’est pas concernée par le printemps arabe, et qu’en tous les cas, ce n’est pas de leur faute s’il y a une crise mondiale qui laminera le pays !

    Les épreuves que l’Algérie va devoir affronter pour très bientôt, nécessitent un renouvellement profond et rapide des hommes qui sont aux commandes. Plus que jamais, l’Algérie a besoin d’hommes jeunes, actifs et capables de comprendre ce qui se passe vraiment dans le monde. Dans le cas contraire, le peuple ne tardera pas à scander en chœur et dans les rues de toutes les villes à l’attention du pouvoir : « Irhal !», dégage !

    Le coordinateur de Jil Jadid,

    Soufiane Djilali

    (1) 1er Novembre : Quel monde attend les héritiers du flambeau national ? In Le Soir d’Algérie du 27 octobre 2009.

    (2) Voir plusieurs textes sur jiljadid.com

    (3) L’Algérie en question, édité à compte d’auteur, juin 2011.

  • Pauvreté, chômage, injustice sociale : Les raisons de la colère.statistique de ouyahia myope !!!!!!

    zoom | © Sami K.

     

    Le gouvernement algérien n’aura pas eu le temps de se réjouir trop longtemps des résultats économiques enregistrés durant l’année 2010. Il y a à peine quelques semaines il se délectait en annonçant un taux de chômage de 10% et une inflation maîtrisée à 4,5%.

    Quelques mois plutôt, un ministre du gouvernement remettait en question l’existence même de la pauvreté en Algérie et ce même gouvernement nous présentait le bilan d’un quinquennat amplement réussi où pas moins de trois millions d’emplois et plus d’un million de logements auraient été créés.La révolte aujourd’hui, menée par des jeunes qui se révoltent pour ces mêmes questions, balaie d’un revers de la main tous les chiffres officiels déjà contestés par les experts et les observateurs. Il est vrai que de l’extérieur, il peut paraître paradoxal que les gens se révoltent et dénoncent la mal vie dans un pays qui dispose de 150 milliards de dollars de réserves de change et plus de 4000 milliards de dinars dans le fonds de régulation des recettes.

    Une caisse créée initialement pour préparer l’avenir des générations futures, mais ces ressources sont utilisées depuis deux ans pour éponger le déficit budgétaire. Au cours de la dernière décennie, plus de 200 milliards de dollars ont été déboursés dans des programmes de développement pluriannuels dont le citoyen a encore du mal à percevoir les effets sur son quotidien en terme d’amélioration des conditions de vie et du pouvoir d’achat. Et pour cause, 70% de ces montants ont été destinés à des projets d’infrastructure, d’équipement et de logement. Le gouvernement a profité de la hausse des cours sur le marché pétrolier au début des années 2000 pour rattraper le retard du pays en matière de développement infrastructurel. Le président Bouteflika en a également profité pour alléger le pays d’une dette extérieure de près de 40 milliards de dollars, ce qui a contribué à redorer l’image de l’Algérie vis-à-vis de l’étranger.

    Des chiffres trompeurs

    Mais, si l’Algérie a repris des couleurs sur le plan diplomatique, sa population continuait à en voir des vertes et des pas mûres avec un salaire minimum de 15 000 DA et un chômage qui touche 60% de la population active de moins de 30 ans et 21,5% des 15-24 ans. Certes, le gouvernement a réévalué le SNMG (salaire national minimum garanti) plusieurs fois puisqu’il était de 6000 DA au début de la décennie, mais cela restait bien insuffisant face à la cherté de la vie car selon certains économistes «ce ne sont pas des augmentations, mais des rattrapages de ce qu’il aurait fallu faire il y 4 ou 5 ans». Par ailleurs, comme l’ont expliqué certains syndicalistes, la hausse du SNMG profite beaucoup plus à ceux dont les salaires sont indexés dessus et qui sont surtout les cadres dirigeants. Autant dire que ces augmentations n’ont pas eu une importante incidence sur le niveau de vie d’une grande partie des salariés. D’ailleurs, en 2010, une étude sur le pouvoir d’achat au Maghreb réalisée par l’Intersyndicale de la Fonction publique, avait démontré que le SNMG en Algérie ne couvre que 26% des besoins minimums des ménages.

    Mais alors que les salaires évoluaient au compte-gouttes, l’inflation grimpait beaucoup plus vite atteignant près de 6% en 2009 et ramené à 4,5% en 2010, selon les chiffres officiels. Des chiffres qui, de l’avis de beaucoup d’observateurs, reflètent mal la réalité sur le terrain. Selon un chercheur du Cread (centre de recherche en économie appliquée et développement) interrogé précédemment par El Watan Economie, «les chiffres de l’ONS (office national des statistiques) sous-estiment l’inflation» car «il y a l’inflation apparente telle qu’elle est calculée à travers l’indice des prix à la consommation (IPC) et l’inflation ressentie par les gens chaque jour, qui est, elle, mal mesurée». Selon lui, ailleurs dans le monde, on estime que l’indice du coût de la vie est plus proche de ce qu’on ressent chaque jour, car il permet de «couvrir le gap» entre l’inflation apparente et celle qui est ressentie. Or, en Algérie, «il n’est pas calculé».

    Injustices et inégalités

    Seulement, il n’y a pas besoin d’un calcul mathématique pour constater qu’une large partie de la population vit mal et la progression de la mendicité, la clochardisation, l’informel et la précarité n’en sont que quelques indices.
    Ce malaise né d’une situation socioéconomique déplorable est d’autant plus exacerbé par un sentiment d’injustice et d’inégalité vis-à-vis de la répartition de la richesse du pays. «La richesse en Algérie est concentrée entre les mains d’un groupe social par rapport aux autres groupes sociaux », explique un économiste. Beaucoup de gens ne comprennent pas en effet comment un pays qui engrange en moyenne plus de 45 milliards de dollars de recettes en devises annuellement pendant près de 10 ans et accumule 150 milliards de réserves en devise ne parvient pas à faire vivre décemment 35 millions d’habitants.

    Pendant qu’une grande partie de la population peine à boucler ses fins de mois, une autre en profite pour s’enrichir. La multiplication des affaires de détournements et de blanchiment d’argent ou encore de corruption touchant tous les secteurs et à tous les niveaux de décision accentue la colère d’une population déjà malmenée. Cela d’autant qu’on a souvent l’impression que les principaux auteurs de ces actes ne sont guère inquiétés par la justice. L’affaire Khalifa ou encore plus récemment celles de Sonatrach et de l’autoroute Est-Ouest en sont de parfaits exemples.         

    Safia Berkouk