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sous controle

  • Cette information déformée qu’on nous sert……au quotidien!!

     

     

     

    Presse aux ordresMohamed Jebbara

    Il y a deux façons de traiter l’information.

    L’information fait partie qu’on le veuille ou non de l’arsenal éducatif, même si elle l’est de loin. Chez nous elle a toujours été utilisée par le pouvoir , directement ou indirectement pour distiller ce que ceux qui s’arrogent le droit de le composer veulent faire admettre ou lorsqu’elle leur échappe, ils la font censurer.

    Comme ce sont des militaires, généralement et jusqu’à présent, qui  s’occupent de ce rayon, celui-ci en a acquis les méthodes, la stratégie et la tactique. Une information, ou une désinformation, ne sont communiquées que pour produire un effet prévu et agencées pour le produire et seulement pour le produire et non pas pour informer. Cela englobe tous les moyens et tous les buts et est agencé en plusieurs plans, l’un derrière l’autre si l’un a failli, l’autre prend automatiquement la suite.

    Par l’action du temps, l’information, dans notre pays a perdu toute crédibilité en raison de sa déviance qui a fini par devenir claire et palpable pour tous, on ne peut mentir tout le temps. La rumeur l’a de ce fait remplacée graduellement, mais on s’est saisi de celle-ci et elle s’est trouvée en parallèle avec les canaux habituels et renforcé l’idée qu’il n’y a pas d’information juste et valable dans ce pays.

    La confiance en une information juste n’existe plus depuis longtemps et s’affiche comme la seule vérité : tout est faux. Cela détruit toutes les autres aires de confiance par dilution et détruit la société en parallèle avec d’autres tares.

    C’est pourquoi, que Saidani raconte une Histoire et que certains lui donnent raison, n’empêche pas d’autres de le contredire ou de prêcher la fausseté de son message. En fait on se concentre sur un effet de la nature de l’information chez nous, pour oublier la causalité essentielle, qui est que rien n’est sûr et qu’on n’a jamais de certitudes, qu’on nage dans le flou.

    La sortie de Saidani crée un foyer de polarisation de l’attention autour de lui, autour du FLN et autour du chef de l’organe de sécurité militaire. Il n’y a que ça de vraiment vrai. Le reste peut être vrai ou faux, est sans importance.  car le pays dans son ensemble est dans le fossé et divulguer un de plus, un de moins, cela ne change rien, à une certaine quantité de mal, on ne le ressens plus, je ne pense pas que des informations ça puisse changer la donne même si elles sont vraies, le mal domine notre vie publique, d’autant que l’inertie de chacun de nous est un élément affirmé.

    Pourquoi Saidani veut il polariser l’attention de cette façon ? Quel en est l’intérêt ? C’est ça qui est important. Mais comment le savoir sans scruter  son cerveau ou l’ouvrir ? Question difficile, car ses déclarations n’apportent rien de nouveau que de montrer qu’il a osé. Uniquement ça. Le reste n’a aucune espèce d’importance. Et s’il a été président d’une chambre c’est qu’avant, celui qu’il accuse, était à ses côtés, sinon il n’aurait jamais eu cette charge.

    Un changement s’est-il opéré ? Peut-on savoir lequel ? A-t-on dégommé celui qu’il incrimine ? Ce dernier a t-il perdu ses pouvoirs ? Le diktat sur l’information ne nous permets pas de le savoir, surtout que dans ce secteur, il faut montrer patte blanche et les journalistes qui la possèdent ne parleront pas. Ou bien peut être que Saidani tient son courage d’autre chose et quoi ?

    Finalement la sortie de Saidani ne fait que poser des questions au lieu d’expliquer des choses. Est-ce que son but était que les gens se posent des questions et pourquoi ? Sinon pourquoi cette sortie ?

    L’aspect éducatif résultant de cette information déformée qu’on nous sert depuis toujours est qu’après un demi-siècle de mensonges et de falsifications, la crédibilité a disparu, le mensonge est devenu roi, la confiance n’existe plus que chez les naïfs et comme rien n’est sûr, que l’homme ne contrôle plus son milieu devenu pourri,  le stress produit par l’absence de contrôle sur ce milieu rend tout le monde malade, les hôpitaux sont là pour l’attester, mais pire, les gens n’arrivent pas à se faire confiance pour changer les choses devenues abjectes.

  • La presse à l’origine de la crise du FFS ?

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Quand Laskri reprend la formule présidentielle des “terroristes de la plume”, cela donne  ceci : “Après les assassinats par balle, d’aucuns tentent aujourd’hui l’assassinat par la plume.” On le sait : c’est  plus courageux d’ignorer “qui tue qui” par balle et de désigner les tueurs de la plume !
    Le réflexe est désormais ancré dans le système : quand un responsable, une institution, un organisme, un parti, un syndicat ou simplement une personne se retrouve empêtrée dans les effets de ses imprudences, de ses agissements, de ses fautes ou de ses compromissions, il se retourne contre la presse et l’accable de prendre en charge le complot qui le vise. Celui par qui le scandale arrive s’en prend à celui par qui le scandale se sait !
    Le cas actuel du FFS est plus significatif que tout autre : le parti n’est en conflit avec aucune autre partie, pas même avec le pouvoir, dont il se faisait le champion des opposants mais qu’il veut aider à “réhabiliter la politique”. C’est le problème d’une direction qui n’arrive pas à expliquer, à sa base, les raisons d’une initiative dont l’incompatibilité avec la philosophie jusqu’ici fièrement brandie par le parti est flagrante. La potion sémantique du “mouvement dans le statu quo” n’a pas pris. “Ntsa yezra” (lui, il sait)… D’accord…, mais des militants attendaient l’effet de cet ingénieux “choix tactique” pour le lendemain du scrutin. Mais “nini” :  ni un bénéfice électoral ni une évolution politique du système ! Peut-être même que la direction “locale” ne connaît pas les véritables raisons de cet imprévisible acte de normalisation du FFS.
    Mais la question n’est plus dans ce mystérieux “choix tactique”. Les Algériens ne croient plus que le multipartisme, dans sa sociologie actuelle, et les élections, dans leur conception présente, puissent sortir le pays de son impasse historique. Les partis ont donc beaucoup moins d’ennemis qu’ils n’en fantasment et qu’ils ne le souhaitent, parfois.
    Comme tous les partis, le FFS vit une crise existentielle. Leurs militants, ceux qui n’ont pas inscrit leur plan de carrière dans l’avenir de l’appareil, se posent la question de l’utilité politique de ces mêmes appareils.
    Mais au lieu d’assumer la question du devenir de son parti, et voyant, devant le soulèvement massif de notables organiques, que l’arbitraire habituel n’opérera pas nécessairement, Laskri se rabat sur le bouc émissaire désigné, la presse, sans en identifier “les janissaires de la plume” qui “dictent à coup d’éditoriaux où le mensonge factuel le dispute à l’impudeur et à l’impudence des commentaires, la nouvelle feuille de route à des “militants” félons…”
    Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il leur dénie nationalisme, démocratie et… indépendance, comme si zaïmisme pouvait rimer avec indépendance !
    Sous peu, des sites et blogs prendront le relais de cette rafale d’insultes pour accabler les journalistes, dans l’anonymat du virtuel, d’autres maux, comme le racisme, l’antiféminisme, voire la xénophobie ou encore… l’homophobie.
    L’expérience “démocratique” algérienne, si elle a échoué, n’aura pas été avare de leçons. En voici une : l’intolérance à l’avis contraire est équitablement partagée entre le pouvoir et ceux qui le contestent (et, à l’occasion, pactisent avec lui). Et une autre : le statut d’opposant n’est pas un gage de démocratie.