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  • Le caricaturiste Djamel Ghanem victime d’une agression

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    Le caricaturiste Djamel Ghanem, qui encourt une peine de 18 mois de prison ferme et une amende de 30 000 dinars pour un dessin jugé attentatoire au président de la république mais qui n’a jamais été publié, a été victime d’une agression de la part de quatre individus, cet après midi à Oran, ville où il réside. Il souffrirait d’une fracture de la jambe et de plusieurs contusions. C’est ce que nous avons appris auprès de l’intéressé lui-même et de son avocat Me Abderrezak Fodil.

     

     

    Selon les témoignages que nous avons recueillis, un individu s’est présenté au café où travaille actuellement Djamel Ghanem et a demandé à lui parler dehors pour une affaire le concernant. Une fois dehors, trois personnes portant des capuchons sur la tête l’ont agressé par derrière et l’ont roué de coups avant de prendre la fuite. « Ce sont des jeunes que je n’ai jamais vu, de vrais malabars », nous a confié Djamel au téléphone.

    En se présentant au commissariat de son quartier pour déposer plainte, Djamel Ghanem a eu la mauvaise surprise de voir son téléphone confisquer par les policiers et son dépôt de plainte rejeté. « Reviens dimanche », lui a-t-on dit. Les policiers ont même refusé qu’il rentre en contact avec ses avocats. « Tu n’es pas en Amérique ! », lui a-t-on rétorqué.

    L’affaire de Djamel Ghanem, qui a commencé à prendre de l’ampleur sur le plan national, suscite également des réactions sur le plan international. La dernière en date est celle de l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF) qui a dénoncé, dans un communique rendu public ce mercredi, « l’acharnement du parquet » contre la caricaturiste et demandé « « l’abandon des charges d’outrage au président de la République qui pèsent à son encontre.


     

     

    Djamel Alilat
  • L'invisibilité du fantôme

     

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    L'éminent économiste Adam Smith avait, en son temps, théorisé sur «la main invisible du marché», mécanisme indépendant des lois et des hommes qui régule l'offre, la demande, la productivité et les prix par des interactions silencieuses. Le non moins éminent ministre des Finances algérien vient d'en faire une importante mise à jour en développant l'économie fantôme. Devant les députés de l'APN, il a expliqué qu'il n'y avait plus beaucoup d'argent dans les caisses à cause de la baisse de la rente, due à la baisse de la production des hydrocarbures et que donc, les augmentations de salaires des affiliés à l'Etat étaient imprudentes. Il savait bien sûr que les députés à qui il s'adressait venaient encore d'être augmentés pour passer à 400 000 DA mensuels. Mais il n'a rien dit à ce sujet, se contentant de parler d'économie ectoplasmique à des fantômes ennuyeux.

    Etaient-ils là, ces députés ? Et lui, Karim Djoudi, était-il vraiment là, ou tout ce monde était-il dans un cyberespace flottant et connecté ailleurs ? Car la question relative à l'invisibilité de la gouvernance et autres zombies dirigeants oscillant entre la vie et la mort structurés officiellement dans un gouvernement fantôme qui ne se réunit pratiquement pas est bien là. A qui parle-t-on ? A qui s'adressent les gouvernants, les députés, l'ENTV, les réformes et les bilans ? A des gens qui n'existent pas, sans réalité ou existence matérielle, gaz inodores qui se répandent dans l'air simplement pour occuper un espace qu'ils n'utilisent pas. De là, la main invisible du marché, rejointe en Algérie par la main invisible de Karim Djoudi, prend tout son sens et donne enfin une explication à l'errance collective. En fait, c'est toute l'erreur d'appréciation. Ce ne sont pas eux qui ne sont pas là, c'est nous. Ce ne sont pas eux qui n'existent pas, c'est nous. Ce ne sont pas eux qui sont mourants, c'est nous.

     

    Chawki Amari