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  • Certains-Autres !

      par A3ami Sa3id

    Il n’y a ni Boutef ni un autre

    C’est du cinéma ! Ils jouent, ils aiment jouer, nous sommes leurs jouets.
    Il n’y a ni armée, ni Drs, ni police, ni soutiens étrangers, il y a que nous sommes divisés pour des détails, des futilités, des riens remplis de rien. Il y a que nous sommes divisés comme les figues sur une planche. Que nous sommes divisés par ce qui doit nous unir. Que nous passons notre à nous diviser pour continuer à oublier nos intérêts: l’intérêt fondamental d’un pays: ne pas devenir une proie pour le monde entier. Comment s’unir et rester soi et servir son propre pays ? Comment produire et prendre la part qui te revient dans ce que tu as produit ? Comment investir pour produire ? Comment former ceux qui vont défendre leurs intérêts en défendant leur pays ? Comment discuter sans s’entredéchirer ? Comment sortir de cette impasse où ils nous ont emmené ? Comment vivre libre et digne sans voler, tuer, violer, torturer…? Comment prendre conscience que ceux qui sont au pouvoir depuis cinquante ans n’ont plus à donner, à changer, à faire d’autres que ce qu’ils savent faire depuis toujours…?

    Certains bien payés
    D’autres totalement castrés
    Certains complètement soumis
    D’autres ne subissent que mépris
    Certains torturés d’autres poussés à s’exiler
    Certains assassinés d’autres chèrement achetés
    Certains irradiés et d’autres poussés à tout arrêter
    Certains corrompus d’autres sont utilisés
    Utilisés pour cacher leurs lâchetés
    Certains surveillés d’autres manipulés au point qu’ils sont devenus pire qu’ils l’auraient souhaités
    Certains vivent dans les trous
    D’autres sont devenus complètement fous
    Certains ont pour métier la courtisanerie
    D’autres jouissent par la masturbation de la flatterie
    Certains sont parfaitement formatés
    D’autres sont crées pour tuer sans pitié
    Certains possèdent ce que leurs imaginations ne peuvent imaginer
    D’autres vivent dans une misère qui les a gravement laminé
    Certains croient que tout leur est permis
    D’autres pour un rien ils sont sévèrement punis
    Certains disent que tout est perdu
    D’autres errent sans objectif dans les rues
    Certains confondent leurs intérêts avec l’intérêt de la majorité
    D’autres passent leurs temps à vouloir éliminer les minorités
    Certains sont obsédés par les futilités
    D’autres ne supportent pas l’idée de l’unité
    Certains se contentent de boire, de dormir et de manger
    D’autres n’ont plus ni honneur, ni courage, ni dignité
    Certains confondent la liberté et la démocratie avec la servitude et la tyrannie
    D’autres vivent comme des pachas ou comme des zombies
    Certains sont convaincu que les langues font des pays
    D’autres affirment que celui qui ne prie pas ne doit être qu’un impie
    Certains dans leurs esprits ne respirent que l’Occident
    D’autres sont convaincus que dans leurs artères coulent l’orient
    Certains cherchent l’argent comme c’est lui qui va les sauver
    D’autres ont choisi de délirer, de détruire ou de rêver
    Certains sont disparus sans aucun espoir pour les retrouver
    D’autres les attendent sans aucun espoir de les récupérer
    Certains sont payés pour empêcher ceux qui veulent travailler, penser, créer, dessiner…
    D’autres sont obligés d’écrire pour se vêtir, manger, exister et se loger
    Certains se considèrent comme des entités indispensables à notre survie
    D’autres travaillent à nous humilier, à nous dominer et à nous pourrir nos vies
    Certains regardent les trains passés
    D’autres ne veulent pas renoncer au passé
    Certains changent de camps sans honte et sans se soucier de la moralité
    D’autres savent comment se placer là il faut quand le partage est décidé
    Certains sont morts mais plus vivants dans la réalité
    D’autres vivants sont déjà morts et enterrés
    Certains oublie au fur et à mesure leurs méfaits
    D’autres disent qu’ils ont tout fait même s’ils non rien fait

  • Voter, c’est remettre en selle un pouvoir illégitime, autiste et isolé

     

     

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    El Watan le 22.04.12

     

    Mustapha BOUHADEF

     

     

     

     

     

    A la veille du 50e anniversaire de l’indépendance du pays, s’annoncent des élections législatives, le 10 mai prochain, dans des conditions pour le moins déplorables pour les Algériens.

     

    Si le pari de la libération du territoire a été réussi, celui de la libération de l’homme, tel que prévu dans la déclaration du 1er Novembre 1954 n’est toujours pas acquis.  Les manifestations pacifiques ne sont pas toujours permises, notamment dans la capitale, et le droit de grève, remis en cause par le pouvoir, qui a promulgué une batterie de textes qui prorogent de fait l’état d’urgence théoriquement levé.  Le chômage atteint des records inégalés, le suicide même des enfants est devenu un phénomène de société, et le mal-vivre est le quotidien des Algériens. Il ne reste plus à la population, notamment les jeunes, que l’émeute pour poser leurs problèmes quand ils n’optent pas en dernier ressort pour la harga, à tel point qu’il ne se passe pratiquement pas un seul jour sans que l’on signale ces drames à travers le territoire national.

    La répression et la gestion des émeutes sont des points forts du régime autoritaire et policier. Les services de sécurité sont dotés de moyens humains et matériels ahurissants. La paix sociale à tout prix est achetée avec une partie de la rente pétrolière qui a échappé à la corruption. Des sommes faramineuses sont englouties dans l’import/import au détriment de la création de richesses source intarissable d’emplois, souci majeur de notre jeunesse. L’économie est en panne, et, au lieu de la développer, on recourt au crédoc puis à une dévaluation du dinar qui ne dit pas son nom afin de faire accroire par les chiffres qu’elle se porte bien. Pour faire baisser la fièvre, on casse le thermomètre !  Les droits à la santé, au logement, à l’éducation, à la culture, au sport, aux loisirs…, pourtant garantis par la Constitution, sont devenus des privilèges quand ils ne sont pas bafoués.  Au plan extérieur, la situation est très préoccupante.

    Attirés par son pétrole et sous prétexte d’instaurer la démocratie en Libye, les pays de l’OTAN y ont installé la guerre civile. Des armes de guerre y circulent à ciel ouvert, traversent nos frontières devenues poreuses, constituant ainsi une menace pour la sécurité du pays et de toute la région. La déstabilisation du Mali additionnée à celle de la Libye nous fait craindre le pire. Faute d’anticipation d’évènements, pourtant à nos portes, nos chancelleries sont violées, notamment à Gao où nos diplomates ont été enlevés, sans coup férir, par un groupe non identifié ! Souhaitons qu’ils retrouvent leur pays sains et saufs. L’Algérie, dont la guerre d’indépendance avait émerveillé le monde, jouissait d’un respect et d’une considération ; aujourd’hui ses ressortissants sont renvoyés par l’Italie, par exemple, la bouche scotchée sans qu’il y ait la moindre réaction immédiate de la part de nos  autorités ; les Italiens eux-mêmes sont plus outrés que nos responsables.

    Pendant ce temps à Alger, on déroule le tapis rouge à des étrangers, qui, en fait, ne représentent qu’eux-mêmes quand notre capitale n’est qu’une escale de quelques heures pour des responsables internationaux de haut niveau, attendus chez nos voisins devenus plus attractifs.  En fait, tous ces éléments montrent qu’il n’y a pas d’Etat protecteur de ses «sujets» car il n’y a pas de citoyens en Algérie ; il n’y a qu’un régime autoritaire et policier dont l’unique souci est de régenter la société pour se maintenir, perdurer et faire fructifier sa rente.  C’est dans ce contexte chaotique que le pouvoir, épaulé par d’insoupçonnables partis politiques, compte organiser les prochaines élections législatives.

    Ajoutons à cela le fait que des partis qui remplissaient les conditions d’existence en vertu de la loi n’ont pas été agréés alors que des dizaines d’autres, dont certains sont issus du sérail, l’ont été en un temps record, en vertu de la politique de l’octroi ; c’est à se demander si par ce subterfuge, la fraude attendue aidant, on ne cherche pas à imposer par un jeu d’alliances, même contre nature, une nouvelle carte politique, par le haut, à la mesure du prince du moment.  Cette opération semble être pour le pouvoir un préalable à l’autre élection à venir, autrement plus importante qu’est la présidentielle de 2014.  N’est-ce pas là, en définitive, l’enjeu principal des législatives ?

    La participation à ce scrutin, outre le risque de le voir se dérouler «à la Naegelen» est de cautionner, voire de participer à une recomposition par le haut. Il y a risque de contribuer à la remise en selle d’un pouvoir illégitime, autiste et isolé ; isolé, car il a tout fait pour détruire la société civile et les partis politiques crédibles, dont le rôle d’intermédiation entre lui et la population est leur raison d’être pour éviter toute explosion sociale dont personne ne peut prévoir les conséquences.  Le risque de la participation vaut-il la peine d’être pris ?

     

    Mustapha Bouhadef : ancien secrétaire national du FFS
  • Voter, pour qui ? Pour quoi ?

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Pour la première fois, le président de la République exprime clairement sa position au sujet de ce qu’il est convenu d’appeler le Printemps arabe. “ce qui se passe aujourd’hui sous le couvert de démocratie et de respect des droits de l’Homme reste sujet à débat. Car la démocratie, comme le développement, ne s’octroie pas comme un don et ne s’importe pas comme une usine clés en main.”
    Profitant de la commémoration de la Journée du savoir (Youm el-Ilm) qui, coïncide avec l’anniversaire de l’annonce par Bouteflika de “réformes approfondies”, il lance un véritable appel à la participation, enveloppé dans un éloge inédit du pluralisme et de l’élection. “l’élection doit être exercée en ce qu’elle constitue l’acte démocratique par excellence, l’indicateur de la citoyenneté et du civisme, un engagement national et un acte civilisationnel, enfin un droit et un devoir constitutionnel qu’on ne saurait nullement sous-estimer ou négliger.”
    C’est le chef de l’État qui, pendant douze ans, a gelé toute création de parti politique et tout agrément de syndicat autonome, développé toutes formes de pression et de répression contre la presse et s’est agrippé au monopole de l’audiovisuel qui trouve enfin que “le multipartisme, le pluralisme syndical, la liberté de la presse, constitutionnalisés dans notre pays en 1989, ont été une véritable école de formation et d’apprentissage, renouant en cela avec les traditions de pluralité du mouvement national”.
    Il trouve même dans cette “réconciliation” de 1989 avec le passé national pluraliste un argument pour le peuple qui doit se détourner de la    “tentation printanière” ou de l’apport de l’appel de quelque “partie étrangère”, ce qui revient au même. “Le peuple algérien (qui), comme tous les peuples sous domination, a appris qu’aucune partie étrangère, aussi démocratique et développée soit-elle, ne lui apportera le développement et la démocratie”.
    Maintenant que “l’État a donné toutes les garanties pour des élections libres et transparentes”, Bouteflika met la balle dans le camp des électeurs. Ils auront à mesurer leur citoyenneté à l’aune de leur participation et à mériter, par leur vote, le sacrifice de leurs aînés. “il appartient, donc, aux partis politiques, aux citoyennes et citoyens d’assumer leur rôle et de prendre leurs responsabilités, afin que les sacrifices des femmes et des hommes qui ont lutté pour l’Indépendance et l’intégrité territoriale de ce pays ne soient pas vains, et que ceux qui se sont voués à la défense de sa souveraineté et de son développement puissent avoir leur part de reconnaissance”, dit-il en conclusion de son message.
    Voici donc les rôles inversés : l’abstention au scrutin du 10 mai, si elle devait être excessive, exprimera l’insuffisance civique et la carence des partis. Tant pis pour nous : on n’aura pas donné la légitimité nécessaire à “cette haute instance (qui) figurera parmi les grandes institutions de   l’État”.
    C’est curieux cette insistance à voter, sur la foi d’une élection transparente, pour des partis sans programmes qui formeront une assemblée à la composition imprévisible, mais dont on sait qu’elle va voter des réformes que les électeurs seuls ignorent !

  • Pour qui voter?

     

    Les prochaines élections législatives seront-elles transparentes ?

    Par |
     

     
     
    Eu égard aux annonces faites, les prochaines élections sont une copie des précédentes.

    A partir des données officielles du ministère de l’Intérieur, il est utile de rappeler les taux de participation aux élections législatives du 17 mai 2007 et des élections locales du 29 novembre 2007 et ce afin de tirer les leçons pour les élections de 2012.

    Elections de 2007 : une assemblée non représentative

    Les élections législatives de 2007 ont façonné l’actuelle Assemblée nationale populaire (première chambre) pour les députés et pour les élections locales, le Sénat qui, en réalité, a peu de pouvoir étant une chambre d’enregistrement. Les trois partis FLN, RND, MSP, avec les hommes du président, contrôlent tous les portefeuilles ministériels. Pour les élections législatives, les inscrits ont été de 18.760.400, le nombre de votants de 6.662.383 donnant un taux de participation de 35,6%, avec des bulletins nuls de 961.751 (3,8%). Sur ce total, le parti du Front de libération nationale (FLN) a eu 1.315.686 voix par rapport aux votants (23%), le Rassemblement national démocratique (RND) 591.310 (10,3%) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP) 552.104 (9,6%). Cependant, le ratio le plus significatif est le nombre de suffrages exprimés divisé par le nombre d’inscrits ce qui donne : 7,01% pour le parti du FLN, 3,15% pour le RND et 2,94% pour le MSP soit un total de 13,10%. Comment 13% d'électeurs peuvent-ils alors engager l’avenir d’une nation ?

    Pour les élections locales, il convient de distinguer les Assemblées populaires de wilayas (APW) des résultats des Assemblées populaires communales (APC). Concernant les APW, les inscrits représentaient 18.446.626 (étrange - soit une diminution des électeurs entre l’intervalle de trois mois de 313774, le ministère de l’Intérieur ayant invoqué l’assainissement des fichiers) pour un nombre exprimé de 7.022.984 ; soit un aux de participation de 43,45%. Le FLN a eu 2.102.537 voix (32,14%) le RND 1.426.918 (21,89%) et le MSP 940.141 (15, 00%) soit un total de 69,03%. Par rapport aux inscrits, le FLN représente 11,40%, le RND 7,73% et le MSP 5,09% soit un total 24,52%.

    Pour les APC, il y a eu 8.132.542 votants soit un taux de participation de 44,09%. Le FLN a obtenu 30,05% par rapport au nombre de votants, le RND, 24,50%, le MSP 842.644 voix (10,69% ayant été distancé par le parti FNA qui a obtenu 836.305 voix soit 11,29%).Les partis de la coalition totalisent ainsi 65,24%, le mode de scrutin les favorisant. Par rapport aux inscrits le FLN représente 11,36%, le RND 8,68% et le MSP 4,56% soit un total de 24,60% presque semblable à l’APW. La moyenne arithmétique, élections législatives et locales, des partis du FLN/RND et MSP donne ainsi 18,85% soit à peine le un cinquième par rapport aux inscrits.

    Ainsi, outre le problème stratégique d’assainissement du fichier électoral pour plus de transparence pour éviter la fraude, combien d’électeurs réellement inscrits pour les élections de 2012 en comparaison à 2007 ? Trois leçons à tirer de cette démobilisation populaire de 2007. La première leçon est qu’il est unanimement admis par les analystes sérieux, privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie, qu’un changement de lois n’apporterait rien de nouveau si l’on maintient le cap de l’actuelle gouvernance politique et économique, les pratiques quotidiennes contredisant ces lois qui sont les meilleures du monde. La deuxième leçon est la prise en compte tant des mutations mondiales qu’internes à la société algérienne avec le poids de la jeunesse qui, parabolé, a une autre notion des valeurs de la société. Cela se constate à travers la baisse progressive du poids des tribus, des confréries religieuses et de certaines organisations syndicales (dont l’UGTA), du fait de discours en déphasage par rapport aux nouvelles réalités mondiales et locales. La troisième leçon est l’urgence de revoir le fonctionnement du système partisan et de la société civile.

    Un système partisan inefficient, une société civile éclatée 

    En effet, la Constitution de 1989 et la loi du 5 juillet de la même année ayant consacré et codifié le droit des citoyens à créer des partis politiques, un nombre considérable de formations politiques ont vu le jour, souvent sans véritable programme, ni perspectives sérieuses, se manifestant ponctuellement principalement à l’occasion de rendez-vous électoraux du fait des subventions de l’Etat (instrumentalisation de l’administration). En réalité si l’on tient compte des tendances au niveau de l’ancien parti unique des années 1980, c’est l’ancien parti du FLN éclaté en trois composantes. Il y a une forte ressemblance, pour donner une fausse façade démocratique, souvent avalisée avec complaisance par l’Occident pour des intérêts matériels, avec la démarche du pouvoir des anciens présidents égyptien et tunisien. Ces régimes ont volé en éclats après le printemps démocratique par le divorce du couple Etat-citoyens, montrant des créations artificielles bureaucratiques. Ces partis sans ancrage, le quota décidé par l’administrations, favorisant certains partis au détriment d’autres selon la conjoncture, en raison des crises internes qui les secouent périodiquement, du discrédit qui frappe la majorité d’entre eux, de la défiance nourrie à leur égard, sont dans l’incapacité aujourd’hui de faire un travail de mobilisation et d’encadrement efficient et de contribuer significativement à la socialisation politique.

    Quant à la société civile, sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traversent et sa relation complexe à la société ajoutent à cette confusion, qui est en grande partie liée au contexte politique actuel. Constituée dans la foulée des luttes politiques qui ont dominé les premières années de l’ouverture démocratique, elle reflètera les grandes fractures survenues dans le système politique algérien. Ainsi, verra-t-on rapidement se scinder en trois sociétés civiles fondamentalement différentes et antagoniques, porteuses chacune d’un projet de société spécifique : une société civile ancrée franchement dans la mouvance islamiste, particulièrement active, formant un maillage dense ; une société civile se réclamant de la mouvance démocratique, faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, et enfin, une société civile dite "nationaliste" appendice, notamment des partis du FLN, du RND, dont plus plusieurs responsables sont députés ou sénateurs au sein de ces partis dont l’UGTA appendice par excellence du pouvoir. Sollicitée à maintes reprises, et à l’occasion d’échéances parfois cruciales, et souvent instrumentalisée à l’instar des micro-partis créés artificiellement, elle manifestera souvent sa présence d’une manière formelle et ostentatoire, impuissante presque toujours à agir sur le cours des choses et à formuler clairement les préoccupations et les aspirations de la société réelle.

    Qu’en sera-t-il en 2012 ? 

    Il y a fort risque d’une très forte démobilisation populaire en 2012 sans changement de gouvernance et en perpétuant des comportements stériles du passé. Comme ces déclarations sans analyse sur la morphologie sociale, qui affirment haut et fort que l’Algérie est une exception en Afrique du Nord, annonçant déjà les tendances lourdes. Laissons au peuple le soin de choisir librement sans interférer. D’où l’importance à mes yeux d’une administration et d’un gouvernement de techniciens neutres durant cette transition, évitant pour les ministres d’être juges et partie. En voulant s’agripper à leurs fonctions, ces hauts responsables utiliseront les moyens de l’administration et miseront comme par le passé sur les quotas pour se faire élire et par là avoir l’immunité parlementaire. Comme il est posé cette question lancinante, faute de moyens par rapport au FLN, MSP, RND les nouveaux partis qui seront agréés trois mois avant les élections, (nous parlons des partis non instrumentalisés) la probabilité est de revoir en 2012 la même composante avec comme rajout certains partis instrumentalisés. Cela ne peut conduire qu'à décrédibiliser ces élections et à terme, la déflagration sociale inévitable que voilerait transitoirement la distribution passive de la rente des hydrocarbures, sans contreparties productives pour acheter une paix sociale éphémère.

    Car, une restructuration n’a de chance de réussir que si l’administration, les partis et les associations de la société civile ne sont pas au service d’ambitions personnelles parfois douteuses. C’est que la situation actuelle en Algérie montre clairement (sauf à ceux qui vont dans l’autosatisfaction, déconnectés des réalités sociales), une très forte démobilisation populaire due à ces signes extérieurs de richesses souvent non justifiées, la détérioration du niveau de vie de la majorité de la population. Et ce malgré des réserves de change dépassant de 180 milliards de dollars fin décembre 2011 dont  plus de 90% placés à l’étranger à des taux d’intérêts nuls pondérés par l’inflation mondiale. Ce qui  nous pousse à poser cette question déjà soulevée : pourquoi continuer à épuiser la ressource éphémère que sont les hydrocarbures si les capacités d’absorbation sont limitées ? Alors que l’urgence est de transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle, pour une production et exportation hors hydrocarbures sachant que dans 25 ans 50 millions d’algériens vivront sans hydrocarbures.

    Le pouvoir de la rente

    Cela pose la problématique d’approfondir la réforme globale, grâce à une transition maitrisée, pour se hisser au niveau des nouvelles mutations mondiales. Or, cette réforme est en panne depuis de longues décennies, du fait de rapports de forces contradictoires au sommet du pouvoir qui se neutralisent, renvoyant aux confits pour le partage de la rente. La réussite étant  avant collective et non celle d’une femme ou homme seul, n’existant pas de femmes et d’hommes providentiels, la moralité des dirigeants est fondamentale comme facteur de mobilisation, pour un sacrifice partagé. Les réformes souvent différées seront douloureuses dans les années à venir d’où un langage de vérité loin de la démagogie populiste. Comment dépasser  ce syndrome hollandais où tout est irrigué par la rente des hydrocarbures, avec un environnement des affaires qui se détériore, une corruption qui se socialise, des taux de croissance, de chômage d’inflation officiels artificiels, démobilisant la majorité de la population algérienne qui ne croit plus aux institutions actuelles et des hommes chargés de les diriger ? Pour cela, il s’agit de privilégier une bonne gouvernance en investissant dans des institutions démocratiques tenant compte des anthropologies culturelles, dans le savoir en misant sur la qualité et non la quantité, richesse bien plus importante que toutes les richesses d’hydrocarbures fondement d’entreprises compétitives. Cela suppose de profonds réaménagements politiques, Etat de droit, démocratie et développement dans le moyen et long terme étant dialectiquement liés. 

    Abderrahmane Mebtoul, expert et professeur d'Universités