Chakib Khelil a participé, hier, à  la cérémonie de commémoration du cinquantième anniversaire de l’Opep  qui s’est déroulée au siège du ministère de l’Energie et des Mines.  Confronté à la presse lors de cette sortie publique, la première depuis  son limogeage, l’ex-ministre a refusé d’évoquer le scandale Sonatrach.
Tarek  Hafid - Alger (Le Soir) - Khelil a retrouvé, hier, le siège du  ministère de l’Energie et des Mines, département qu’il a eu à diriger  durant 10 années. Sauf que l’homme n’est revenu qu’en qualité de simple  «invité». Il a été convié par Youcef Yousfi, actuel maître des lieux, à  participer à une cérémonie marquant le cinquantième anniversaire de la  création de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).  Durant la cérémonie, Khelil est resté au sein du groupe de convives aux  côtés des ambassadeurs des pays membres de l’Opep. Puis, au détour d’une  exposition de photos et de timbres, il se retrouve face aux  journalistes. Sourire en coin, l’ex-ministre leur serre la main. Puis  une question fuse «Avez-vous été convoqué par la justice dans le cadre  de l’affaire Sonatrach ?» Pour toute réponse, Chakib Khelil lâchera un  rire nerveux avant de rejoindre le groupe des VIP, au premier étage.  Gêne ou sarcasme ? A vrai dire, la réaction de Khelil est impossible à  décrypter. Néanmoins, la question reste aujourd’hui encore en suspens :  Chakib Khelil sera-t-il entendu par la justice dans le cadre des trois  affaires en justice (gazoduc GK3, programme de télésurveillance et  rénovation du siège de l’avenue Ghermoul) inscrites au dossier Sonatrach  Tout au long de l’instruction, les principaux prévenus ont affirmé  avoir agi sous la coupe de l’ex-ministre de l’Energie et des Mines. Il  est aujourd’hui évident que la gestion de ce dossier dépasse de loin le  pouvoir judiciaire. La présentation ou non de Chakib Khelil est avant  tout une question de volonté politique. De son côté, Youcef Yousfi  semble tout à fait serein. Interrogé hier sur la situation qui prévaut à  la Sonatrach, le ministre a répondu par un simple «bien, el  hamdoulillah». En fait, Yousfi s’apprête à mener une bataille à  l’international. A Vienne, plus précisément, où s’ouvre jeudi la réunion  de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). «Tout se  bâtit autour de la meilleure stratégie rationnelle qui consiste à  défendre les intérêts des pays exportateurs. C’est un intérêt  fondamental», a-t-il indiqué. Pour ce qui est du prix actuel du pétrole  brut, Youcef Yousfi a estimé que celui-ci est actuellement «acceptable,  plus intéressant que par le passé». Mais il n’hésite pas à afficher ses  intentions à 48 heures de cette rencontre. Pour lui, le «prix  raisonnable » du brut se situe dans une fourchette comprise entre «90 et  100 dollars ».
T. H.