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Le mépris de la SNCM

 

 

Ils n’ont pu passer les fêtes auprès de leur famille

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Des familles algériennes ont été abandonnées au port de Marseille alors qu’elles devaient prendre le bateau pour Skikda.

Des passagers ? Apparemment moins que ça. Des personnes parquées derrière des grilles, sans information, sans nourriture, ni boisson, ni même accès aux toilettes. Voilà comment la SNCM traite ses clients, du moins ceux qui devaient embarquer, dimanche à 17 h, pour l’Algérie, où ils souhaitaient fêter l’Aïd El Adha (demain). Des familles entières, avec enfants, vieillards, le toit de la voiture croulant de bagages, certains arrivaient de Grenoble, de Paris, de Londres.

Munis de billets payés 350 à 500 euros, parfois réservés depuis plusieurs mois, ils se sont présentés, comme prévu, à la porte Chanterac, trois heures avant le départ du bateau pour Skikda. Mais sur place, ils n’ont trouvé qu’une grille fermée gardée par les forces de l’ordre appelées à titre préventif par la compagnie, qui savait dès la matinée que des problèmes allaient se poser à l’embarquement du soir. C’est que la veille déjà, une cinquantaine de passagers, qui devaient embarquer sur le ferry Tariq Ibn Ziyad, sont restés en rade, faute de place sur le navire.

Explication officielle : un «bug informatique» dû à un «changement de logiciel» aurait entraîné un surbooking. Mais aux dires des habitués des ferries pour l’Algérie, les trafics de billets et les cartes d’embarquement achetées 20 euros sous le manteau sont monnaie courante. Toujours est-il qu’hier, après avoir dormi dans leurs voitures pour la plupart, les passagers de samedi se sont représentés à l’embarquement... provoquant à nouveau le surbooking du bateau pour Skidka. D’autant que dans la journée, des billets ont encore été vendus par des agences de voyage !

Qui allait pouvoir embarquer ? Qui allait rester à quai ? Pendant trois heures, les malheureux passagers ont poireauté dans le froid, furieux, épuisés après des heures de route, mais étonnamment calmes et dignes. A 16h 30, le chef d’escale a finalement été dépêché pour les informer, toujours derrière les grilles, que sept voitures seulement, sur les 38 en attente, pourraient monter à bord. Problème : comment le choix allait-il s’opérer ? Par ordre d’arrivée à la porte Chanterac ? En donnant la priorité aux réservations les plus anciennes ? En privilégiant les familles avec des enfants en bas âge ?

Toujours derrière les grilles du port, dans la plus grande confusion, toutes les hypothèses ont été avancées. Jusqu’à ce que le chef d’escale, en liaison téléphonique avec le bateau, propose d’embarquer tous ceux qui accepteraient de laisser leur voiture à Marseille. Le gardiennage ? Ah non, il ne faut pas y compter. Protestation, premiers cris de révolte chez les passagers...
Et soudain, la nouvelle tombe : «Trop tard : le bateau a appareillé, il vient de partir»... La SNCM, «désolée pour ce désagrément», a promis d’embarquer tout le monde, mardi matin, sur le Méditerranée.
En attendant, les passagers auront droit à la royale indemnité de 60 euros par personne et par jour. Pas même de quoi se payer l’hôtel.

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