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le tueur d'appelés( service national)

 ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
L’AIS désavoue le FIS

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L’appétence des formations islamistes qui ne jurent que par la victoire au rendez-vous électoral du 10 mai prochain continue de faire des émules, y compris parmi les «déclassés» de la nébuleuse terroriste des années 1990. 
L’appel au boycott des élections lancé par des dirigeants de l’ex-FIS n’a pas tardé à faire réagir d’anciens responsables de son bras armé, l’AIS en l’occurrence, qui annoncent la tenue prochaine d’une réunion «au sommet» de cette organisation, élargie à «certains » dirigeants du parti dissous, afin d’adopter une position définitive vis-à-vis des législatives. A s’y méprendre, c’est le journal étatique Annasr paraissant à l’est du pays qui consacre les pages centrales de son édition de jeudi dernier à un long entretien avec, simultanément, l’ancien «émir» régional de l’AIS, Mohamed Boujenana et le responsable de l’information de cette même organisation, Hamdane Saâda Khelkhal. Sur fond de surenchères, les deux ex-responsables de l’organisation terroriste, qui ne considèrent plus la démocratie comme une impiété, abordent la question des prochaines législatives par un discours bicéphale qui met en avant, notamment, «les interdits qui frappent encore les anciens membres de la Jamaâ», l’organisation terroriste de l’AIS s’entend. Un contexte qui ne favoriserait donc pas leur réémergence dans le giron de l’activisme islamiste. «Pour la Jamaâ, la crise est dépassée en vertu d’un accord qui n’est pas respecté dans son intégralité au profit des éléments de l’AIS qui ne jouissent pas tous de leurs droits civiques et politiques bien qu’ils ne soient pas concernés par les dispositions d’interdictions contenues dans la loi portant réconciliation nationale, d’où, poursuit Boujenana, la légitimité de ces élections est remise en cause dès lors qu’elle ne concernent pas une frange du peuple algérien et tant que des militants de l’ex-FIS n’ont pas le droit d’y participer ou de se porter candidats». L’ex-«émir» régional de l’AIS pense, cependant, que «l’engagement du président de la République pour la tenue d’élections qui ne ressembleraient pas aux précédentes joutes, l’accréditation de nouveaux partis politiques, à l’instar du FJD de Abdallah Djaballah, sous la pression de la rue, et l’influence des révolutions arabes sont autant d’aspects positifs pour cette échéance». Volte-face. Ce clin d’œil au parti de Djaballah, qui a ouvertement tendu la main à l’ex-FIS et promis de réparer «le préjudice qui affecte ses militants» est rapidement rattrapé par de lourds soupçons que l’ex-émir ne s’embarrasse pas de porter à l’endroit du cheikh. «Plusieurs partis en lice ont été créés par le pouvoir pour une mission précise, celle de réussir ces élections et nous craignons qu’il existe parmi les nouvelles formations accréditées, un parti habillé de barbe et de kamis qui serait chargé de rééditer le même rôle joué par le RND lors de sa création en 1997. Aussi, nous n’écartons pas le fait que ce rôle soit dévolu au parti de Djaballah.» Surenchère. Plus qu’une quête de garanties, l’allusion de l’ex-chef terroriste s’apparente plutôt à une offre de service à qui mieux-mieux, s’agissant du «soutien» qui se dégagera du conclave annoncé des «figures de proue» de son organisation d’autant plus qu’il n’omettra pas de citer dans son entretien un autre «leader» islamiste, Abdelmadjid Menasra, «auquel on a refusé l’agrément dans un premier temps en raison de la présence d’éléments de l’ex-FIS parmi les membres fondateurs de son parti». Les deux responsables de l’ex-AIS, qui se disent étonnés de l’appel au boycott des élections lancé par des dirigeants de l’ex-FIS, réfutent à quiconque le droit de préconiser de manière unilatérale, une position vis-à-vis des élections législatives au nom de leurs organisation et parti, tous les deux dissous. «Notre position et notre soutien seront tranchés lors d’une rencontre de tous nos responsables élargie à quelques dirigeants de l’ex-FIS. Ce qui est certain, cependant, notre soutien ne sera en aucun cas accordé à un parti non-islamiste.» Une rencontre à laquelle prendra probablement part l’ancien porte-parole de l’instance exécutive de l’ex-FIS à l’étranger, Rabah Kébir, connu surtout pour ses accointances avec la branche armée du parti dissous — il avait été condamné à plusieurs reprises pour activités terroristes par les cours spéciales instaurées au début des années 1990 —, de ses divergences et désaccords avec les dirigeants de la nébuleuse intégriste. L’arrivée de Rabah Kébir, en Algérie dans les prochains jours, est sournoisement annoncée par les deux «interviewés» du journal Annasr dans ce qui s’apparente à un début de redéploiement des sinistres acteurs de la décennie noire. 
K. G.

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