Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Alger achète sa survie même au Mali

 


Par Le Matin DZ 

 

Après l’Afrique du nord, c’est par le Mali que l’impérialisme wahhabite affûte sa sous-traitance de la conquête de l’Afrique de l’Ouest, au profit de l’impérialisme occidental. Le pouvoir algérien n’aura d’autre choix que de se soumettre à ce plan diabolique contre l’émancipation des peuples d’Afrique.

 

L'Azawad est devenu le laboratoire de l'islamisme radical. L'Azawad est devenu le laboratoire de l'islamisme radical.

 

Avant de tomber entre les mains des hordes armées islamistes, la ville de Gao était une ville paisible où il faisait bon vivre. Les gens vaquaient à leurs affaires paisiblement. C’était une ville carrefour, la porte ouverte sur le désert à partir du fleuve Niger. C’était le passage vers le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, l’Atlantique d’un côté et la Méditerranée de l’autre. C’était aussi le passage vers l’Europe à partir de la Libye. C’était une ville cosmopolite, et malgré ses 98% de musulmans, elle accueillait des chrétiens, des animistes, des sans religions. Gao la musulmane abritait même des débits de boissons alcoolisées sans complexe aucun, ouverts à n’importe quel moment. C’était la ville qui vous invite à faire comme vous voulez, à la seule condition de ne pas contrarier la loi malienne.

 

Jusqu’au jour du samedi 31 mars vers 8h40, où elle sera secouée par les premiers coups de feu, qui l’ont précipitée brutalement en enfer. Il semblerait que ce soient les Touaregs laïcs du MNLA qui sont entrés les premiers à Gao et ce n’est qu’après qu’ils ont été supplantés par les hordes islamo-fascistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao), une branche dissidente d’Al Qaïda au Maghreb. Ils se sont distingués par leurs drapeaux noirs sur lesquels étaient écrites des références à l’islam en arabe. Deux heures après ce sont les armes lourdes venues de Libye qui sont entrées en scène, détruisant tous les bâtiments publics, parmi eux, les banques,  l’administration, etc. L’armée a essayé de résister un moment, et cela n’a pas marché, après quoi ils ont fuis, suivis des employés administratifs. Les militaires qui sont restés ont été pris un par un dans leurs maisons. Il aura fallu 72 heures pour que Gao et tout l’Azawad tombe entre les mains de ces bandes armées. A partir de 15 heures du même jour le pillage systématique de la ville avait déjà commencé. Ils pillaient systématiquement les maisons des notables de la ville et toutes celles où il y avait quelque chose à piller en violant les femmes à l’occasion. Le lendemain ils se sont adonnés au pillage de tous les bureaux. Au tribunal, ils ont détruit tous les dossiers. Ils se sont ensuite dirigés vers la prison et ils ont libéré tous les prisonniers. Même des champs privés ont été séquestrés pour établir leurs camps d’entraînement.

 

Depuis sept mois maintenant, Gao est sous occupation des narco-salafistes du Mujao. Ils se comportent comme des gangsters, qui sont organisés en bandes armées. Ils sont puissants et riches. Ils vivent de trafic de drogue, de contrebande et de rançons d’enlèvements. Dès leur prise en main de la ville, ils imposèrent la chari’a. Les habitants de cette ville n’avaient pas le choix ou ils se soumettent ou ils sont morts. Ils essayent de survivre avec ça en attendant peut-être d’être délivrés un jour de ces hordes criminelles et barbares. Depuis sept mois il n’y a plus que la chari’a qui gouverne, plus de radio, plus de télévision, plus de musique, plus d’alcool. 

 

Gao est tombée entre les mains de gangsters sous couvert d’un islam barbare qui donne des coups de fouets, séquestre les gens, ampute, lapide, torture et viole. Le Mujao ne veut plus entendre la voix des femmes. Si une voix de femme est entendue, on la cherche et on la fouette. A Gao il n’y a plus de liberté, ni pour les hommes, ni pour les femmes et pour les femmes c’est pire. Les femmes n’ont plus le droit de se rendre au fleuve pour leurs occupations habituelles. Ce n’est plus les femmes qui font le marché, c’est plutôt les hommes qui assument cette tâche. Celles qui n’ont pas de mari peuvent aller à condition de se voiler de la tête aux pieds et porter des gants. Si une femme n’observe pas ces recommandations elle est conduite à la place publique et elle est fouettée. Ils prennent les femmes contre l’avis des parents, pour en faire des objets sexuels où elles doivent coucher avec plusieurs hommes à la fois. La journée lorsqu’ils partent, ils les enferment pour qu’elles ne puissent pas s’enfuir. 

 

Lorsqu’elles n’ont pas atteint la puberté, les filles doivent rester cloisonnées chez elles, et n’ont même pas le droit de s’asseoir sur le seuil de leurs portes. La prison de Gao est devenue la prison des femmes où elles sont systématiquement violées. Il s’y trouve même des femmes enceintes. Les couples qui se déplacent dans la ville sont systématiquement arrêtés et contrôlés, ils doivent prouver leurs liens de mariage. En somme des pratiques qui contredisent tout ce qui peut représenter un Etat de droit. 

 

Depuis le 31 mars les cours ont été officiellement arrêtés. L’année scolaire 2012-2013 a tout simplement été annulée. Même s’il y a une volonté de rouvrir l’école, il n’y a plus de personnel pour le faire. Déjà avant que Gao ne bascule en enfer, le nombre des instituteurs et enseignants était insuffisant. Cette situation arrange plutôt la rébellion, car des enfants de 12 à 13 ans sont enrôlées par le Mujao. Les enfants sont appâtés par des gadgets comme les vélos, les téléphones portables, ces enfants n’ont de toute façon n’ont pas d’autre choix que de s’y soumettre. Après avoir été recrutés, ils son éloignés de leurs parents. Habillés à l’afghane ou en treillis, ils suivent des formations dans des camps, qui se résument à des entrainements physiques, des maniements d’armes et un endoctrinement religieux par un discours islamiste radical. Il n’y a plus également d’activité économique, ni de tourisme. Il n’y a plus de travail, le Mujao est devenu le seul employeur. Depuis la vie est devenue plus chère. Les loyers, la nourriture, tout est devenu excessivement cher. 

 

Beaucoup de personnes, habituées à une relative liberté n’ont pas supporté tout cela et se sont enfuis par milliers de la région. Le peu de chrétiens qu’il y avait ont été obligés de quitter Gao dés le premier jour même de l’occupation. 

 

Mais ces pratiques barbares ne sont pas spécifiques au Mujao dans son occupation de Gao. 

 

C’est toutes les populations du territoire de l’Azawad, - depuis son occupation par les hordes islamo-fascistes, qui se sont partagées les grandes villes et leurs régions, tel, Ansar Eddine à Tambouctou et le Mujao à Gao – qui subissent cette situation de violation des droits de l’homme et de crimes contre l’humanité, abandonnées à leur sort sans aucun moyen de défense. L’identification de leur ennemi ne présente aucun doute, il s’agit bien de l’idéologie islamo-fasciste, soutenue par le Haut conseil islamique, dominé par les wahhabites et les monarchies pétrolières du Golfe. Leur appétit ne s’arrête pas uniquement au nord Mali, car ils menacent aussi d’instaurer la chari’a au sud Mali pour l’inféoder. C’est tout le Mali qui est menacé par cette idéologie obscurantiste et fascisante. Si ce n’est pas toute la région qui est englobée dans leur projet impérialiste, avec la complicité de pouvoirs mafieux locaux.

 

A ce sujet, l’Algérie représente une pièce principale dans leur puzzle. Les signes complices du pouvoir algérien ne cessent de transparaître à travers la main tendue aux terroristes islamistes, que ça soit en Algérie ou au Mali, la construction de l’une des plus grandes mosquées au monde et les réformes conduites par Bouteflika qui ont épargné tout ce qui se rapporte à une référence obscurantiste religieuse. Toute diversion soit-elle, avancée par les stratèges de l’impérialisme wahhabite avec la complicité des pouvoirs mafieux locaux, y compris le pouvoir algérien, pour disqualifier le Mujao et toute autre organisation terroriste en faveur de la reconnaissance du groupe Ansar Eddine, ne vise qu’à légaliser leur idéologie fascisante, pour la rendre acceptable par les populations locales.  

 

Pendant ce temps-là à Bamako se déroulent périodiquement des marches auxquelles participent en majorité les déplacés du nord, qui se comptent par milliers, demandant aux instances internationales, les Nations unis, l’Union européenne, la Cédéao, à l’Union africaine, à l’armée malienne, celle de la Mauritanie, de l’Algérie, de venir en assistance à peuple en danger, pour libérer le peuple du Nord-Mali de la barbarie des islamistes. Peine perdue, car la jonction des impérialismes occidentaux et wahhabite n’ont aucun intérêt à délivrer le Nord-Mali de l’obscurantisme religieux. Si une intervention militaire aura lieu, c’est plutôt pour le renforcer.

 

Youcef Benzatat

Les commentaires sont fermés.