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Nos ministres mentent en direct le cas ghoul

CANDIDATURE DE BOUTEFLIKA :
Belaïz dément les propos du président de TAJ
Ghoul : le grand bluff

 

Le ministre de l’Intérieur a nié, hier, le fait que Abdelaziz Bouteflika ait retiré les formulaires de souscriptions de signatures individuelles. Tayeb Belaïz oppose un démenti cinglant à l’annonce faite la veille par son collègue et patron de Tadjamou Amel El Djazaïr qui affirmait avoir lancé la campagne de signatures en faveur d’un quatrième mandat pour le président sortant.

Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
Ghoul joue et perd. Le coup de bluff du ministre des Transports et président de Tadjamou Amel El Djazaïr n’aura tenu qu’une seule journée. «Cette question de savoir si Bouteflika est candidat ou pas fait partie du passé ! Je vous annonce que, nous concernant, et à partir d’aujourd’hui, nous sommes officiellement en campagne pour la collecte des signatures au profit de notre candidat, Abdelaziz Bouteflika.

Je ne peux être plus clair et je ne parle pas dans le vide», avait annoncé Amar Ghoul, samedi, lors du lancement du «Groupe de fidélité et de stabilité», une coalition de «nano-partis» œuvrant pour un quatrième mandat en faveur de Bouteflika.
La réponse du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, département chargé de la délivrance des formulaires de souscriptions de signatures individuelles, ne s’est pas faite attendre. «Jusqu’à présent, le président de la République n’a adressé aucune demande au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales exprimant le vœu de présenter sa candidature à la prochaine présidentielle», a déclaré Tayeb Belaïz, au Conseil de la nation, en marge de la cérémonie de clôture de la session parlementaire d’automne.
Pourtant, samedi, lors de la kermesse organisée par TAJ à Sidi-Fredj, Ghoul s’est mis dans la position de leader du «bloc politique» pour le quatrième mandat. Le ministre des Transports a tenté un gros coup dans l’espoir de devancer ses deux «alliés» les plus zélés : Amar Saâdani et Amara Benyounès. «Ghoul est au même niveau d’information que l’ensemble des Algériens, il ne sait absolument rien des intentions du Président Bouteflika. Néanmoins, il reste persuadé que ce dernier va se présenter pour la quatrième fois consécutive.
Le patron de TAJ ambitionne d’être nommé directeur de campagne de Bouteflika. Il est convaincu que ce poste est d’une importance capitale. Ali Benflis et Abdelmalek Sellal, qui l’ont occupé auparavant, ont été nommés au Premier ministère et ont atteint le statut de présidentiable. Il est ambitieux et ne veut surtout pas être devancé par Benyounès et Saâdani», explique un proche du ministre des Transports.
A la tête d’un parti très modeste, Ghoul peut à la limite concurrencer Amara Benyounès et son MPA mais pas Amar Saâdani malgré un FLN fortement déstabilisé. D’où l’idée de rassembler un maximum de petites formations politiques, dont certaines n’ont même pas encore été agréées. «Ghoul n’a eu aucun mal à convaincre les responsables de ces partis, il lui a suffit de passer des appels téléphoniques.
Le patron de TAJ est un personnage important, il est membre du gouvernement et est donc censé être très informé. Ses interlocuteurs ne pouvaient qu’accepter de le suivre pour cette méga-opération de soutien à Bouteflika», note notre source. Ghoul pensait faire mieux que la défunte «Alliance présidentielle» lancée en février 2004 — il y a très exactement dix ans — par le FLN, le RND et le MSP. Samedi, ce n’était pas trois mais trente et un partis politiques qui sont venus en renfort soutenir Abdelaziz Bouteflika.
En fait, dans la salle de conférences de l’hôtel Ryadh de Sidi-Fredj, il n’y avait que treize «nano-partis». Encore un coup de bluff de Ghoul. «Le président de TAJ a annoncé le ralliement de trente et une formations politiques. C’est faux, car sur la scène ils n’étaient que treize.
Et encore, certains étant incapables de mobiliser leurs militants sont venus avec leurs enfants ou leur chauffeur. Les dix-huit autres patrons de partis ont bien été contactés par téléphone mais n’ont pas daigné assister à cette rencontre».
Il a donc suffi d’une phrase du ministre de l’Intérieur pour que s’effondre le plan de Ghoul. Le ministre des Transports a fini par perdre le peu de crédibilité qu’il avait. Cet épisode tragi-comique démontre surtout qu’il n’y a aucun metteur en scène pour diriger le feuilleton du «quatrième mandat».
T. H.

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