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  • Ces caïds qui narguent le peuple en toute impunité.

    MARCHÉ DE L’INFORMEL


     

    Des membres du gouvernement auraient été photographiés en train de négocier l’achat ou la vente de devises au square Port-Saïd d’Alger.

    Seule l’activité illégale et parasitaire sous-tendant toute forme de violence paie en Algérie? L’Etat est-il à ce point incapable d’assainir la situation sociale? Il y a un grand risque qu’en cédant devant les groupes de pression, de surcroît mafieux, le gouvernement leur livre le pays sur un plateau en argent, le pays aux lobbies et à différentes mafias. Le silence de l’Etat est la prime offerte à ce type de délinquance en col blanc depuis ces dernières années. Plus on agit hors du cadre légal, plus les pouvoirs publics cèdent et reculent. L’impuissance du gouvernement devant les caïds du commerce informel illustre bien cette tendance invariable depuis quelque temps. Ces barons, partisans du commerce de bazar, narguent et défient toutes les réglementations et lois régissant l’économie. Qui sont-ils ces «intouchables» auxquels l’Algérie est insidieusement livrée pieds et poings liés? Et, pourtant, il n’y a pas si longtemps, le Président Bouteflika a souligné la détermination de l’Etat à protéger l’économie nationale des pratiques parasitaires et de la fraude.
    Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a reconnu mercredi dernier l’existence d’une mafia financière qui a pris en otage l’économie algérienne. Les seigneurs politico-financiers, les barons de la contrebande, les caïds du marché parallèle étouffent l’économie nationale sur fond d’une complaisance inavouée.
    Ces nouveaux maîtres de l’import-import, produits de l’impréparation et de l’ouverture incontrôlée à l’économie de marché, ne cessent de se renforcer et de tendre leurs tentacules à travers toutes les institutions de l’Etat, en s’appuyant sur la fraude et la corruption généralisées, conjuguées à la déliquescence de l’Etat.
    Cela se produit alors que l’économie nationale est exposée aux fluctuations du prix du baril de pétrole. Des membres du gouvernement auraient même été filmés et photographiés en train de négocier l’achat ou la vente de devises à la bourse clandestine du square Port-Saïd d’Alger. Cette haute place de la finance informelle, éclaboussant gravement les plus hautes sphères de l’Etat, reste immuable. Des centaines de millions d’euros et de dollars y sont achetées pour être expatriées.
    «Des importateurs paient leur avance à leurs fournisseurs en Chine ou en Turquie ou ailleurs avec des devises achetées sur le marché parallèle, car avec le système de la lettre de crédit, ils ne peuvent plus verser par transfert libre les 30% d’avance habituels à leur fournisseur», avouent quelques informateurs anonymes, une pratique qui s’est accentuée ces dernières années.
    L’instauration du crédit documentaire (Credoc) obligatoire dans tout paiement d’une importation a orienté vers le marché parallèle une partie des opérations financières des acteurs du commerce extérieur, industriels et importateurs. Il existe même un mouvement de plus en plus étendu d’évasions de capitaux, qui ont été soustraits au fisc, indique-t-on encore.
    Sur un autre angle, selon certains experts économistes, «la loi de finances complémentaire de 2009 et la nouvelle loi de finances 2010 présentées comme une nouvelle approche tirant ses sources du patriotisme économique ne sont que de la poudre aux yeux». Car non seulement, cette loi ne mentionne rien sur le phénomène des monopoles, mais paradoxalement elle sert même à protéger les intérêts des monopolistes en instaurant une batterie de mesures visant à se barricader contre la concurrence étrangère et en instaurant un champ plein de marécages bureaucratiques, destiné à décourager le petit importateur algérien. Ces lois de finances laissent le champ libre sans les barrières de la concurrence aux barons de l’importation pour s’enrichir davantage.
    Dans ce contexte bien précis, les mêmes experts s’interrogent sur le pourquoi de l’attitude du gouvernement algérien face à l’adhésion de l’Algérie à l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Les émeutes violentes déclenchées à travers le territoire national, le 5 janvier dernier, sont perçues par les autorités comme des contestations purement sociales et dénuées de toutes revendications politiques. Le Premier ministre a précisé que le mouvement, déclenché suite à l’augmentation des prix de l’huile et du sucre, «a été fabriqué à 60% par ceux qui craignent la transparence économique».
    Par ailleurs, n’a-t-on pas affirmé que la mafia politico-financière est représentée au sein même des institutions législatives et que les activités financières illicites sont monnaie courante au sein des hautes sphères de l’Etat? Ces démêlés opposant les puissants d’un côté comme de l’autre reflètent un ancien antagonisme qui demeure toujours le même. Pour certains, cette absence gravissime de légitimité appelle inéluctablement à un changement radical.

    Mohamed BOUFATAH


  • no moment


    Dilem du Mardi 05 Avril 2011 | Vu 5891 fois

  • Soltani et le ticket d’entrée chez le général Toufik

    Soltani et le ticket d’entrée chez le général Toufik

    C’est un peu à cette guerre qu’on rencontre dans les mauvais polars, la « guerre aux mauvais fils », que nous invite aujourd’hui la caste au pouvoir en Algérie.  Ces enfants soudainement mutins, grossièrement impatients, fâcheusement présomptueux et qui, stimulés par l’absence d’autorité, bafouent les règles mafieuses de la succession, renversent les prééminences établies par la « famille » et revendiquent la place du caïd, ces bad boys qui rêvent de placer à leur tour leurs fauteuils dans le sens de l’histoire, ces insurgés ambitieux et présomptueux, il en pousse de partout. On apprend qu’à Batna trois personnes, dont un policier, ont été blessées dans des affrontements entre militants du Front de libération nationale (FLN) lors du renouvellement des instances de l'ex Mouhafada. « Et moi, et moi ? »  Diable ! Dans un système perverti, où l’on accède aux rangs les plus élevés non par le mérite mais par la connivence et la flagornerie, n’est-il pas du bon droit de chacun de se croire un destin ? On ira tous au paradis. Même Aboudjerra Soltani. Car l’anti-Al Pacino véritable, c’est lui. Le vrai bad boy Un lieutenant d’appoint recueilli par la famille pour les besoins de la politique-spectacle et qui a osé revendiquer le droit régalien de gouverner un jour. « Candidat en 2014 ? Oui, j’y pense ! », l’a-t-on entendu pérorer, accompagnant ses chmères de propos blessants pour la famille : « Il est inconcevable que l’Algérie fête ses cinquante ans d’indépendance avec la même mentalité, la même politique et les mêmes têtes. » (L’Expression du 22 mars)  Il est allé jusqu’à outrager le Godfather : "Les hommes politiques doivent prendre leur retraite à 70 ans"...

    C’en fut trop. La guerre était déclarée. « Qu’il s’en aille », a décrété Ahmed Ouyahia, mercredi dernier. Soltani est banni par la « famille ». Sa faute est lourde : il a affiché une ambition interdite, une ambition réservée aux enfants légataires et à laquelle rien ni personne ne lui donnait droit.   Même pas le général Toufik. Avoir ses entrées chez le général Toufik  ne suffit pas. Il faut aussi savoir quel est son rang dans la queue qui mène chez le général Toufik. Selon que l’on s’appelle Ahmed Ouyahia, Aboudjerra Soltani ou Saïd Sadi, on dispose d’un numéro de ticket conforme au rôle qu’entend vous attribuer le régime dans la vaste parodie de pouvoir qu’il met en scène depuis cinquante ans. Et le rôle du sieur Aboudjerra Soltani était de donner l’illusion d’une structure pluraliste du régime en y occupant la case islamiste, comme Mme Hanoune occupe la case trotkyste et Saïd Sadi, naguère, la case démocrate laïque. A charge, ensuite, pour les journaux amis de donner une représentation médiatique d’une démocratie chimérique et aux députés amis de piquer de temps à autre, une de ces colères indispensables à la comédie générale.

    Soltani n’a pas réalisé qu’il n’était, au mieux, qu’un feudataire du régime, c'est-à-dire un vassal privilégié, possédant certes un fief mais qui devait foi et hommage au seigneur suzerain.

    Ainsi est bâti le système où il est devenu membre de « l’Alliance présidentielle » : on soupe à la même table que la noblesse dirigeante mais sur le pied commensal, c'est-à-dire en qualité de serviteur, soigneusement tenu à l’écart, mais toujours à portée de main. En échange des services rendus, l’écuyer a droit au privilège commensal qui le conserve  dans l’honneur des préséances dirigeantes, des « sauvegardes particulières » liées à l’honneur de servir le Roi, et qui le placent au dessus du milieu social dont il était issu. Il peut ainsi obtenir un chiffre inespéré de députés et même de ministres, bénéficier des avantages et de la considération de la famille et de quelques autres avantages insignes,  comme le droit à l’exemption, le droit de ne pas être soumis aux mêmes exactions que le commun des opposants, la censure par exemple, le droit de parler à la télévision, de tenir meeting, enfin tous ces insignes avantages qui forment la dignité commensale,  contrepartie dont le régime s’acquittait à l’égard de l’opposant-collaborateur afin qu’il puisse en recevoir un affectueux et assidu service.

    Mais là s’arrêtent les droits.

    Qu’avait-il donc, le sieur Aboudjerra Soltani à prétendre outrepasser son rôle d’écuyer et empiéter sur celui des vrais héritiers ?  Oh, il a conscience du privilège commensal et ne veut surtout pas d'une démocratie qui le pousserait hors de la table. Il tient à la soupe commensale. L'Assemblée constituante qui mettrait tout à plat ? « Nous sommes contre cette idée. Nous ne voulons pas retourner à 1963. Nous ne voulons pas ruiner les acquis des Algériens et retourner cinquante ans en arrière. Nous voulons avancer et non pas reculer.» Pas folle, la guêpe, sauf qu’elle a des dents longues !.

    Il a commencé à les montrer en 2009 déjà , rêvant tout haut du poste de Premier ministre. «Je ne fuirai pas mes responsabilités. Je dirai oui si le Président Bouteflika me le demande», a –t-il laissé tomber, le 27 juillet, devant l’université d’été des jeunes militants de son parti, à Birkhadem.
    Le chef de l’Etat ne l’a pas contacté, mais qu’à cela ne tienne.  Un mois plus tard, le 29 août 2009, Aboudjerra Soltani révèle au quotidien Asharq el-Awsat qu’il s’était fixé comme objectif la conquête du pouvoir en 2012. «Vous savez, cette année-là (2012 Ndlr) coïncidera avec le 50e anniversaire de l’Indépendance du pays. Nous avons toujours prédit qu’il nous faut au moins un demi-siècle afin que le flambeau de la génération qui a libéré le pays transmette le pouvoir à la génération de l’Indépendance. Nous avons coché cette date parce qu’elle coïncide avec le 50e anniversaire de l’indépendance du pays. Et nous représentons justement cette génération et ses préoccupations futures.»
     Belkhadem et Ouyahia sont pour l’interdiction des marches dans la capitale? Lui est « pour l’autorisation des marches pacifiques à Alger à condition qu’il y ait des engagements de la part des partis politiques qui souhaitent marcher. » Belkhadem et Ouyahia sont  contre l’agrément de nouveaux partis politiques ? Lui : « Nous soutenons les libertés. L’agrément de nouveaux partis doit être soumis à deux conditions. On ne revient pas à la tragédie nationale. C’est une ligne rouge. La seconde condition est de respecter la Constitution et les lois de la République, ne pas menacer l’unité nationale et garantir une valeur ajoutée pour le pays. »
    Et pour mieux irriter, il clame, le front haut, que  « les réformes politiques indispensables en Algérie doivent être portées par d'autres personnalités que celles qui sont actuellement au pouvoir. »

    Une preuve vivante

    Aboudjerra Soltani est l’incarnation de la dérégulation du régime algérien. En  formulant un discours opposé à celui de la « famille », il étale au grand jour la parodie de pouvoir. Elle ne repose sur aucune cohérence interne. Aucune valeur, sauf la finasserie et la ruse.
    Soltani, en plus d’être la preuve vivante de la nature mafieuse de notre régime, est également l’incarnation de l’opportunisme qui en est la mie.
    Comment lui qui a voté, en 2008, l’amendement de l’article 74 de la Constitution en vient-il à revendiquer aujourd’hui une nouvelle loi fondamentale où le président de la République est rééligible une seule fois ?
    « Je ne vois aucune contradiction. En 2004, nous avons choisi de nous allier au chef de l’Etat pour lui permettre d’achever ses objectifs, notamment celui de passer de la concorde civile à la réconciliation nationale. En 2009, la situation sécuritaire et politique en Algérie nous ont imposé le besoin d’accorder au Président Bouteflika un autre mandat. Nous l’avons fait dans l’intérêt de la nation. Il est dans l’intérêt national, aujourd’hui, de revenir à la situation ordinaire visant l’alternance au pouvoir. Cela nécessite une révision globale de la Constitution limitant le mandat présidentiel. »

    Allez trouver mieux !
    Alors, le mauvais fils est devenu indésirable. On lui rappelle qu’il n’est qu’un écuyer, un collaborateur d’appoint, loin d’être indispensable : «Même avec le retrait du MSP, nous avons une majorité au sein de l’Assemblée nationale populaire. Avec les 137 députés du FLN et les 62 autres du RND, nous sommes à 199 députés, nous sommes, donc, majoritaires », clame Ouyahia, avec, dans les yeux, la malice qu’on devine. Soltani est banni. On lui préfère désormais l’autre frère, Menasra, le frère-ennemi. A lui la case islamiste.   
    Mais comme dans tous les mauvais polars, le bad boy se rebiffe :  Soltani n’écarte pas l’éventualité de faire imploser la coalition présidentielle. «Notre avenir dans cette coalition sera tranché en juillet prochain, à l’occasion de la réunion du conseil consultatif (majliss echoura) » (l’Expression publiée le 22 mars 2011).

    Ainsi meurent les régimes sans morale : en nous léguant les monstres qu'ils ont enfantés.

    M.B.

  • Mohamed SIFAOUI est-il un agent des services secrets algériens?


    http://www.agirpourlalgerie.com./sifaoui.htm

    Initiateur du livre La Sale Guerre que finit par signer l'ex sous-lieutenant Habib Souaïdia, Mohamed Sifaoui vient de publier en Algérie, aux éditions Chihab, "Histoire d'une imposture" dénonçant ce qui devait être son premier ouvrage. Il se distingua, encore, en témoignant en faveur du général Khaled Nezzar au procès qui opposa le parrain de la mafia des généraux algériens à Habib Souaïdia. Un acte qui souleva pas mal d'interrogations. Comment un réfugié politique qui se dit persécuté par le pouvoir se range du côté de celui qui symbolise ce même pouvoir? Comment un réfugié politique publie un livre qui encense le pouvoir et s'érige en défenseur zélé de ces généraux qu'il pourfendait dans ses discussions en privé et dans la version initiale de La Sale Guerre ? Comment un réfugié politique, opposant au régime par définition, jouit-il des largesses de la télévision algérienne connue pour être un instrument entre les mains des généraux mafieux? Le peu de doute qui restait pour ceux qui hésitaient à voir en Mohamed Sifaoui le parfait agent envoyé par le Département des Renseignements et de la Sécurité (DRS) du général Tewfik, pour infiltrer les milieux de l'opposition en exil est levé pour beaucoup d'observateurs. Cette étiquette d'agent a collé toujours à Sifaoui. Elle ne le dérange pas, pour autant. Elle lui collait à la peau depuis qu'il était en Algérie. Cela ne le dérangeait nullement. "Bien au contraire, ça l'arrangeait" confie une journaliste algérienne qui l'a bien connu. L'arme de poing qui lui a été remise comme à beaucoup d'autres journalistes, il l'exhibait fièrement comme un enfant à qui on a offert un jouet.

    Et pourtant, Mohamed Sifaoui n'a jamais été un agent du DRS. On ne lui a jamais fait signer un dossier d'agent. Telle qu'il m'a raconté ses relations avec le DRS je n'ai aucune raison de ne pas croire la source qui me confirme que l'ancien compagnon de Souaïdia n'a jamais été un agent du DRS.

    Venu au journalisme par un pur hasard avec l'avènement de la décennie rouge, Mohamed Sifaoui a trimballé sa plume dans divers journaux algériens. Du quotidien gouvernemental Horizons au premier quotidien indépendant Le Soir d'Algérie en passant par le journal du général Mohamed Betchine, L'Authentique, il s'est fait remarquer par ses écrits sur la situation sécuritaire. L'information sécuritaire étant frappée, à l'époque, du sceau de la confidentialité, seuls les journalistes qui acceptaient de s'approcher des services de sécurité (police, gendarmerie, sécurité militaire) pouvaient traiter le sujet.

    Sifaoui, comme beaucoup d'autres journalistes, était fasciné par ce monde mysterieux du renseignement et de l'espionnage. Pour connaître de près cet univers, il se lia d'amitié avec un journaliste dont le frère était capitaine au DRS. A la faveur de ses activités journalistiques il pensait trouver la brèche pour se rapprocher des services de renseignements militaires. Ses tentatives de se faire recruter comme agent échouèrent lamentablement. Sifaoui ne pouvait être recruté. Sur sa fiche, il est écrit "élément très entreprenant, instable et versatile" me confie une source sûre qui connaît bien son dossier. Sa participation à des opérations contre les groupes terroristes aux côtés des GLD (milices civiles) n'a fait que le desservir. C'était une preuve de plus, pour les recruteurs du DRS, que c'était un élément très entreprenant. Il ira jusqu'à tuer par arme à feu un voisin à lui qu'il soupçonnait d’appartenir aux GIA. Un crime dont il s'enorgueillit dans ses conversations en privé. Rien n'y fit.

    Mohamed Sifaoui ne sera jamais recruté. On ne recrute pas quelqu'un qui cherche à se faire recruter coûte que coûte. Il est bon à utiliser en deuxième main. Autrement dit, il sera manipulé par un agent et non pas par un officier des services. Son rapprochement avec un officier risque d'être nuisible pour les services. Il est du genre d'agent qui ne connaît pas ses limites.

    Avec le colonel Hadj Zoubir qui succéda au colonel Fawzi en 1997 à la tête de la cellule de communication du DRS, ce qui ne devait pas arriver arriva. Hadj Zoubir sans avoir fait signer de dossier d'agent à Mohamed Sifaoui n'a pas manqué d'entretenir des relations directes avec lui. Des relations qui n'ont pas tardé à tourner au vinaigre. Le journaliste qui oubliait de se limiter à son rôle d'agent qui exécute sans discuter les ordres de son officier traitant se prend pour l'égal d'un colonel des services de sécurité. Il est, alors, malmené, tabassé et renvoyé. Il dit même avoir été torturé. A un journaliste d'un quotidien arabe, il avoue avoir subi le supplice de la bouteille. Ce qui lui a provoqué des lésions anales. En somme, il a connu le sort de tout agent qui déraille.

    Aigri par cette mauvaise expérience, il se retourne contre ses manipulateurs. Il met à profit ses déboires avec les services de la sécurité militaire pour demander l'asile politique en France. Bien que n'ayant jamais signé un seul article contre le régime du temps où il exerçait en Algérie, il est accueilli par l'organisation Reporters Sans Frontières qui met à sa disposition un bureau et un micro ordinateur. C'est ainsi qu'il fit la connaissance de Habib Souaïdia. Il prend en charge l'ex sous-lieutenant des forces spéciales et voit en lui une source de gains faciles. En recueillant ses témoignages et en les publiant dans divers journaux français, il se fera un nom et gagnera, à coup sûr, beaucoup d'argent.

    Il commence, alors, à faire la tournée des rédactions parisiennes en leur proposant le témoignage d'un officier de l'armée algérienne sur les exactions des militaires en Algérie. C'est ce qu'il raconte dans son livre "L'Histoire d'une Imposture". Souvent, on lui demande de présenter cet officier. Il le fit à contre coeur. Devant les journalistes, il soumet Souaïdia à un véritable interrogatoire pour rendre son récit plus intéressant et susciter la curiosité des uns et des autres. Peu prolixe, Souaïdia est poussé par Sifaoui à raconter, parfois, n'importe quoi jusqu'à susciter le doute chez ses interlocuteurs. Le correspondant d'un quotidien arabe à Paris garde en souvenir deux cassettes audio où l'on entend Sifaoui inciter Souaïdia à s'attaquer à l'armée algérienne.

    Cette tournée des rédactions parisiennes ne généra aucun bénéfice pour Sifaoui. Seul L'hebdomadaire Le Nouvel Observateur lui verse un acompte sur un article qu'il ne publiera jamais. Comme il l'avoue dans son livre. Il touchera un petit pécule de la part de la chaîne " canal + " en participant à la traduction de l'arabe au français des déclarations de Souaïdia.

    Vint, alors, l'idée d'écrire un livre. Il se rend chez François Gèze directeur des éditions La Découverte et lui propose un brûlot contre l'armée algérienne. Comprenant qu'il s'agit d'un récit d'un officier qui était sur le terrain des opérations, Gèze lui demande d'écrire le livre à la première personne du singulier. Autrement dit, Sifaoui ne fera que prêter sa plume à Habib Souaïdia qui est le véritable auteur du récit qui sera publié sous forme de témoignage. Dans le jargon du monde de l'édition, on appelle celui qui prête sa plume "un nègre". Et c'était le rôle de Sifaoui.

    Comme dans ses relations avec le DRS où il oublie qu'il n'était qu'un agent qui devait exécuter les ordres de son officier traitant, Sifaoui, dans la rédaction de La Sale Guerre a oublié son rôle de nègre pour se substituer au rôle de l'auteur.

    Tout écrivain qui se respecte présente à son éditeur un manuscrit fini. Or, Sifaoui ne l'a pas fait. Il présentait les chapitres les uns après les autres en les soumettant à l'appréciation de l'éditeur, comme il le relate dans son livre "Histoire d'une Imposture". Ce qui prouve, on ne peut mieux, qu'il n'avait pas de manuscrit à proposer et dans le cas où l'éditeur émettait la moindre réserve, libre à lui de le retirer et d'aller voir un autre éditeur.

    La Sale Guerre étant écrit à la première personne du singulier, ce qui signifie clairement que c'est Habib Souaïdia qui témoigne que de ce qu'il a vu et vécu. Sifaoui se substituant à l'auteur le fait témoigner sur des événements qu'il n'a pas connu ni de près, ni de loin. C'est le cas de la mutinerie de Serkadji. Il brosse également des portraits des généraux sur lesquels lui même est mal informé. En brossant au vitriol les portraits des généraux Khaled Nezzar (quel paradoxe!), Mohammed Lamari et Mohamed Mediène dit Tewfik, ce n'était plus Souaïdia qui témoignait mais son nègre. François Gèze le rappelle à l'ordre et lui signifie dans un courrier, que Sifaoui a eu la maladresse de publier en document annexe de son livre, qu'on ne peut attribuer à l'auteur des témoignages sur des événements qu'il n'a pas vécus. C'est ainsi qu'il s'est trouvé remercié par l'éditeur.

    Chose qu'il ne pardonnera jamais à Souaïdia et à François Gèze d'autant plus que le livre s'étant bien vendu a généré à son auteur des gains substantiels. Sifaoui tout en écrivant noir sur blanc dans son livre "histoire d'une imposture" qu'il n'est nullement l'auteur de la Sale Guerre ne manque pas moins de réclamer à Souaïdia le partage des droits d'auteur. Il va jusqu'à contester la véracité des événements qu'il a écrit de sa propre main pour mieux prouver qu'il n'est en rien responsable de ce qui a été écrit dans "la sale guerre". Pourtant, ni l'éditeur ni Souaïdia ne lui ont demandé le remboursement de l'à-valoir qu'il a touché à la signature du contrat.

    La vérité sur sa relation avec Souaïdia et l’œuvre publiée par les éditions La Découverte, je ne l'ai sue qu'à la lecture de L'Histoire d'une Imposture signé par Mohamed Sifaoui aux éditions Chihab. Auparavant, lorsqu'il m'a rencontré au mois de février 2002 peu après la parution de La Mafia des Généraux, Sifaoui m'avait donné une autre version. A savoir que La Sale Guerre dans sa version initiale était dirigée contre les généraux maffieux et qu'il veillait à ce qu'il n'y ait pas de confusion entre l'armée algérienne et cette poignée de généraux. Il s'était appuyé sur le blocus médiatique français qui avait été décrété contre mon livre "La Mafia des Généraux" pour me convaincre de sa bonne foi. Son discours d'opposant ne laissait aucun doute. Il ira jusqu'à téléphoner, à ma demande, au général Khaled Nezzar, pour que je puisse connaître les intentions des généraux à Alger et leurs réactions à la parution de La Mafia des Généraux.

    Son livre "Histoire d'Imposture" dans lequel il se dédouane de sa participation à l'ouvrage de Souaïdia ne lui a jamais été commandé. Il l'a fait de sa propre initiative. Avant sa publication, je peux attester qu'il n'avait aucune relation avec les services. En publiant ce livre il a, au moins, le mérite d'éclaircir les choses. Il n'a fait que confirmer qu'il est un élément très entreprenant, instable et versatile. Par conséquent, il ne peut faire l'objet d'un recrutement de la part d'un quelconque service de renseignements. Tout comme ceux qui l'entourent sauront se méfier d'un homme qui se retourne du jour au lendemain sur ses alliés.

  • ou' va l'algerie!!!

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  • Rassemblement contre l’ingratitude

    Des centaines de gardes communaux venus des quatre coins du pays ont bravé, hier, la canicule et les forces de l’ordre pour prendre part au sit-in prévu initialement devant la présidence de la République. Craignant la confrontation avec leurs «collègues» de la police, les animateurs de cette action de protestation ont dû changer à la dernière minute leur itinéraire. Le rassemblement a eu finalement lieu à la place des Martyrs, à Alger, au milieu d’un important dispositif de sécurité.
                

    Nous sommes persuadés que si nous avions tenu notre sit-in devant la Présidence, il y aurait de la casse alors que les gardes communaux sont en faveur d’une action pacifique», a fait remarquer Hakim Chaïb, l’un des représentants des gardes communaux.
    Ce dernier a estimé que les manifestants étaient plus de 10 000. Un nombre qui aurait pu être plus important, selon lui, si certains de leurs collègues n’ont pas été arrêtés au niveau des barrages de police et de gendarmerie à Birkhadem, Réghaïa et Lakhdaria. «Les policiers et les gendarmes ont aussi interpellé des gardes communaux qui arrivaient à Alger à partir des autres villes du pays. Ils les ont obligés à leur remettre leur uniforme et leur arme avant de les laisser passer», rapporte un garde communal de Tiaret. Encadrés par des policiers armés de boucliers et de matraques, les gardes communaux, certains en uniforme, d’autres en civil, jeunes et plus âgés, sont restés cette fois-ci silencieux, mais déterminés à arracher leurs droits.


    Sur les banderoles accrochées sur les arcades en fer forgé du kiosque qui trône au milieu de la place des Martyrs, l’on pouvait lire : «Bouteflika, vous êtes notre seule chance», «Bouteflika, réglez nos problèmes», «Donnez-nous nos droits», «Hier protecteurs de la République, aujourd’hui fardeau pour l’Etat»... Les protestataires, dont certains ont passé la nuit sur le lieu du rassemblement, ont annoncé que leur action ne sera pas levée avant la satisfaction totale de leurs revendications transmises dans la matinée à la présidence de la République par une délégation les représentant. «Une délégation s’est rendue à la présidence de la République. Elle a été reçue par le directeur du contentieux, qui nous a promis de transmettre notre plateforme de revendications au chef de l’Etat», a expliqué M. Chaïb, qui demeure optimiste car le directeur du contentieux leur a donné des assurances quant à la prise en charge de leur doléances par le président de la République dans l’après-midi : «Nous ne quitterons pas la place des Martyrs jusqu’à ce que nous obtenions nos droits. Nous allons y passer la nuit. Nous voulons que nos préoccupations soient prises en charge, à l’instar de celles des  enseignants contractuels.»


    Hier vers 18h, les protestataires n’avaient eu aucun écho de ce qu’a décidé le président de la République. «Si nos doléances ne sont pas prises en charge demain à 10h, nous marcherons sur la Présidence», ont menacé les gardes communaux.
    Ces derniers ont entamé leur mouvement de protestation en mars dernier, ils ont été reçus par les différentes autorités, notamment le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et le président de l’APN, qui leur avaient promis d’examiner leurs revendications. En vain. Les gardes communaux réclament, pour rappel, entre autres demandes, une retraite complète pour les promotions des années 1994 à 1997 sans limitation d’âge, une augmentation des salaires de 10 000 DA au minimum, le paiement des heures supplémentaires, l’octroi d’une prime compensatoire des «17 ans de lutte antiterroriste accomplis» et la réintégration des éléments radiés après indemnisation des années perdues. 

    Nabila Amir
  • Le peuple ne vous aime pas ! Vous comprenez ? Le peuple vous hait ! Vous comprenez ? Par Le Matin DZ

    Crise sociale mais pas de crise politique ! Qui d'autre qu'Ouyahia peut se permettre d'énoncer une telle absurdité ? Qui dit crise sociale dit mal-vie des hommes dans une société donnée, n'est ce pas ? La politique n'a t-elle pas pour but ultime celui d'apporter des solutions aux problèmes des hommes, donc de la société ? Comment dès lors dissocier une crise sociale de la politique sous-jacente ? Dans quel référentiel d'analyse opérez vous donc pour donner une si piètre allure à vos démonstrations ?
    Le peuple ne vous aime pas ! Vous comprenez ?
    Le peuple vous hait ! Vous comprenez ?
    Le peuple vous maudit ! Vous comprenez ?
    Le peuple en a marre de voir vos bouilles antipathiques, même en noir et blanc ! Vous comprenez ?
    Le peuple ne se reconnaît pas en vous ! Vous comprenez ?
    Mais partez bon sang, Partez ! Cassez vous bande de petits mariolles !

    Vous avez votre police et vos baltaguias pour nous terroriser, nous n'avons que nos mots pour vous médire. Que le diable vous emporte ! Et il vous emportera, un jour ou l'autre ! Peut-être bien demain......

    Cachés derrière cette armée qui vous sert de point d'appui, il est si facile de vous donner tant d'assurance face à un peuple fatigué et désabusé par toutes ces années de Hogra ! Et sans cette armée qui vous utilise comme de simples petites racoleuses dont on rétribue des faveurs immorales, je me demande bien quelle serait votre durée de vie! Allez, soyez courageux un jour, descendez donc une des grandes artères de la capitale, sans garde rapprochée, pour jauger votre popularité ! Combien de mètres pourriez vous parcourir au milieu de ce peuple que vous dépréciez avec une arrogance immonde et inhumaine ? Les paris sont ouverts. Je vous accorde 500m, soit 7 mn de marche, en comptant le temps perdu à serrer les mains de vos derniers admirateurs.

    Kacem M.

  • Les journalistes des médias publics revendiquent "plus de liberté"

    Les journalistes des médias publics revendiquent "plus de liberté"

    Mobilisés à Alger, les journalistes des médias publics (télévision et radio) refusent de cautionner le musèlement de l'information. Ils soulèvent, avec force, «la question de la liberté» au sein de leur rédaction et la nécessité d’ouvrir les médias gouvernementaux au libre débat. «On ne peut pas faire l’impasse sur notre bataille sur la question de l’ouverture des médias publics si nous voulons vraiment faire aboutir nos revendications», disent les journalistes de l'ENTV qui s'indignent que leur propre chaîne «ne daigne même pas couvrir les actions de protestation des journalistes, contrairement aux chaînes de télévision étrangères».
    Ce mouvement n'est pas du goût du gouvernement et des responsables, en dépit du discours séducteur de Nacer Mehal. 
    "Nous dénonçons le comportement policier de la direction qui menace les journalistes de procès-verbaux, tandis que les chefs, rangés de leur côté, sont menacés d'être démis de leur responsabilités", a déclaré à l'AFP un journaliste de la Radio algérienne internationale qui a requis l'anonymat. Selon ce dernier, le directeur a demandé aux chefs de départements de punir les protestataires qui ont été photographiés par les agents de sécurité pendant leur sit-in de quelques heures. "Je suis responsable de la bonne marche de l'entreprise comme de la discipline qui doit régner", a affirmé M. Khelladi, cité par l'agence APS. "En conséquence, a-t-il averti, nous appliquerons le règlement intérieur, dans toute sa vigueur et sa rigueur".