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ambassade

  • Bombes… à retardement

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Les retombées radioactives des essais nucléaires au Sahara s’avèrent être bien plus étendues et bien plus graves qu’on ne le pensait jusqu’ici.
    La nouvelle a de quoi inquiéter. Comme en atteste la réaction de l’opinion nationale, de la presse, tout au moins. Quant aux pouvoirs publics, ils n’ont pas réagi, si ce n’est un commentaire du ministre des Moudjahidine proclamant que “le débat sur ce sujet n’est pas clos” et que “l'indemnisation dépasse le cadre des personnes et pose aussi le problème de l'environnement qui a été pollué…”
    Le “document choc”, publié par Le Parisien, concerne la première explosion de la bombe A, la fameuse “Gerboise bleue”, qui a eu lieu le 13 février 1960. Larmée française a, cependant, procédé à l’explosion d’un total de onze bombes après l’Indépendance, dont quatre seulement totalement confinées, en vertu de clauses secrètes des Accords d’Évian. Mais, comme il n’existe officiellement pas de clauses secrètes dans les accords, la question de les déclassifier ne se pose même pas.
    Le pouvoir, qui se légitimait par “sa” victoire sur le colonialisme, craignait-il, peut-être, de nous faire douter de l’idée officiellement propagée d’accord parfait, dans laquelle la partie algérienne n’aurait “rien lâché”. Aussi, ne fallait-il surtout pas que l’on pense, un seul instant, que Boumediene, ministre de la Défense, puis Président, ait pu souffrir le fait que l’armée française disposât, sous son empire, de territoires voués aux essais d’armes nucléaires et chimiques ? Car même s’il ne s’agissait, pour lui, que d’assumer un accord qui lui préexistait, il ne fallait pas que le mythe du nationaliste intransigeant sur le thème de la souveraineté en fût écorné.
    Il était préférable de nier l’existence de concessions provisoires, plutôt que de nous expliquer qu’un accord est un tout et que l’objectif pouvait bien souffrir quelques accommodements transitoires. Si l’on peut tout à fait concevoir que, pour les premières années de l’Indépendance, l’Algérie n’ait pas été en mesure d’évaluer les effets des activités nucléaires françaises (visiblement, nos “amis” soviétiques, pourtant concernés par la course alors effrénée aux armements, ne nous ont été d’aucun secours pour prévenir les dégâts de ces essais), il est plus difficile de comprendre que — accords ou pas — des expérimentations d’armes chimiques aient pu se poursuivre jusqu’en… 1978. Faits qui ne furent révélés qu’en 1997, par le Nouvel Observateur. Ces essais chimiques se sont donc déroulés durant seize ans, après l’Indépendance ! Et, donc, tout au long du règne de Boumediene, l’intraitable souverainiste.
    Le temps passe et il est urgent d’évaluer les effets de ces activités nucléaires et chimiques, comme les responsabilités qu’ils impliquent.
    Et ce, tant que de probables victimes sont encore en vie. Si quelques secrets militaires et diplomatiques viennent d’être déclassés, c’est parce que la lutte des vétérans français des essais nucléaires a fini par provoquer des enquêtes pénales à ce sujet.
    Pour que notre opinion ne se limite pas à se soulever contre les dégâts des essais de 1960, n’avons-nous pas des documents à déclasser pour la bonne cause ? Ainsi, l’Algérie pourra-t-elle, peut-être, contribuer à lever le voile sur ce qui se révèle être, sur le plan de la santé et de l’environnement, de véritables bombes à retardement.

  • Soufiane Djilali dénonce le fichage dans les consulats algériens

     


    Par Le Matin |
     

    Dans le communiqué qui suit, le candidat à la drôle de présidentielle, Soufiane Djilali, pointe les irrégularités dont les ambassades sont les auteurs.

    Au regard de ses critiques, Soufiane Djilali ira-t-il jusqu'au terme de la présidentielle ? Au regard de ses critiques, Soufiane Djilali ira-t-il jusqu'au terme de la présidentielle ?

    Contrairement aux dispositions claires de l'article 7 du décret 14 07 du 15 janvier 2014 portant sur les formalités de souscription et de légalisation de signatures individuelles pour les candidats à l'élection de la Présidence de la République, certains consulats en France consignent sur un registre l'identité des signataires et le nom du candidat parrainé et procèdent à la garde d'une copie du bulletin de parrainage dûment complété par le parrain.

    La direction de campagne en France du candidat Soufiane Djilali dénonce ces pratiques contraires à l’Art. 7 du décret qui stipule : "La consignation des renseignements relatifs à l’identité du signataire sur un registre ou tout autre support autre que le formulaire de souscription de signatures est interdite". Elle en appelle à la commission de supervision des élections qui doit rapidement et publiquement rappeler aux autorités consulaires en infraction les règles en matière de légalisation des signatures.

    De tels procédés tendent à dissuader les citoyens d’exercer leur droit.

    Pour être respectée, la loi doit être respectée par ceux là même qui sont censés la faire respecter.

    Le porte-parole du candidat en France

    Zoheir Rouis

  • drs,corruption c'est eux qui ont légalisé informel et le change de devise

    La corruption en Algérie, ses sources et quelques moyens de s’en défaire

     

    Badreddine BENYOUCEF

    Pour avoir vécu plus de douze années en Algérie et ayant occupé de petits postes de responsabilités, on a touché de très près la question et on espère obtenir de la part du lecteur le crédit d’en parler.

    Que nous dit le Petit Larousse à propos de corruption : Action de corrompre ; état de ce qui est corrompu ; pourrissement !… et il ajoute : infraction de ceux qui trafiquent de leur autorité, ou de ceux qui cherchent à les corrompre…

    Il est donc très intéressant de relever que même ceux qui tentent d’obtenir une faveur quelconque en essayant de corrompre la personne détenant l’autorité, ont la même responsabilité de celui qu’ils ont en face d’eux. Il est très utile de préciser ce point car on a tendance à crucifier la personne qui détient l’autorité et placer en victime celui qui tente d’obtenir une faveur quelconque. Le second est quelque fois plus coupable que le premier. Il tente d’obtenir une faveur quelconque alors qu’il sait parfaitement qu’il n’en a pas le mérite.

     

    D’où provient la corruption ?

    Il suffit juste de poser une question de base :

    Qu’est-ce qui pousse une personne détenant l’autorité à verser dans la corruption ?

    En effet, voilà une personne très bien installée (directeur à quelque niveau que ce soit, chef de service, maire, et j’en passe…) à verser dans une combine qui risque de lui faire perdre ses privilèges et l’envoyer quelque fois en prison… Tout simplement parce que dans la majorité des cas, la personne détenant l’autorité n’est pas à sa place… Elle est arrivée à ce poste par des moyens malhonnêtes. Soit par despotisme, soit par cooptation quelconque soit justement par corruption… Elle sait qu’elle n’est pas à sa place, qu’elle peut à tout instant y être éjectée et elle n’a comme seul objectif que celui d’en profiter au maximum de la situation présente.

    On cite juste un cas vécu. Un conflit agricole avait éclaté en 1988 dans la wilaya de Batna. De part notre petit poste de responsabilité (président des aviculteurs de la wilaya), on a eu à gérer ce conflit qui avait paralysé l’activité. On a eu juste l’idée d’en référer au directeur des services agricoles, je ne le cite pas, il se reconnaîtra. Il venait d’être installé à la tête de la wilaya et la rencontre a été plus que houleuse. Lors de l’entrevue, il s’est avéré que le directeur était un simple technicien de l’agriculture qui connaissait juste le ministre de l’agriculture qui venait également d’être nommé à la tête du ministère !…

    On peut imaginer le cheminement de ce directeur. Lorsque son copain ministre a été installé, il lui téléphone. Il prend rendez-vous et le voilà dans le cabinet ministériel devant son copain-ami. On peut même imaginer la discussion :

    - Bonjour Moh, je suis content de ta nomination. (Forcément, ils se tutoient)

    - Bonjour, Tahar, merci, c’est juste un poste de responsabilité quelconque que je n’ai même pas demandé !…

    Et là, on parle de tout et de rien. Le ministre demande au technicien de lui relater sa situation dans la petite station d’expérimentation où il n’était qu’un simple technicien et voilà que le zouave s’engage :

    - Tu sais Moh, je commence à en avoir marre de ce poste, ça fait tout de même 15 ans que je me tartine les parcelles et je voudrais juste essayer autre chose.

    - Je te comprends mon ami. Il est temps que tu passes à autre chose.

    Et voilà comment notre zouave se retrouve directeur des services agricoles de la 5ème wilaya du pays.

    Et c’est un cas vécu. Si vous voulez les véritables noms des intéressés, on est tout disposés à vous les transmettre.

    Dès lors, comment voulez-vous que ce pseudo directeur exerce convenablement son nouveau métier. Tout d’abord, à la base, vous convenez avec moi qu’il ne peut pas le faire, simplement pour une question de compétence. Ensuite, il va user de tous les artifices pour s’accrocher à son poste dont la sacro-sainte corruption. Ce n’est pas un cas isolé. L’Algérie est truffée de « Tahar » qui occupent des postes qui ne leur reviennent pas.

    Pour notre part, l’affaire s’était terminée en justice (simplement pour avoir soulevé la supercherie) et devant la dissémination quasi automatique de personnes occupantes des postes qui ne leur revenaient pas, on avait fini par nous désister de la nôtre. Le vers était dans le fruit et qu’il ne servait à rien de combattre un fléau désormais ancré dans le tissu économico-social de l’Algérie.

    La gravité de tout cela est assez dramatique pour le pays. Ce directeur dont on parlait, n’avait donc aucune compétence pour émettre des idées novatrices pour développer l’agriculture dans la wilaya de Batna. Il ne pouvait même pas les imaginer dans ses rêves les plus fous. Une simple exécution d’une directive nationale pouvait devenir une montagne insurmontable pour cet infortuné. Il avait sous sa responsabilité de véritables ingénieurs qui connaissaient inévitablement sa situation de copain du ministre et qui s’en délectaient.

    Alors, le passe temps favori de ce pseudo directeur était de « faire semblant » et surtout de chercher tous les moyens légaux et illégaux pour s’enrichir. Il savait qu’il n’était que temporaire à ce poste et qu’il lui fallait en profiter au maximum.

    Et une telle situation se retrouvait un peu partout et à tous les niveaux de responsabilité. Même à des postes internationaux la nomination des algériens est devenue une chasse gardée. Il n’y a qu’à voir les patronymes des algériens désignées à la FAO au PNUD, à l’UNESCO et autres institutions.

    Enfin, le plus grave dans ce maelstrom, c’est que même les personnes qui sont à leurs postes ne croient plus en l’avenir du pays. Ils sont au courant de ce que l’on vient de décrire. Ils savent qu’il suffit d’un peu de connaissance et de moyens pour s’en sortir de n’importe quelle situation. Sinon, comment expliquer que notre khalifa national n’a pas encore été extradé vers le pays « qui le réclame depuis de longues années.»

    Ou sinon comment expliquer le cas de cette dame, receveuse de la Poste dans une commune près d’Annaba, qui file avec des milliards. Que voulait-t-elle de plus cette dame ? Il y a des millions d’algériens, sans doute honnêtes qui rêvent sans doute d’occuper un poste de receveur des postes. Alors, pourquoi cette dame avait-elle décidé un jour de rafler la recette de la poste qu’elle dirigeait. Tout simplement ce manque de confiance dans l’avenir du pays.

    Et les solutions ???

    Tout d’abord, il faut juste dire qu’il ne s’agit pas d’une simple affaire. Il faut sans doute deux ou trois générations pour se défaire de ce cancer social. Mais, les solutions ne doivent passer que par :

    - l’application stricte de la Loi. Et surtout l’exécution réelle des sanctions qui doivent être aggravées. Par exemple, le maire corrompu qui accorde un marché à milliards à son copain entrepreneur sans passer par un appel d’offres légal, doit goûter, pour de longues années à la prison. Malheureusement, on assiste très souvent à une parodie de procès qui font la fortune de nos avocats et le coupable s’en tire avec simplement une ou deux années de prison.

    Au sujet du laxisme des décisions de justice et de leurs applications, on a goûté à toutes les turpitudes. Un seul exemple pour avoir une petite idée : Lors du procès du scandale de la BADR où des véreux avaient dilapidé des milliards et s’étaient enfuis au Maroc pour enrichir toute une région, on a pu vivre l’impensable. Lors du procès qui s’était déroulé à Cheraga, il y avait eu dans la semaine, un match de football que notre équipe nationale devait disputer à Blida au stade Chaker. Savez-vous ce que les avocats des prévenus avaient demandé à la courageuse présidente du tribunal ? Simplement d’accorder une autorisation de sortie aux larrons afin qu’ils puissent assister au match de football !…

    - la seconde mesure qui semble idoine, c’est de saisir tout simplement les biens mal-acquis et ce quelque soit la couverture que les corrompus ont utilisé pour préserver ces biens. Une villa au nom de l’épouse, juste une enquête qui montrera que l’épouse n’avait aucun moyen pour s’acheter cette villa, on saisi ladite villa. Aussi simple que cela. On pourra même élargir le cercle de connaissance du corrompu et enquêter sur l’enrichissement brutal d’un cousin, d’un copain ou d’un employé du corrompu et « saisir le bien répertorié ». C’est l’une des mesures radicales qui aura un impact certain auprès des candidats à la corruption.

    - Enfin, créer comme on l’entend ici où là un comité central contre la corruption et l’encadrer par des algériens au dessus de tout soupçon. Tout d’abord, on devra prendre des personnes qui se soumettront à l’évaluation de leur patrimoine avant recrutement. Il est même prudent de prendre des personnes d’un certain âge qui « ont déjà fait leurs vies », c’est à dire qu’elles doivent être à l’abri du besoin. Et enfin établir un cahier de charges assez drastique. Au besoin mettre en place une disposition qui les dessaisirait de tous leurs biens s’ils venaient à laisser passer des corrompus entre les gouttes de pluie. Et enfin, placer ce comité de salut public allais-je dire, sous l’autorité exclusive du chef de l’Etat. En quelque sorte, se prévaloir d’hommes incorruptibles et aptes à extraire cette gangrène qui empoisonne le pays.

    Ce sont les seuls moyens qui nous paraissent utiles et aptes à éradiquer ce mal dont les conséquences sont assez dramatiques pour le pays et inhibent dans l’œuf tout effort de développement.

    Badreddine BENYOUCEF, Nîmes France