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qatar

  • Bombes… à retardement

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Les retombées radioactives des essais nucléaires au Sahara s’avèrent être bien plus étendues et bien plus graves qu’on ne le pensait jusqu’ici.
    La nouvelle a de quoi inquiéter. Comme en atteste la réaction de l’opinion nationale, de la presse, tout au moins. Quant aux pouvoirs publics, ils n’ont pas réagi, si ce n’est un commentaire du ministre des Moudjahidine proclamant que “le débat sur ce sujet n’est pas clos” et que “l'indemnisation dépasse le cadre des personnes et pose aussi le problème de l'environnement qui a été pollué…”
    Le “document choc”, publié par Le Parisien, concerne la première explosion de la bombe A, la fameuse “Gerboise bleue”, qui a eu lieu le 13 février 1960. Larmée française a, cependant, procédé à l’explosion d’un total de onze bombes après l’Indépendance, dont quatre seulement totalement confinées, en vertu de clauses secrètes des Accords d’Évian. Mais, comme il n’existe officiellement pas de clauses secrètes dans les accords, la question de les déclassifier ne se pose même pas.
    Le pouvoir, qui se légitimait par “sa” victoire sur le colonialisme, craignait-il, peut-être, de nous faire douter de l’idée officiellement propagée d’accord parfait, dans laquelle la partie algérienne n’aurait “rien lâché”. Aussi, ne fallait-il surtout pas que l’on pense, un seul instant, que Boumediene, ministre de la Défense, puis Président, ait pu souffrir le fait que l’armée française disposât, sous son empire, de territoires voués aux essais d’armes nucléaires et chimiques ? Car même s’il ne s’agissait, pour lui, que d’assumer un accord qui lui préexistait, il ne fallait pas que le mythe du nationaliste intransigeant sur le thème de la souveraineté en fût écorné.
    Il était préférable de nier l’existence de concessions provisoires, plutôt que de nous expliquer qu’un accord est un tout et que l’objectif pouvait bien souffrir quelques accommodements transitoires. Si l’on peut tout à fait concevoir que, pour les premières années de l’Indépendance, l’Algérie n’ait pas été en mesure d’évaluer les effets des activités nucléaires françaises (visiblement, nos “amis” soviétiques, pourtant concernés par la course alors effrénée aux armements, ne nous ont été d’aucun secours pour prévenir les dégâts de ces essais), il est plus difficile de comprendre que — accords ou pas — des expérimentations d’armes chimiques aient pu se poursuivre jusqu’en… 1978. Faits qui ne furent révélés qu’en 1997, par le Nouvel Observateur. Ces essais chimiques se sont donc déroulés durant seize ans, après l’Indépendance ! Et, donc, tout au long du règne de Boumediene, l’intraitable souverainiste.
    Le temps passe et il est urgent d’évaluer les effets de ces activités nucléaires et chimiques, comme les responsabilités qu’ils impliquent.
    Et ce, tant que de probables victimes sont encore en vie. Si quelques secrets militaires et diplomatiques viennent d’être déclassés, c’est parce que la lutte des vétérans français des essais nucléaires a fini par provoquer des enquêtes pénales à ce sujet.
    Pour que notre opinion ne se limite pas à se soulever contre les dégâts des essais de 1960, n’avons-nous pas des documents à déclasser pour la bonne cause ? Ainsi, l’Algérie pourra-t-elle, peut-être, contribuer à lever le voile sur ce qui se révèle être, sur le plan de la santé et de l’environnement, de véritables bombes à retardement.

  • C’est triste et malheureux pour ma patrie !

    Hafid Derradji

     

     

     

    Tout au long des quatre jours que j'ai passés en Algérie la semaine dernière, et comme nombreux de mes concitoyens, j’ai été très touché de constater le sentiment de peur et de désespoir chez beaucoup d’Algériens, en raison de ce qui a été soulevé dans les médias nationaux et étrangers comme annonces, réactions, spéculations et rumeurs à la suite des déclarations dangereuses du Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) à propos de l’une des structures les plus importantes de l'institution militaire.

    Mais, ce qui est frappant, c’est le silence du Président et ministre de la Défense nationale, ainsi que celui de certains partis politiques et personnalités publiques face à d’aussi graves accusations qui ont porté atteinte à l'image de l’Algérie, à son peuple,  à ses institutions et aux sacrifices de ses enfants.  

    Pourtant, ces accusations risquent d’avoir des répercussions à la fois internes et externes et de menacer la stabilité que prônent les adeptes du quatrième mandat qui n'ont pas hésité à détruire les institutions de l'État, à porter de grands coups à ses hommes et à tout sacrifier pour rester au pouvoir.

    Outre la personne, et quels que soient les noms, accuser le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) d’avoir failli dans sa mission de lutte contre le terrorisme et les crimes qui se sont produits par le passé, c’est accuser le ministère de la Défense nationale et l’Armée populaire nationale toute entière.  C’est une accusation contre le Président lui-même en sa qualité de ministre de la Défense.  Par conséquent, ce ministre n’a pas accompli sa mission pour corriger toutes ces défaillances, révélées par le Secrétaire général du parti dont le président de la République est le président d’honneur.  

    C’est aussi une preuve d'ignorance, d’un manque de conscience grave et du désir de détruire l'État afin de continuer à monopoliser le pouvoir, à piller les richesses du pays et à garder les gens en otage entre les mains de mercenaires qui risquent de nous faire payer très cher avant de nous rendre notre pays et notre président.

    Lorsque ce genre de déclarations et d’accusations émanent de la France et des ennemis de l’Algérie à l’étranger, comme ce fut le cas à l’époque du fameux slogan « Qui tue qui ? » cela peut être géré comme nous l’avions fait justement dans les années quatre-vingt-dix.  

    Mais que ces propos soient prononcés par un responsable du parti au pouvoir qui a mené la révolution pour la libération de l’Algérie et sa construction et qui est présidé honorifiquement par le chef de l’État,  un parti qui a toujours été représenté par les hommes les plus valeureux de l’Algérie, me mène à me poser de véritables questions.  Notamment dans la conjoncture actuelle où les instituions de l’État sont très fragiles et où les luttes pour la présidentielle font rage.  C’est aussi le déclin des valeurs et la régression dans tous les domaines de la vie, où une personne comme Chakib Khelil est présentée comme l’homme fidèle de la nation et les hommes de l’institution militaire des traitres !

    Ce qui s'est produit soulève un certain nombre de questions et de points d'interrogation.  J’ai eu la chance de trouver des  réponses rassurantes en discutant avec certains hommes fidèles de la nation, connus pour leur sagesse et leur esprit de responsabilité face à cette situation critique qui a conduit à la méfiance, à l'intimidation et au scepticisme et à plus de rumeurs.   Je vais vous exposer leur point de vue, afin de comprendre ce que les opportunistes et les mercenaires font à notre Algérie : 

    Pourquoi lancer de telles déclarations et accusations maintenant ? Et pourquoi celui qui les a lancées est-il resté silencieux tout ce temps ? Où était le secrétaire général du FLN auparavant lorsque les hommes mouraient pour la nation ? Et pourquoi accuser justement le DRS au sein de l’institution militaire et non d’autres départements ? Et où sont le Président et le ministre de la Défense, ainsi que son secrétaire général ? Ne devraient- ils pas prendre les mesures nécessaires et déposer une plainte contre tous ceux qui souhaitent porter atteinte à l'armée ? Où est le Procureur général pour ordonner une enquête sur cette l’affaire ? Ou bien devons-nous attendre que la France et des organisations internationales nous ordonnent de le faire ? Où sont les hommes libres et indépendants du FLN pour renier ces charges ou pour soutenir leur secrétaire général qui ne sait plus ce qu’il dit ni ce qu’il fait. 

    Alors, vient la grande question : qui est derrière celui qui a fait éclater tout ça ? Est-il conscient qu’il a lancé une sorte de bombe atomique destructrice pour l’Algérie ? Une Algérie  qui devrait être au-dessus de tous les hommes quels qu’ils soient.  

    Je suis convaincu que de nombreux Algériens ont des réponses à certaines de ces questions. Je sais aussi qu’ils sont conscients que la bataille pour la présidentielle et la course pour s’approprier l’Algérie ont atteint leur summum  face au silence du Président et à son absence de la scène politique, et face à la sagesse et la prudence des hommes de ce pays qui sont toujours prêts à défendre leurs positions et les institutions de la République.  

    Ils sont conscients qu’affaiblir l'institution militaire et lui porter préjudice c’est affaiblir et risquer la stabilité de l’État  et porter atteinte à sa souveraineté et son équilibre. Ceci peut déstabiliser les institutions  et faire tomber l’État entre les mains d’opportunistes et d’ignares qui ne se rassasient pas et qui n’hésiteront pas à mettre le pays à genoux.  Pour toutes ces raisons, il faut lutter contre eux en usant de tous les moyens légaux et législatifs sans peur et sans hésitation.  Car la peur conduit à la révolte et la sagesse est la base du courage dans la vie.  L’Algérie est notre priorité à tous quelles que soient les circonstances.

  • QATAR: Une diplomatie au service des autres (11e partie)

     

    Par Ali El Hadj Tahar
    La proximité des bases américaines n’interdit pas au Qatar d’être le fief des chefs terroristes, et cela ne peut pas se faire sans un accord étasunien. Mais pour quelle fin ? Selon les théoriciens occidentaux, ou occidentalisés comme Mehdi Lazar, l’émirat leur permet de «mieux contrôler les mouvements islamistes régionaux et d’impulser, voire de maîtriser un processus de réformes dans les pays arabes»(1) .
    La vérité est toute autre, surtout au vu des évènements de Libye et ce qui se passe en Syrie et au Mali, cas qui ont prouvé que les djihadistes sont à la solde de l’impérialisme, car le complexe militaro- industriel risque de s’effondrer s’il n’y a pas de conflits, engendrés essentiellement par le terrorisme islamiste. Pas de terrorisme, pas de ventes d’armes. L’après-guerre froide nécessitait l’invention d’un nouvel ennemi pour également justifier les dépenses du Pentagone (500 milliards de dollars/an sur un budget total de 1000 mds environ). Bénis soient l’Arabie Saoudite et ce Qatar qui achète des armes pour attiser le feu et même doter les groupes terroristes de leurs quotas respectifs. C’est quoi la mort de 500 soldats américains par rapport aux 1 295 milliards de dollars(2) gagnés (entre 2001 et 2011) par les marchands d’armes qui ont approvisionné le Pentagone durant la guerre en Irak et en Afghanistan ? Le prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, estime ces dépenses à 3 000 milliards de dollars pas à 1 295 mds. C’est avec l’accord américain qu’en janvier 2012, les talibans afghans ont ouvert à Doha une représentation officieusement chargée d’éventuelles négociations de paix entre eux et les Américains mais on ne sait pour quelles missions. Les «printemps arabes» ont révélé la collusion des Etats occidentaux avec le terrorisme islamiste. En Tunisie et en Libye, plusieurs terroristes ont pu occuper des postes importants au sein des nouveaux pouvoirs : le Tunisien Ghennouchi, le Libyen Abdelhakim Belhadj, responsable de nombreux crimes en Irak, au sujet duquel l’ancien Premier ministre espagnol, José Maria Aznar, a dit le 9 décembre 2011 qu’il était suspecté pour implication dans les attentats du 11 mars 2004 à Madrid mais qui est devenu par la grâce de l’OTAN gouverneur militaire de Tripoli ! Actuellement, il est en Syrie où il dirige l’Armée syrienne libre, qui n’a donc aucun vrai officier de haut rang, car son chef attitré, le colonel Riyad Al-Asaad, n’était qu’un ingénieur d’avions dans l’armée de l’air syrienne pendant 31 ans et sait à peine manier un fusil. Cela prouve aussi qu’aucun officier syrien n’a accepté de trahir son pays pour le million de dollar offert aux déserteurs par le Qatar ! Le terroriste libyen Ismaïl Al-Salabi a été désigné comme commandant militaire de Benghazi : cela n’a pas empêché l’OTAN de collaborer avec eux et avec les nombreux autres terroristes libyens pourtant fichés par leurs services de renseignement, comme ils collaborent actuellement avec des djihadistes pour déstabiliser la Syrie et les dotent même d’armes capables d’abattre des avions civils.
    Diplomatie ostentatoire et arrogante
    La stratégie du Qatar se base sur la açabiya, au sens khaldounien du terme. Elle est fondée sur les cordes claniques et ethniques. C’est une seule famille qui tient les rênes du pays, et comme celle de l’Arabie Saoudite, cette dictature jouit de l’infaillible protection américaine. La diplomatie de cet «Etat» quasi tribal et ethnique n’est fondée ni sur une vision islamique ni sur une vision arabe. L’émir Hamad n’agit pas comme quelqu’un de conscient de la force de la nation arabe ni de son histoire ou sa civilisation, voire il les méprise. Tous les mensonges bâtis par Al Jazeera sont tombés à l’eau avec les images de Kadhafi ensanglanté et humilié puis avec les massacres flagrants attribués au pouvoir syrien mais dont n’importe quel homme de la rue connaît la signature islamiste. La politique extérieure du Qatar affiche un mépris total pour l’héritage politique de l’histoire arabe et musulmane, de la gouvernance telle que pratiquée par Omar Ibn Khatab, Ali, Othmane ou Mouawiyya, par les Omeyyades, les Abbassides, les Hammadides ou les Andalous... Cheikh Hamad oublie ou ignore que Nasser n’appartient pas uniquement à l’Égypte, et Boumediene ou Bourguiba pas seulement à l’Algérie ou à la Tunisie mais à toute la nation arabe. Dommage que tant d’argent et d’audace politique ne soient doublés ne serait-ce que d’une once d’humanité et d’humilité. L’acharnement qui caractérise la politique extérieure qatarie montre qu’elle vise à détruire ce qui reste de la nation arabe et musulmane. Le but déclaré des wahhabites est de créer la oumma mais le but réel est d’émietter les pays musulmans en mini-Etats ingouvernables et archaïques. Insatiable, Doha amasse goulûment de nouvelles richesses, parfois par le pillage comme il l’a fait en Libye en se faisant payer en pétrole pour l’aide octroyée au CNT. Un émir du XXIe siècle agit comme un chef de tribu qui croit son peuple menacé par la famine, d’où cette manière outrancière, sur le plan diplomatique comme sur celui des affaires. Brandir son chéquier comme au Far-West l’ont brandissait le revolver attriste aussi bien en Orient qu’en Occident. Même les Occidentaux sont irrités par cette diplomatie ostentatoire mais certains acceptent son arrogance et son entrisme. Le Qatar est en train de construire une économie, peut-être une diplomatie mais pas du tout un Etat-nation, ce dernier ne se résumant pas à une somme d’infrastructures modernes ou même à des institutions : dans un Etat-nation, les institutions sont fondées sur des valeurs élaborées par toute une communauté, pas sur la seule volonté d’un clan. Un proverbe algérien dit : «N’aies pas peur du riche si un jour il a faim mais du pauvre quand il est rassasié.» Ce Qatar aurait pu se contenter de devenir une puissance régionale sans nuire aux autres, et se consacrer à son économie pour sortir de la dépendance et du sous-développement. Sa stratégie géniale d’investissement à l’étranger, de formation d’une élite nationale, de la promotion de la recherche et du développement ainsi que le bénéfice de transferts technologiques via une stratégie très lucide auraient pu faire de Doha un nouveau Damas, un nouveau Bagdad ou une nouvelle Cordoue et lui octroyer une aura que les Arabes cherchent depuis des siècles. Mais Hamad a préféré jouer seul contre la nation, en essayant de la ramener vers le passé, au lieu d’essayer d’unir tout en bénéficiant des immenses acquis de la nation : l’Égypte, l’Irak, la Syrie, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie et même la Libye auraient donné beaucoup à ce pays qui, il faut le dire clairement, s’est détourné de la culture et de la civilisation arabes et de son héritage pour courir derrière les mirages du wahhabisme et les gadgets de l’Occident. Le ventre est plein, la tête également, mais de valeurs qataries sont importées, ce qui se traduit par un consumérisme effréné et un gaspillage qui n’ont rien à voir avec l’Islam ou la raison. Ce qui vaut le mépris des peuples arabes à l’endroit de ces émirs en carton qui se gonflent en inspirant une culture qui ne leur appartient pas. Aucun autre peuple arabe ne se laisse acculturer avec autant d’inconscience. Le Qatar accourt lorsque Sarkozy appelle pour payer les indemnités de libération des infirmières bulgares jugées pour crimes de contamination de citoyens libyens par le virus du sida. Il vole lorsque l’ouragan Katrina frappe les Etats-Unis, mais il ne voit ni n’entend lorsque la famine frappe au Yémen, en Éthiopie, en Somalie, en Ouganda, au Kenya, à Djibouti ou au Soudan, pour ne citer que des pays musulmans. La pauvreté touche un milliard de personnes mais aucune des régions qui en pâtissent n’a bénéficié de l’aide qatarie, ni de celle des autres pays du Golfe et de la péninsule arabique. Les Palestiniens, c’est l’Iran qui leur versait 300 ou 400 millions d’euros par an. Puis, en 2011, pour nuire à Damas et faire de l’ombre à Téhéran, Hamad demande au chef du chef du bureau politique du Hamas de quitter la Syrie et de venir s’installer à Doha : Khaled Mechaal accepte de trahir Damas qui l’a accueilli des années durant ainsi que 500 000 autres Palestiniens en contrepartie de près d’un milliard de dollars offerts par Doha ! Par le chéquier, Hamad réussit toujours avec ceux qui n’ont pas de principes.
    Amis occidentaux et ennemis arabes
    Le Qatar importe 95% de sa nourriture mais ce ne sont pas les pays arabes qui la lui fournissent : son principal fournisseur est l’Europe. En mai 2007, Hamad commande à Sarkozy 80 avions Airbus A 350, pour la somme de 16 milliards de dollars qui capitalisera l’entreprise. Il accorde d’autres contrats juteux à la France qui, dans le domaine de la défense, devient son premier fournisseur avec 80% des achats qataris. Donnant-donnant, la tactique apparemment déroutante de Doha lui permet de placer progressivement ses pions, dans le cadre d’une stratégie dont il a le secret ! Avec les Arabes, c’est une autre tactique, celle de la duplicité : en 2007, il plaide la cause du président Bachar El-Assad, qu'il aide à sortir de l'isolement suite à l’accusation d’assassinat de Rafik Hariri. El-Assad sera alors présent à Paris à côté de 40 chefs d'Etat et de gouvernement des deux rives de la Méditerranée. En 2011, Hamad se retournera contre lui, pour un autre pari. En novembre 2007, il arrive à réunir Sarkozy et Omar El-Bechir, à propos du Darfour, mais il ne dénonce pas le mensonge disant que le pouvoir a tué deux millions de Soudanais, ce qui a causé la partition du pays. Comme son prédécesseur, François Hollande gardera le cap sur le Qatar, cette dictature familiale devenue essentielle pour les Occidentaux, pas seulement pour l’immense marché qu’ils offrent. Faut-il aller jusqu’à dire que, n’ayant pas d’odeur, l’argent qatari a fini par influencer la politique étrangère de l’Occident ? Non, car le Qatar ne gagne que du prestige en Occident et perd ses amis en Orient. Il continue à pomper du gaz pour satisfaire les besoins occidentaux. Les Arabes et les musulmans ne gagnent rien avec Doha, bien au contraire. Les échanges commerciaux dérisoires du Maghreb avec le Qatar ne justifient pas les courbettes devant son émir, dirait le pragmatique feu Kasdi Merbah. Tous les secteurs servent la diplomatie, l’économie et la politique qataries, dont la ligne semble concoctée par un ordinateur d’une efficacité froide et inouïe : le sport, l’humanitaire, l’écologie, le social ou les sciences sont investis avec un opportuniste qui peut faire croire à un syndrome du gaspillage mais qui, en réalité, ne cherche que l’intérêt. Ce n’est pas pour leurs beaux yeux que le Qatar ramènera de nombreux sportifs mais pour exploiter leur image, ces Eddy Merckx, Tom Boonen, Pelé, Zidane, Maradona, Lionel Messi ou Beckenbauer, réquisitionnés «comme d'autres convoquent la belle famille pour le repas du dimanche», pour reprendre l’image d’Henri Haget dans L’Express du 6 mars 2008. Pour la Coupe du monde de football 2022, il fabrique des stades futuristes par des ouvriers en semi-esclavage. Les gens de la Fifa ne savaient-ils pas que près de deux millions de travailleurs étrangers sont touchés par ses mesures injustes du code du travail qatari ? La Confédération syndicale internationale promet de boycotter cette manifestation sous le slogan de «Pas de Coupe du monde sans respect des droits des travailleurs» si le Qatar n’améliore pas leurs conditions et n’autorise pas la création d’un syndicat libre !
    A. E. T.
    (A suivre)

  • france:La droite ? Tournez à gauche...

    Par Maamar Farah
    Le Qatar va donner de l'argent au gouvernement français pour «aider» les banlieues ! Ce même Qatar a déjà acheté le PSG, des immeubles prestigieux à Paris, des casinos et des hôtels classés monuments du patrimoine. Il a mis de l'argent dans des entreprises «mythiques» de l'industrie française (Total, Vivendi, Lagardère) et créé deux chaînes sportives !
    Lors de la présidentielle française, il nous semblait pourtant que des voix à gauche avaient critiqué la politique qatarie de M. Sarkozy. Visiblement, rien n'a changé ! Et il fallait aussi l'entendre sur la Syrie, le François II ! On dirait Nicolas 1er ! Les socialistes, on ne les refait pas. Leur rose de plus en plus pâle ne sert finalement qu'à ornementer momentanément la vitrine d'un capitalisme en déconfiture ! Quand la crise atteint son paroxysme, la droite se fait aider par la gauche capitaliste pour gérer la catastrophe avant son retour triomphal au pouvoir. La droite ? Prenez à gauche. Vous y arriverez sûrement !
    maamarfarah@yahoo.
    «Vous me demandez de maudire les incroyants. Je n'ai pas été envoyé pour maudire.»
    (Prophète Mohamed, QSSSL)

  • Ministre ici, l’expatrié de là-bas

     

     

    Mohammed Beghdad
    El Watan 29 08 2012

    En lisant un billet sur les colonnes du quotidien Le Soir d’Algérie de la semaine dernière, suivi d’une chronique le lendemain dans le journal El Khabar, je suis resté dubitatif et méditatif pendant plusieurs jours pour essayer de comprendre comment 500 ministres, sur les 700 qui se sont succédé durant ces 50 années, depuis l’indépendance dans les gouvernements successifs de la République algérienne, ont choisi librement de vivre à l’étranger pour ne pas dire dans la majorité des cas chez l’ancienne puissance coloniale qu’est la France.

    Quel exemple, quel espoir et quel message donnent-ils à ces milliers de jeunes qui veulent regagner, eux aussi, les côtes espagnoles à la nage, puisque c’est la tendance actuelle ? Aussitôt leur mandat de ministre achevé, ils prennent la direction d’un pays étranger pour aller quémander un quelconque poste d’enseignant, lorsqu’ils possèdent les diplômes requis, ou aller gérer un éventuel commerce derrière un comptoir, comme si l’Algérie ne leur a pas permis de vivre une retraite à l’abri du besoin et des regards. Peut-être n’aiment-ils pas croiser leurs compatriotes dans la rue ou bien sont-ils alors allergiques à leur vue, ou encore ont-ils la nausée dès qu’on leur évoque leur antécédent bilan ? On fuit donc son pays comme la peste sans réfléchir un moment sur les conséquences morales que cela entraînerait par leur décision irréfléchie.

    Ils sentent l’homme pressé qui voudrait quitter ce pays dès qu’on a plus les commandes du volant. Pourtant, cette Algérie leur a permis d’accéder à tous les honneurs dus à leur rang, de vivre un rêve où nulle part ailleurs ils ne l’espéraient. Je ne crois pas qu’il existe un pays au monde où l’on rencontre ce type de chroniques, des ministres qui ont le mal de vivre du pays dès qu’ils descendent du sommet de leur pyramide. Des ministres qui sont coopérants dans leur propre pays, ça ne se retrouve nulle part. Si ces ministres fuyards ne font pas confiance en leur pays, en allant construire leur avenir sous d’autres cieux, comment pourrait l’être alors pour le simple citoyen lambda qui est confronté tous les jours que Dieu fait à tous les innombrables problèmes quotidiens, dus justement à une mauvaise gouvernance de ces premiers responsables ? Un ancien ministre devrait être la dernière personne à quitter la demeure, comme un commandant dans son navire, surtout lorsqu’il chavire. S’il coule, il doit couler avec et non se sauver comme un fugitif, fuyant la maison qu’il a lui-même conçue et en traçant ses plans. Un ministre, c’est un général de brigade devant ses soldats. Si un soldat prend la clé des champs, c’est un moindre mal, mais quand c’est un général qui en fait autant, c’est un délit grave susceptible d’entraîner l’accusé vers la peine de mort, et son passé sali devant l’histoire et la nation. Un général coupable ayant le sens de l’honneur se suicide dans un pays comme le Japon pour ne pas affronter la honte et la dérision.

    Un ex-ministre doit demeurer parmi les citoyens qu’il a dirigés durant son mandat. Il doit être présent à tout moment pour défendre sa précédente gouvernance. Il doit rester à la disposition du peuple, et son nom pourrait être rappelé à tout moment pour donner une éventuelle explication sur la politique suivie durant son passage au sein du département ministériel en question. Il a quand même un passif à assumer et à plaider. On ne prend pas comme ça ses valises en s’engouffrantr dans le premier avion pour ne plus regarder derrière soi comme si de rien n’était. Ce n’est pas un personnage ordinaire, bon sang ! C’est un ministre de la République ! Chez nous, on a vu des ministres aller et revenir pour se faire oublier complètement, et ce, jusqu’à leur nom. Pourtant, ils perçoivent toujours, jusqu’à preuve du contraire, le salaire d’ancien ministre certainement revalorisée, périodiquement, à la hausse. Par conséquent, ils doivent être présents sur le territoire pour mériter une telle considération. Ils sont donc absents corps et âme, sauf pour percevoir la rente. L’unique condition qui pourrait les faire revenir en haletant c’est d’être rappelés comme ministres, alors qu’ils ne vivent qu’occasionnellement parmi ce peuple. Qu’ont-ils donc de si particulier pour mériter de telles considérations ? Un ancien ministre doit être dans son bled pour constater sur le terrain et de visu la politique qu’il a optée pour le pays.

    Il doit enseigner dans l’université algérienne s’il possède les bagages nécessaires afin de faire bénéficier les siens de son expérience. Il doit théoriser toutes les pratiques de son passage ministériel pour les mettre en adéquation. Il doit fréquenter cette université pour laquelle il croyait lorsqu’il était ministre, mais plus maintenant, dès la fin de ses fonctions. Ses enfants, bacheliers, doivent aussi connaître ces résidences universitaires que le père a construites pour les autres enfants du pays et ressassées inlassablement à la Une de l’ENTV à l’ouverture des journaux télévisés. Sa progéniture doit goûter un peu ce qu’endurent nos étudiants à longueur d’année et doivent construire leur avenir ici, comme tous les autres enfants du pays. Notre pays est-il devenu si invivable et si insupportable que tous cherchent la voie de l’étranger ? Ses enfants, les plus jeunes, doivent aussi aller à l’école algérienne comme la majorité des jeunes écoliers, sans compter sur des cours et des écoles privées.

    Monsieur le ministre doit aussi aller faire ses courses au marché, humer l’air du pays, marcher seul dans nos rues, prendre une boisson dans un café populaire, monter dans un bus ou prendre le train comme monsieur tout le monde, pour voir ce que l’on vit réellement dans ce pays. Il doit aussi aller, pourquoi pas, se soigner dans nos hôpitaux publics qu’il a réalisés pour la plèbe du pays et qu’il a encensés sur les ondes de la Radio nationale ainsi que sur les plateaux de la télévision publique, sans oublier les panneaux publicitaires dans les journaux. Cela se fait le plus normalement dans les démocraties avancées et lui-même le fera, mais pas dans son pays, mais dès qu’il mettra les pieds à l’étranger. Pourquoi change-t-on subitement dès que l’on traverse la Méditerranée ? Il doit aussi tenter sa chance dans un service public comme n’importe quel citoyen sans aucun avantage ni intervention. Il doit éprouver un peu, monsieur le ministre, comme il le fait lorsqu’il se trouve hors de son pays, quand il ne possède plus tous ses privilèges. Il doit sentir cette Algérie profonde lorsqu’on n’est plus ministre en devenant incognito. Je me demande quelles seront ses réponses si un étranger lui demande pourquoi il a choisi de vivre loin de son pays pourtant indépendant et pour lequel un million et demi de martyrs se sont sacrifiés pour les générations suivantes ? Comment alors se sentirait-il ? Va-t-il lui répondre qu’il ne fait pas bon vivre en Algérie ou va-t-il encaisser la mort dans l’âme, sans pouvoir trouver aucun argument valable à dire ? Va-t-il se soucier un peu que ses enfants n’apprennent plus la langue nationale, lui le ministre qui est censé donner le parfait exemple s’il se souciait vraiment de l’amour de son pays.

    Le patriotisme et le nationalisme doivent subsister, que l’on soit en poste ou en-dehors, ou bien était-ce pour la galerie la langue de bois qu’il utilisait ? Une personne qui a été ministre est un bien public de la République. Il doit être à tout moment disponible, car on pourrait faire appel à ses services en toutes circonstances, comme un soldat de réserve. Il doit être exempt de tous reproches, lui qui a choisi d’être l’homme public sans hésitation aucune, quand il a été sollicité pour sauter sur le poste proposé. Il n’y a pas que les ministres qui prennent le chemin de l’exil. Il existe de hauts cadres qui ont quitté le navire et préfèrent exercer à l’étranger, comme s’ils voulaient cacher leur richesse, ou ont-ils beaucoup de choses à se reprocher ? Lorsqu’ils étaient en poste, ils se souciaient de la fuite des cerveaux et des compétences, mais ils n’ont pas l’air de l’appliquer d’abord à leur propre personne. N’ont-ils pas de remords lorsqu’ils plient bagages et partent, sans demander l’autorisation, vers Paris, Doha, Londres ou New York ? Le fait d’abord de faire ses démarches auprès des chancelleries étrangères donne une idée de l’abandon de son pays. Ils portent atteinte à l’image du gouvernement qu’ils ont servi et celle de l’Algérie tout entière. Ils ne prennent pas en compte le jugement de l’opinion publique, puisqu’ils ont choisi délibérément de ne pas rendre compte de leur mandat. Un ministre doit être aussi actif lorsqu’il n’occupe plus de fonctions. Il doit s’impliquer dans le débat public, donner au moins son avis dans son domaine de compétences.

    Se taire, raser les murs n’honore guère sa réputation. Pendant ce temps, ce peuple dans sa quasi-majorité a choisi de vivre fièrement et dignement dans son pays, quelle que soit la situation, comme nos martyrs qui avaient choisi de mourir pour ce pays afin que les futurs ministres puissent disposer d’un pays libre et indépendant pour y habiter et non avoir un gouvernement en exil, comme c’était le cas d’avant 1962. 500 ministres, c’est presque l’équivalent de 20 gouvernements. Nous disons à ces ministres que l’Algérie ne peut être dirigée par procuration, elle a besoin de sentir leur présence et leur âme comme une mère voulant vivre avec ses enfants. Un seul être lui manque et c’est la souffrance et la douleur qui l’emporteraient. L’Algérie, ou on l’aime vraiment ou on la quitte définitivement. Bon débarras pour ceux qui ont détourné les yeux et qui ont opté pour un autre pays de rechange et de cœur. Elle ne veut pas de ceux qui lui préfèrent une autre mamelle, quand la vraie mère avait tant besoin de les toucher, de les embrasser et sentir leur odeur tout au long de l’année. Un amour ne peut se partager entre deux rivales. Il doit être ou pour l’une ou pour l’autre. Un dilemme en soi pour ceux qui doutent de leur choix. Nous leur disons qu’il est regrettable de de leur avoir fait endosser l’une des plus hautes et prestigieuses responsabilités du pays, dans une Algérie qui vous a tant donné et pour laquelle vous ne voulez rien offrir en échange. Avoir un pied ici durant tout un mandat et les deux pieds là-bas à la moindre occasion, c’est une situation impardonnable et injustifiable pour la haute fonction que vous avez exercée. 

    Mohammed Beghdad. Maître de conférences à l’université de Mostaganem
  • L’Emir du Qatar : « Israël doit être félicité pour toujours vouloir la paix

     

    « On ne peut pas blamer

    Le câble écrit précisément : « Les dirigeants israéliens doivent représenter le peuple d’Israël, qui lui-même ne peut pas faire confiance aux arabes. C’est compréhensible explique l’Émir puisque les israéliens ont été menacés depuis très longtemps ».

    Selon le document, l’Émir a dit à Kerry que le moment était venu pour installer une paix israélo-arabe, et que, à son avis, la meilleure façon d’atteindre ce but était pour Israël de rouvrir les négociations avec la Syrie via la médiation turque.

    « Selon le Qatar, le moment est venu d’aller à Damas. Le gouvernement syrien peut aider les extrémistes arabes à faire des choix difficiles, mais seulement si les États-Unis, dont la participation est essentielle, arrive à convaincre la Syrie d’entamer de nouvelles négociations et soutient les efforts de médiation de la Turquie entre Israël et la Syrie », rapporte le câble classé secret.

    « La Syrie pourrait être sevré de son principal allié iranien » car « elle n’a nulle part où aller » a déclaré al-Khalifa.

    L’ Émir du Qatar a également dit que son pays « pourrait pousser le Hamas vers la paix ». Bien que « le Qatar n’accepte pas l’idéologie du Hamas, nous pourrions jouer un rôle précieux en tant qu’intermédiaire » a-t-il dit.

    Il a poursuivi en disant « que le monde arabe croit avoir battu Israël avec le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban, les israéliens devraient être félicités pour avoir le mérite de toujours vouloir aller vers la paix ».

    « Quand on pense que beaucoup dans la région estiment que le Hezbollah a conduit Israël hors du Liban et que le Hamas a fait de même depuis cette petite bande de terre appelée Gaza, il est effectivement étonnant de constater que les Israéliens veulent encore la paix ». Cependant, toujours selon l’Émir, « la région est encore loin de la paix ».

    Le Qatar a rompu ses relations avec Israël au début de 2009, en réponse à l’invasion israélienne de Gaza. Depuis, on estime que les relations secrètes sont au plus haut niveau. D’ailleurs un autre câble cite le chef de la division Moyen-Orient du ministère israélien des Affaires étrangères, Yaakov Hadas, affirmant que les discussions avec le Qatar en vue de renouveler les relations bilatérales officielles commencent à porter leurs fruits.

    « Le Qatar a d’ailleurs invité Hadas à Doha pour discuter de la réouverture de la mission israélienne dans le pays », a déclaré le câble. « Les Qataris ont besoin de comprendre qu’ils ne peuvent pas s’attendre à coopérer avec nous sans accepter la réouverture de notre mission là-bas ».

    Alors, qu’en pensez-vous, nous mettons cet article pour confronter les points de vue, pour faire débattre, car comme il s’agit d’une révélation Wikileaks, c’est toujours intéressant de voir ce que pense tel ou tel politique hors caméra.

    Réponse excellente de Barbouch Rachid : « Les déclarations de Hamad Ben Khalifa sont connues de tout le monde arabe. Cet émir arrivé au pouvoir grâce à un coup d’état passe pour être un grand traître. Sur facebook, des dizaines de milliers de Qatariens appellent à son renversement.

    Bon à savoir : Au Qatar, le multipartisme est interdit par la constitution. Le pouvoir est aux mains d’un seul homme. Les opposants au régime finissent dans des cercueils, croupissent dans des prisons à vie ou pour les plus chanceux sont mis en résidence surveillée. Sa chaîne Al Jazeera fut longtemps le porte-parole de l’ex terroriste numéro 1 Oussama Ben Laden dont elle avait l’exclusivité dans la diffusion de ses discours haineux. »

    source:

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-Emir-du-Qatar-Israel-doit-etre-felicite-pour-toujours-vouloir-la-paix-9232.html