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l’administration

  • L’Administration entre en campagne

     

    Par : Mustapha Hammouche

    La réunion walis-ministre de l’Intérieur a parfaitement illustré ce que le régime entend par “plan d’action” du gouvernement : une opération commando de colmatage visant à présenter un pays d’apparence vivable avant la présidentielle de 2014.
    Dix-huit mois donc pour déblayer la voie publique de ses bazars anarchiques, pour convertir les cohortes de marchands clandestins en commerçants réguliers, pour réduire le déficit toujours croissant en matière de logements, pour diminuer l’insalubrité scandaleuse des villes et villages et pour rattraper les fautes urbanistiques qui défigurent les paysages en milieu “citadin”.
    L’argument n’a pas changé depuis les débuts du régime : l’argent existe ! “Le problème de financement ne se pose pas”, a proclamé le ministre de l’Intérieur, dans la plus pure tradition d’un régime qui n’a jamais été regardant sur la dépense. Le ministre a même pu avancer des chiffres : quatorze milliards de dinars pour créer des souks improvisés et destinés à la conversion des vendeurs informels.
    En même temps qu’ils devront blanchir le marché noir, les walis auront à nettoyer la voie publique et à la débarrasser des amoncellements de poubelles qui jalonnent les artères des villes et encombrent les terrains vagues. Et quand certains intervenants lui ont rappelé que le traitement des déchets est une activité qui se conçoit en termes d’objectifs, de moyens, de technologie et d’organisation, Ould Kablia leur a rétorqué que “l’urgence est de nettoyer, après on parlera de la gestion”.
    L’urgence, c’est 2014. Et un pouvoir dont l’action est rythmée par les échéances électorales ne peut pas faire de la stratégie.
    L’urgence, maître mot de la rencontre, résume son état d’esprit : faire vite pour effacer les séquelles criantes de trois mandats. L’administration est en campagne. Avec un budget de campagne. Curieuse situation que celle d’un État qui, après s’être coupé de sa société, veut pour la circonstance, dépenser pour gagner en popularité tout en assumant cette rupture ! “Il ne faut même pas trop compter sur la société civile, qui n’est pas encore au niveau requis”, a averti Ould Kablia. Et il donne pour preuve de ce gap le fait que “depuis l’adoption des nouvelles lois, il n’y a eu que 20 demandes d’agrément d’associations alors qu’il y en a eu une centaine pour les partis politiques”.
    Le ministre ne veut pas voir que l’éradication de la société civile est inscrite dans ses “nouvelles” lois. Avec ces lois, la politique paie pour qui sait s’insérer dans la stratégie de “l’homologation choisie” des hommes politiques. Mais l’activité civique est réprimée, parce qu’elle constitue, pour partie, et par nature, un élément de contre-pouvoir.
    Le ministre semble se plaindre d’une situation qu’il a largement contribué à créer.
    Cette situation est l’issue logique d’une conception politique : celle qui consiste pour un régime à compter sur la dépense, sur la rente gérée en trésor de guerre politique. Il y en a une autre, mais à laquelle le régime a tourné le dos : celle qui consiste à s’appuyer sur l’intelligence et l’énergie agissantes de la société. Mais ce potentiel ne peut se révéler que dans des conditions de transparence administrative, de démocratie politique et de liberté civile. C’est un autre niveau, justement, de pratique politique.

  • Prénoms berbères L’administration persiste

     

    Par : Rubrique Radar

     Encore une affaire de prénom berbère refusé. Mercredi 21 septembre 2011 à l’établissement hospitalier spécialisé (ex-maternité) Bouâtoura, la mère voulait donner un prénom amazigh (Tin-Hinan) à son bébé, mais elle a essuyé un niet catégorique. La sage-femme de garde et chargée du protocole lui avait préconisé de changer en disant : “Changez madame, changer, ces prénoms sont refusés, il y a eu même l’annonce de leur interdiction sur radio Batna.” Renseignement pris auprès de l’administration de l’établissement hospitalier spécialisé, le chef de l’établissement parle d’un grave malentendu et qu’il n’a jamais été question d’occulter un prénom algérien. Il s’avère que l’infirmière avait agi de son propre chef, faisant fi de la liberté des citoyens de choisir les prénoms de leurs enfants.